Le golf de Prunevelle, à Dampierre-sur-le-Doubs, a investi 520 000 euros dans un chantier de rénovation de son système d’arrosage, afin de conforter l’activité et de répondre à des enjeux économiques, écologiques, touristiques et sportifs. Le nouvel équipement doit permettre d’économiser 35 à 50 % de consommation d’eau.
Le golf de Prunevelle, à Dampierre-sur-le-Doubs, a investi 520 000 euros dans un chantier de rénovation de son système d’arrosage, afin de conforter l’activité et de répondre à des enjeux économiques, écologiques, touristiques et sportifs. Le nouvel équipement doit permettre d’économiser 35 à 50 % de consommation d’eau.
« Obsolète. » « Vétuste. » Le constat dressé par Frédéric Goulet, président de l’association qui gère le golf de Prunevelle, à Dampierre-sur-le-Doubs, était alarmant. Il fallait agir. L’association, qui compte 470 licenciés, vient d’investir 520 000 euros dans un nouveau système d’arrosage. Le précédent datait des années 1960. Les dernières sécheresses ont révélé toutes les faiblesses de ce golf de 18 trous. Par endroit, le green était cramé. À d’autres, des maladies avaient prospéré à cause du sur-arrosage. Le système n’allait plus.
Le projet vise à disposer « d’une irrigation efficace, économique et raisonnée », explique le président. Actuellement, le golf consomme en moyenne 17 000 m3 d’eau par an pour arroser son terrain. L’eau est pompée dans la nappe du Doubs, en contrebas du plateau sur lequel est installé le golf. Ce dernier dispose aussi d’un bassin d’une contenance de 12 000 m3. « Les dernières études montre un potentiel de diminution de notre consommation de 35 à 45 % », précise Frédéric Goulet, qui replace ainsi les enjeux de cet investissement. Un meilleur arrosage doit également entrainer une diminution du recours à des produits phytosanitaires.
Un parcours renommé
L’investissement engagé sur ces 13,5 km de réseaux d’eau doit aussi permettre d’économiser 10 000 euros dépensés chaque année pour réparer les fuites sur l’ancien système, sans compter le temps investi par les équipes dans ces réparations. Le nouveau système, connecté et centralisé, s’appuie sur une station météo et sur des capteurs relevant l’humidité des sols. Le but : « Adapter l’arrosage. » Le responsable du terrain pourra alors déterminer si le gazon a besoin d’eau ou non. 350 nouvelles têtes d’arrosage ont aussi été installées et la répartition a été revue, afin de rendre l’arrosage plus efficace. « Nous avons mené une vraie étude sur leur implantation », remarque le président. Le système répond à un système de triangulation. Auparavant, l’équipement arrosait des zones qui ne le nécessitaient pas forcément. Aujourd’hui, le nouveau système permet de choisir le rayon d’action de l’arrosage et d’accroître les économies d’eau. Sur les 60 hectares du golf, moins d’1 ha nécessite un arrosage ; ce sont les greens (250 m2 autour du trou) des 18 trous et les zones de départ des parcours.
« Ne pas faire cet investissement, c’était laisser mourir ce pôle économique », ajoute Frédéric Goulet. L’association enregistre un chiffre d’affaires annuel de 730 000 euros. Elle compte 9 salariés, dont 5 sont dédiés au terrain, entre un jardinier-fontainier, un jardinier-mécanicien ou encore le green keeper, le responsable de la qualité du terrain. Il détient une science certaine du gazon et de son entretien. Assurer la qualité du terrain, c’est donc assuré la venue de golfeurs à Prunevelle ; chaque année, entre 3 000 et 5 000 golfeurs extérieurs viennent dans le pays de Montbéliard, dont des étrangers, originaires principalement d’Allemagne ou des pays scandinaves. Mais le terrain doit être en bon état. « Ils veulent un golf aux petits oignons », insiste Frédéric Goulet.
Histoire
L’histoire du golf de Prunevelle débute en 1928. Pierre Koechlin, Jean-Pierre Peugeot, Raymond Japy, Maurice de Turckeim et Bernard Thierry-Mieg s’associent pour créer un golf dans le pays de Montbéliard. Ce sont « les familles industrielles du coin », rappelle Frédéric Goulet. Le golf, de 9 trous, a débuté au fort Lachau, au-dessus de l’usine sochalienne de Peugeot. Ils l’ont déplacé sur l’actuel site en 1930, toujours pour un 9 trous. « Ils ont remembré 283 parcelles », raconte Frédéric Goulet, soulignant ainsi le projet d’envergure que cela représentait. Le parcours est monté à 18 trous en 1961. PSA a vendu à l’association le golf en 2008.
Si le golf accueille une centaine de compétitions par an, il aimerait bien retrouver des compétitions d’envergure, alors que « c’est un parcours renommé au niveau national et international », rappelle Frédéric Goulet. La Peugeot Classic, concours organisé depuis 1984, est « l’une des épreuves les plus convoitées des compétitions amateurs européennes », indique le site Web du golf. Des champions actuels l’ont même remporté, à l’instar de Thomas Bjorn, qui fut capitaine de l’équipe Europe en Ryders Cup, en 2018.
Le nouvel équipement a été mis en service au printemps, après des travaux réalisés cet hiver. Le golf visera ensuite l’obtention d’un label biodiversité, en lien avec le Museum d’histoires naturelles, pour préserver l’écosystème présent sur les 60 ha du golf.
Le 19, un nouveau restaurant
L’association a décidé de reprendre, en direct, la gérance du restaurant installé dans le club house. La dernière expérience n’a pas été heureuse. Une société a donc été créée pour gérer le restaurant, Le 19 ; l’association est actionnaire à 100 %. Le restaurant dispose d’une soixantaine de couverts en intérieur et autant sur la terrasse, donnant sur la ligne bleue des Vosges. Le lieu dispose aussi d’une salle de séminaire de 60 m2. « Nous voulions reprendre la maîtrise de l’outil », justifie Mathieu Beyler, directeur du golf et gérant du restaurant, afin d’offrir le meilleur service aux golfeurs et d’ouvrir le site à l’extérieur. Les deux activités sont « complémentaires » insiste-t-il. Le service aux golfeurs et l’ouverture d’un restaurant sont pourtant deux activités très différentes. « Ce sont des rythmes différents », observe le gérant. Pour la première, il faut une plage d’ouverture très large pour que le golfeur mange très rapidement avant de partir jouer à l’heure prévue ou après avoir joué. Une offre snack est accessible de 11 h à 19 h (flammekueche, frites, burgers, entrecôte) tous les jours et dès 9 h le samedi et le dimanche. Le restaurant est ouvert, quant à lui, de 11 h à 15 h, du mercredi au dimanche. Une offre le soir sera ouverte le vendredi et samedi, prochainement. Ainsi que le mardi midi dès que les recrutements seront faits. L’équipe recherche justement des salariés en cuisine et en salle. Le restaurant propose un menu du jour à 15 euros avec entrée, plat et dessert. Plus, à la carte, 3 entrées, 3 plats et 3 desserts. Les nouveaux gérants veulent proposer « des produits frais et fait maison », insiste Mathieu Beyler. « Nous avons une vraie volonté de travailler localement », insiste Frédéric Goulet.