“La filière actuelle de l’hydrogène représente 6 000 emplois aujourd’hui et devrait en compter 100.000 en 2030”, explique Philippe Boucly, président de France Hydrogène, qui rassemble les acteurs du secteur. Pour réaliser l’étude “Def’hy” sur les besoins en emploi et formation du secteur de l’hydrogène, qui sera remise au gouvernement, l’organisme s’est allié à six acteurs de l’emploi et de la formation, dont Pôle Emploi, l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) ou encore le groupe Adecco, mais pas l’Éducation nationale.
Pour obtenir de l’hydrogène “vert” ou “décarboné”, on électrolyse l’eau avec de l’électricité décarbonée, au moyen d’électrolyseurs qui fracturent les molécules d’eau (H20) en hydrogène et oxygène. Actuellement la France compte 10 mégawatts de capacité de production d’électrolyse installée et “vise une capacité de production de 6.500 MW en 2030”, rappelle M. Boucly. Il envisage trois “phases” de montée en puissance: 2023-2025 avec la préparation à l’ouverture de nouvelles usines, et un besoin de beaucoup d’ingénieurs; 2026-2028, avec la mise en oeuvre des usines; et une phase de production industrielle après 2028. Adecco a déjà recensé 6.800 offres d’emploi liées à l’hydrogène en 2022, une hausse de 77% par rapport à 2019. Les métiers-clés recherchés sont des soudeurs, des chaudronniers, des spécialistes de la maîtrise des risques, beaucoup de commerciaux, de “développeurs” d’affaires et d’ingénieurs de maintenance.
Dans le cadre de cet enjeu de formation, la Région Bourgogne-Franche-Comté se positionne pour obtenir le label “école nationale de l’hydrogène” (lire notre article).