Après un bref rebond lié aux Jeux Olympiques et Paralympiques, l’économie régionale peine à repartir au 3e trimestre 2024. La forte inflation de 2022 et 2023 influence toujours les comportements d’achats, avec un taux d’épargne qui peine à baisser, détaille l’Insee dans sa nouvelle étude. « De plus, le flottement généré par les élections législatives et le coût encore élevé des crédits affectent également durablement le climat des affaires. Dans ce contexte, l’investissement des ménages, comme des entreprises, peine à repartir », poursuit-elle.
Ainsi, au troisième trimestre 2024, l’emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté reste quasiment stable (+0,1 %), avec 996 400 emplois. Cette stagnation est continue depuis début 2022, tandis que la France affiche une légère progression (+0,2 %). Le secteur privé évolue peu, alors que le secteur public continue de recruter.
L’emploi industriel atteint un niveau historiquement bas
L’industrie régionale subit une nouvelle contraction de l’emploi (-0,5 %), notamment dans la fabrication de matériels de transport. Après un rebond temporaire au deuxième trimestre, les effectifs chutent à leur niveau le plus bas jamais enregistré. « L’emploi salarié industriel se dégrade et atteint un niveau historiquement bas dans l’automobile », explique l’Insee. Les territoires du Doubs, du Territoire de Belfort et de la Haute-Saône, fortement dépendants de cette industrie, sont les plus touchés.
L’intérim industriel recule également (-0,9 %), tandis que l’agroalimentaire et la fabrication de biens d’équipement limitent partiellement les pertes.
La construction en crise, l'intérim en berne
Le secteur de la construction continue de souffrir de la hausse des taux d’intérêt. Malgré un léger recul du coût du crédit au premier semestre 2024, les effets tardent à se faire sentir. Après un rebond au deuxième trimestre, le nombre de permis de construire chute à nouveau, atteignant le niveau de mi-2023. Moins de 2 000 logements ont été autorisés ce trimestre, soit 40 % de moins qu’en 2022. Les mises en chantier restent particulièrement faibles avec seulement 1 800 unités, en baisse d’un tiers par rapport à la moyenne de 2022.
L’intérim, indicateur avancé de l’activité économique, recule dans plusieurs secteurs. Il chute de 8,7 % dans le transport et l’entreposage, tandis qu’il progresse de 7,5 % dans le commerce, signe d’une instabilité du marché du travail.
Les services non marchands soutiennent l’emploi
Les services non marchands, moteur principal de l’emploi régional depuis 2023, progressent encore de 0,3 % au troisième trimestre. La santé est particulièrement dynamique (+0,8 %).
Dans le commerce, après une année de recul, l’emploi salarié se stabilise, bien que le recours à l’intérim s’intensifie (+7,5%). L’hébergement-restauration affiche une hausse notable (+1,2 %), tandis que le transport et l’entreposage continuent de perdre des emplois.
Le nombre de travailleurs frontaliers toujours en hausse
Le travail frontalier reste une issue attractive pour les Bourguignons-Francs-Comtois. Au troisième trimestre, 48 100 résidents régionaux occupent un emploi en Suisse, un chiffre en légère progression (+0,3 %). Sur un an, la hausse atteint 2,5 %, soit 1 200 travailleurs supplémentaires.
La demande de main-d’œuvre reste forte en Suisse, où le taux de chômage plafonne à 4,5 %. La progression est particulièrement marquée dans les cantons du Jura, de Berne et de Genève (+0,8 à +1,9 %). Les travailleurs frontaliers sont majoritairement installés dans le Doubs (71 %), le Jura (16 %) et le Territoire de Belfort (10 %).
Un chômage en légère hausse, des demandeurs d’emploi toujours plus nombreux
Le taux de chômage augmente de 0,2 point en Bourgogne-Franche-Comté pour atteindre 6,7 %, bien que la région reste parmi les moins touchées de France. « Avec 9,0 %, le Territoire de Belfort demeure le seul département de la région où le taux de chômage est plus élevé qu’au niveau national », détaille l’Insee. tandis que le Jura et la Côte-d’Or restent sous la barre des 6 %.
Par ailleurs, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) progresse fortement (+1,1 %), une hausse plus marquée qu’au niveau national (+0,2 %). Sur un an, l’augmentation atteint 2,1 %, avec une accélération pour les hommes (+3,6 %) et les 25-49 ans (+2,4 %). Le nombre total d’inscrits à France Travail en Bourgogne-Franche-Comté (catégories A, B, C) s’établit à 196 000, stable par rapport au trimestre précédent (en savoir plus ici).
Une baisse de la fréquentation touristique
Les hébergements touristiques enregistrent 5,2 millions de nuitées, en recul de 0,2 % sur un an. La baisse concerne particulièrement les touristes étrangers (-44 000 nuitées), notamment les Britanniques (-12 %). Au sein de la région, la fréquentation touristique augmente en Côte-d’Or, dans le Jura, en Haute-Saône et dans le Territoire de Belfort ce trimestre. La Côte-d’Or tire son épingle du jeu avec une hausse de fréquentation (+4,5 %), portée par deux étapes du Tour de France et le retour des touristes chinois (+79 %).
Les défaillances d’entreprises restent élevées
Avec 2 223 défaillances enregistrées sur douze mois, la Bourgogne-Franche-Comté subit toujours une forte augmentation des faillites (+20,6 % en un an). Ce mouvement est cependant moins marqué qu’au trimestre précédent (+1,5 % contre +5,2 % auparavant).
Le nombre de créations d’entreprises reste stable (-0,3 %), avec une dynamique plus forte pour les entreprises classiques (+5,6 % sur un an) que pour les micro-entreprises (+3,3 %).