Il y a moins de deux ans, la question posée était de rénover l’usine d’incinération du pays de Montbéliard, en mauvais état, ou transférer les déchets non recyclables à l’usine du Sertrid, à Bourogne, dans le Territoire de Belfort (lire ici). C’est la première option qui a été choisie par les conseillers communautaires de Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), avec pour principal argument la possibilité de continuer à exploiter le réseau de chaleur qui alimente une partie du quartier de la Petite-Hollande à Montbéliard.
« L’usine était en fin de vie », raconte Charles Demouge, président de Pays de Montbéliard Agglomération, agglomération en charge de la politique des déchets, lors d’une visite de chantier de l’usine, mardi 16 avril. Pour rénover l’usine d’incinérations des déchets, les travaux sont colossaux, dix-huit mois de labeur, plus d’une vingtaine d’entreprises mobilisées, pour un coût minimum de 22 millions d’euros.
C’est l’entreprise Valinéa Energie qui a obtenu la gestion de cette usine pour 17 ans et 7 mois, en répondant aux objectifs précédemment cité. Sur les deux fours initiaux, un seul est rénové. Pendant cette période de travaux, l’autre four continue de fonctionner pour que l’usine puisse tourner pendant ce temps, explique Luc Petit, directeur général Grand Est Veolia. « Il sera ensuite arrêté définitivement quand celui qu’on rénove sera opérationnel », détaille-t-il.
30 000 tonnes de déchets par an
« Refaire une usine comme avant n’était pas à l’ordre du jour », expose Charles Demouge, président de Pays de Montbéliard Agglomération.
Cette unité de valorisation énergétique, construite à la fin des années 80, va être entièrement modernisée pour répondre aux enjeux actuels de transition écologique et énergétique. Le nouveau four, de 12 mètres de long, sera installé au cours de l’été et permettra d’exporter 30% de chaleur en plus que celui qu’il remplacera, replace Luc Petit. Avec un processus de « cogénération », qui permet de produire deux types de ressources : de l’électricité et de la vapeur.
Pour cela, de grands changements sont nécessaires : le système de traitement des fumées et le four sont entièrement changés. Un groupe turbo-alternateur a été construit. L’usine sera « mise à niveau pour répondre aux dernières normes environnementales et technologiques et optimiser la performance énergétique de l’usine pour produire de l’électricité renouvelable et davantage de chaleur au réseau de chauffage urbain », explique le prestataire.
Après les travaux, le nouveau réseau de vapeur produite par la combustion des déchets permettra d’alimenter la chaufferie de 7 000 logements à la Petite-Hollande, à Montbéliard, via la filiale Dalkia. Ils permettront également à l’usine un système d’autoconsommation électrique, grâce à l’énergie fatale. L’été, il sera même possible d’en revendre « un petit peu », confirme le directeur, Luc Petit.
En tout, par an, l’usine traitera au maximum 30 000 tonnes de déchets par an, expose Daniel Granjon, vice-président à l’agglomération en charge de la politique des déchets. « Nous avons réduit à ce tonnage car le tri des déchets et la mise en place de la Réomi le permettent », note-t-il. Avec ce tonnage, l’équipement que la communauté d’agglomération a choisi de rénover fera partie des 20% des usines de valorisation énergétique les plus petites au niveau national. Rendez-vous en 2025 pour la fin des travaux.