37 920 salariés travaillaient dans les 363 établissements de la filière automobile, en Bourgogne-Franche-Comté, à fin juin 2023, dévoile une étude de l’institut national de la statistique et des études économiques.
La baisse se poursuit, même si la courbe s’infléchit. L’emploi salarié de la filière a reculé de 3,2 %, en un an, contre – 5,3 % entre juin 2021 et juin 2022. Dans la filière, le segment de la construction automobile est par contre moins bien orienté. L’emploi (salarié et intérimaire) y recule de 5,2 % entre juin 2022 et juin 2023 ; ce segment pèse pourtant un quart de l’emploi total de la filière automobile régionale.
À cet emploi salarié s’ajoute quelque 6 400 intérimaires, « permettant d’ajuster les effectifs à l’activité », observe l’Insee dans sa note, publiée au mois de décembre. Il est en forte hausse dans la filière, de 12,8 % sur un an. Il dépasse même les 20 % dans la fabrication d’équipements automobiles et de biens intermédiaires, deux segments qui pèsnt près de deux tiers de la filière automobile régionale. Dans le segment de fabrication d’équipement automobile, l’intérim représente même près de 20% de l’emploi total. « Ces évolutions contrastées de l’emploi peuvent traduire à la fois la transformation progressive de la filière et les incertitudes du marché », analyse l’Insee. Au second trimestre 2023, 1 930 salariés ont été placés en chômage partiel, en moyenne, chaque mois, soit trois fois moins que l’année précédente. Et cette amélioration se poursuit début 2024.
Marge brute limitée
Au cours du premier semestre 2023, les entreprises ont embauché 2 460 salariés, « effectif similaire à celui de 2022, mais inférieur à celui d’avant crise », indique l’Insee. 71 % des embauches, en contrat permanent, sont des contrats à durée indéterminée (CDI), soit 5 points de plus qu’en 2022. « Les conditions d’embauches sont plus favorables que pour l’ensemble de l’industrie où 54 % des embauches sont des CDI, proportion identique à l’année précédente », commente l’Insee. « Ce taux varie très fortement d’un segment à l’autre de la filière. Par exemple, dans la construction automobile, 91 % des embauches sont en CDI contre 55 % dans la fabrication de biens intermédiaires », ajoute-t-elle. 2 890 salariés ont quitté la filière au premier semestre 2023, tendance similaire aux années précédentes. 36 % des motifs reste la démission.
Cette situation de l’emploi s’appuie sur une activité de la filière plus favorable. « Au cours du premier semestre 2023, l’industrie automobile bénéficie d’effets de rattrapage grâce à de moindre difficultés d’approvisionnement en composants », observe l’Insee. Elle n’a cependant pas retrouvé son niveau d’avant crise covid-19. Dans la région, selon les bilans comptables d’un échantillon de petites et moyennes entreprises, le chiffre d’affaires de la filière croit de 8,9 % entre 2021 et 2022. « La filière reste dépendante de la fluctuation des prix des matières premières et de l’énergie dont les effets se font sentir sur les constructeurs jusqu’aux sous-traitants », rappelle l’Insee. La croissance du chiffre d’affaires intègre donc un « effet prix » très important, consécutifs à la hausse des coûts de production. Elle n’a été qu’en partie répercutée sur les prix de ventes, affectant, mécaniquement, la marge brute des entreprises de la filière.