Philippe Petitcolin, représentant syndical, réagit aux propos tenus par la direction de General Electric, dans L’Est Républicain. Il regrette les promesses et dénonce des inexactitudes.
« Ce sont des promesses, des paroles qui ont peu de valeur et ils n’ont pas de plan B. » Philippe Petitcolin, représentant syndical CFE-CGC, réagit aux propos tenus par Patrick Mafféïs, directeur des opérations industrielles Europe de General Electric, dans L’Est Républicain, dimanche. « Ils continuent à dérouler le plan », regrette-t-il, en évoquant « un rouleau compresseur ». Philippe Petitcolin dénonce surtout de nombreuses inexactitudes énoncées dans l’interview. « On parle d’une sous-activité de 23 %. Mais nous avons eu beaucoup de départs, plus de 250 depuis janvier 2018, précise-t-il. Nous avons les derniers chiffres. C’est 8 % de sous-charge théorique. » Le représentant syndical rejoint le directeur de General Electric quand il dit que l’enjeu n’est pas forcément le stockage, mais le transfert de l’électricité, « entre les zones de production et les zones de consommation ». Il y a donc de l’avenir dans la technologie HVDC (courant continu haute tension, en anglais high voltage direct current), la branche Grid du géant américain. Mais il questionne la cohérence du propos. L’activité Grid subit actuellement un plan social, à Villeurbanne (Rhône), avec près d’une centaine de suppressions de postes, après avoir déjà enregistré une procédure de ruptures conventionnelles collectives (RCC) et un plan seniors. « Messieurs Mafféïs et Peyratout sont deux anciens patrons du Grid. Ils ont travaillé à détruire le business Grid, dénonce Philippe Petitcolin. Dans l’engagement des 1 000 emplois, il devait y avoir un centre de recherches à Paris, de 200 ingénieurs, dans le HVDC, l’avenir du Grid. Cette promesse n’a pas été tenue. » Et de remettre la promesse dans son contexte : « General Electric a décidé de baisser considérablement ses investissements dans cette technologie d’avenir. »
« C’est déjà un ghetto industriel »
Philippe Petitcolin critique également les annonces formulées vis-à-vis des transferts vers la France depuis les États-Unis, notamment une ligne complète d’ailettes. « Je n’ai jamais vu cette ligne », critique-t-il. Des aubes pour la 9HA devaient également venir à Belfort rappelle-t-il. Mais cela ne s’est pas concrétisé. En parallèle de cette interview, l’intersyndicale regrette les propos tenus par le directeur Europe à l’occasion d’une commission diversification, organisée vendredi 5 juillet. Lors des échanges, le plan social a été abordé. Un membre de l’intersyndicale a glissé que cette décision allait faire de Belfort un ghetto industriel. Et Nicolas Mercier (CFE-CGC), de raconter la suite : « Patrick Mafféïs a souri et a répondu : « C’est déjà un ghetto industriel. » » Cette sortie ne passe pas auprès de l’intersyndicale. Elle est amère. Nicolas Mercier reconnaît que la parole est peut-être partie un peu vite, « comme au café du coin ». Mais de relever : « Ce qui est dit est dit. »