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La CFDT alerte sur la précarisation des sous-traitants de l’automobile

Drapeau de la CFDT à l'occasion d'un mouvement social de GE Steam Power, devant la porte des 3-Chênes, à Belfort.| ©Le Trois - T.Q.
Décryptage

Le 15 novembre 2024, les syndicats chimie-énergie et métallurgie CFDT de Franche-Comté ont rencontré les représentants de Place Publique pour discuter des enjeux du secteur automobile, notamment de la sous-traitance, en pleine transition écologique et industrielle.

Limogeage de Carlos Tavares, pour Stellantis. Départ du directeur de Forvia, pour 2025. Les syndicats sont inquiets pour la sous-traitance. La CFDT de Franche-Comté (chimie, énergie et métallurgie) a sollicité les trois eurodéputés de Place publique : Raphaël Glucksmann, Aurore Lalucq et Thomas Pellerin-Carlin. Et le 15 novembre, une rencontre a été organisé avec des membres du groupe européen. Trécia, Flex & Gate, Forvia, Tevest ou encore Voestalpine étaient autour de la table.

La transition écologique a été au cœur des débats. Si elle est nécessaire, les syndicats dénoncent une gestion chaotique, souvent déconnectée des réalités des salariés et sans plan d’accompagnement. « Elle doit se faire avec les salariés, or les représentants des salariés ne sont pas véritablement pris en compte », détaille la CFDT dans un communiqué transmis à la rédaction le 10 décembre. 

Au coeur des débats également, les sous-traitants locaux, pris en étau entre la pression des donneurs d’ordre comme Stellantis et la réduction des coûts, qui subissent une précarisation croissante. Exemple frappant : « En 2028, 80 % des sous-traitants de Stellantis seront basés dans des pays à bas coût », lit-on dans le compte-rendu. Cette tendance à l’externalisation, combinée à une réduction massive des effectifs en CDI et à un recours accru à l’intérim (jusqu’à 30 % dans certaines entreprises), contribue à la perte de compétences et à une détérioration de la qualité des produits. «  Tous les leviers sont utilisés pour ne pas recourir aux PSE : chômage partiel, mini plan de départ, ruptures conventionnelles, non renouvellements », lit-on encore.

Les revendications de Place publique

Si la CFDT a convoqué cette réunion, c’est parce que le parti Place Publique porte des revendications que partage le syndicat. Premier point : Place Publique souhaite une participation accrue des élus des salariés. Le groupe aimeraient obtenir un droit de veto pour les élus dans les Comités sociaux et économiques (CSE) sur les questions stratégiques, notamment celles qui concernent la transition écologique et les choix industriels majeurs. Il souhaite également que les représentants des salariés soient intégrés avec voix délibérative dans les conseils d’administration des entreprises.

Seconde revendication du groupe : la conditionnalité des aides publiques.Les subventions et aides publiques, versées aux industriels, devraient selon Place publique être conditionnées au respect des droits des représentants du personnel, mais aussi à des engagements précis en matière de maintien de l’emploi et de qualité des produits.

Deux autres points, encore. Le renforcement de la formation et du transfert de compétences pour permettre aux salariés de se former sur les métiers d’avenir. À ce stade,  ils déplorent un manque de plan de formation adapté et l’absence d’une véritable stratégie pour accompagner les transitions industrielles. Pour limiter les pertes de qualité et renforcer la souveraineté industrielle, Place publique propose aussi de revoir les appels à projets pour intégrer toutes les étapes de production (recherche, développement, production). 

Des sous-traitants pressurisés

Dans le compte-rendu, plusieurs difficultés de sous-traitants sont relatées. Chez Forvia-Trecia, par exemple, les investissements dans des réservoirs à hydrogène, pourtant homologués, peinent à trouver des débouchés en raison de l’absence d’infrastructures adaptées (lire ici).  Les défis sont similaires chez Flex & Gate, où l’utilisation de matériaux recyclés augmente le taux de rebuts, ou encore chez Voestalpine, qui externalise massivement sa production en Chine pour des raisons de coût. « ils ont fait le choix du développement de ses outils en Chine: par exemple une table presse coute 45 000 €, en Chine elle coute 8 000 € », lit-on dans le compte-rendu. « Nous subissons la logique industrielle du mono-produit, ce qui nous a rendu ultra dépendants », détaille encore le compte-rendu. 

Au-delà des chiffres et des mécanismes industriels, la rencontre a mis en lumière l’urgence de replacer l’humain au centre des transformations en cours : « La logique financière semble dominer les choix industriels. Nous observons que les choix industriels ne se font plus dans un objectif de service au sein d’une société, mais se font sur des logiques financières au service de quelque uns. Pourtant les représentants du personnel ont des visions sur l’avenir de l’automobile », conclut la CFDT.

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