Dans un communiqué, la CGT de Peugeot Motocycles tire la sonnette d’alarme sur l’utilisation jugée abusive du dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD) par leur entreprise. L’APLD, conçu pour pallier une baisse d’activité temporaire, permet aux entreprises de réduire le temps de travail des salariés tout en leur garantissant une rémunération partielle, compensée en partie par l’État. Pour les salariés non cadres, l’indemnisation est de 70 % du salaire brut horaire, avec un plafond de 4,5 fois le SMIC horaire. Cela représente environ 84 % du salaire net, selon les taux moyens. Pour les salariés cadres, l’indemnisation est de 60 % du salaire brut horaire, dans les mêmes conditions que pour les non-cadres.
Cependant, selon la CGT, ce mécanisme est détourné pour optimiser les finances des employeurs. « Pendant que nous salariés, perdons de l’argent en étant en chômage, notre entreprise se fait rembourser une partie de nos salaires par l’état… argent de l’état qui provient de nos cotisations ! », déplore le syndicat.
«Pour un salaire à 70% du brut (taux habituel de l’apld), l’employeur est indemnisé à 60% du salaire brut par l’état… soit 87,3 % de ce qu’il verse au salarié… en résumé, l’employeur ne sort véritablement de sa poche que 14,7 % du salaire qu’il reverse au salarié ! », détaille le syndicat. Chez Peugeot Motocycles, la CGT estime que l’entreprise bénéficie encore d’une marge financière, qu’elle pourrait utiliser pour compenser intégralement les pertes des salariés. À ce stade, le maintien de salaire est de 96% du net.
Qu'en est-il de 2025 ?
Alors que la direction a présenté son calendrier de chômage partiel pour 2025, les prévisions inquiètent les représentants syndicaux. Le syndicat détaille une production en chômage partiel jusqu’en février, des jours de chômage échelonnés jusqu’en juin, et des projets retardés jusqu’à fin 2025. Elle craint une aggravation de la situation en cours d’année.
Face à cette situation, la CGT réclame à nouveau le maintien des salaires à 100 %. Sollicitée mardi dernier, la direction n’a pas encore répondu à nos questions sur ses projets 2025 et les raisons du chômage partiel dénoncés par le syndicat. Elle indique que le directeur devrait répondre courant de la semaine.
Dans un échange en avril avec l’ancien président, celui-ci indiquait que le chômage partiel devait permettre, en 2024, d’écouler les scooters avant le durcissement de la norme Euro 5 vers la norme Euro 5+ au mois de janvier 2025. Il avait alors indiqué que l’activité devait reprendre en novembre, avec le scooter Metropolis, le Pulsion et le XP400. Et le plus gros enjeu devait (doit toujours ?) intervenir en 2025 avec le passage à l’électrique.