L’industriel allemand conforte son activité sur l’ancien site PSA d’Hérimoncourt. Il a présenté, ce mardi après-midi au Salon Eurosatory, à Paris, un Peugeot Landtrek blindé équipé d’un radar et d’un drone de défense. Un produit qu’il façonne avec le professionnel allemand de l’électronique ESG. Les véhicules, produits aujourd’hui en Chine, seront préparés en France.
L’industriel allemand Welp conforte son activité sur l’ancien site PSA d’Hérimoncourt. Il a présenté, ce mardi après-midi au Salon Eurosatory, à Paris, un Peugeot Landtrek blindé équipé d’un radar et d’un drone de défense. Un produit qu’il façonne avec le professionnel allemand de l’électronique ESG. Les véhicules, produits aujourd’hui en Chine, seront préparés en France.
L’activité de l’industriel Allemand Welp, qui s’installe à Hérimoncourt, sur l’ancien site PSA, s’étoffe. Elle doit commencer à la fin de l’année (lire notre article). L’industriel doit déjà préparer et renforcer des DS 7 Crossback pour le président de la République et la Première ministre. Des marques d’intérêt d’autres ministères sont aussi formulées pour ce véhicule. Mais Welp a surtout dévoilé ce mardi, lors du Salon Eurosatory de Paris, un nouveau projet.
L’industriel développe un véhicule de défense à partir du pick-up Peugeot Landtrek, dans le cadre d’un partenariat avec Stellantis. Ce modèle, fabriqué notamment en Chine, n’existe pas sur le marché français. Sorti fin 2020, il est notamment destiné à l’Amérique du Sud et à l’Afrique. Avec ce véhicule, Stellantis renoue ainsi avec une longue tradition que pouvaient notamment incarnés les 404 ou 504 pick-up, le dernier nommé ayant connu un succès commercial mondial, produit à 375 000 unités précise Stellantis dans sa présentation du véhicule. Depuis plusieurs années, le marché du pick-up était abandonné et notamment occupé par les marques japonaises. En 2019, ce segment de marché représentait 2,5 millions de véhicules vendus dans le monde, dont 410 000 en Amérique du Sud.
Pays africains, latino-américains et le GIGN
Welp, qui s’est associé à ESG, entreprise allemande de l’électronique dont le siège est en Bavière, propose un véhicule blindé doté d’un radar sur la cabine et d’un drone sur la plateforme à l’arrière. ESG est spécialisé en cyber-sécurité et dans les drone rappelle Patrice Aubin, représentant de Welp en France, joint par téléphone. Un drone développé pour permettre de défendre des frontières par exemple. Il est dessiné à la taille du plateau du Peugeot Landtrek. « Il décolle et atterrit sur le Peugeot Landtrek, sur le même schéma qu’un porte-avion », décrit Patrice Aubin.
Les intérêts sont très nombreux, confirme Patrice Aubin, notamment de la part de gouvernements africains – particulièrement de la Côte-d’Ivoire – ou latino-américains. Les budgets défense sont actuellement en train de croître, glisse-t-il, de manière concomitante au retrait français de plusieurs régions du continent africain. Selon le député Frédéric Barbier, membre du parti Territoires de Progrès et rattaché à l’assemblée nationale au groupe de La République en Marche (LREM), qui suit le dossier depuis le début, le contexte ukrainien encourage aussi les pays à renforcer leurs équipements. Le véhicule a aussi piqué la curiosité du ministère de l’Intérieur français, pour renforcer les possibilités opérationnelles du GIGN, des CRS ou du Raid. « Ce véhicule sera très bien adapté à ces fonctions », vante Patrice Aubin.
Les Landtrek préparés à Hérimoncourt
C’est un prototype qui a été présenté ce mardi, « en première mondiale », dixit Patrice Aubin. La production ne doit pas débuter avant 2023 à Hérimoncourt. L’usine sera chargée de préparer et adapter les Peugeot Landtrek produits en Chine, au Maroc ou en Amérique du sud, confirme-t-il. Ce projet autour du Peugeot Landtrek, contrairement à la préparation des DS 7 Crossback qui ressemble plutôt à des produits à façon, vise une production « de petites et moyennes séries », note Frédéric Barbier. Et les marques d’intérêt formulés lors du Salon laisse entrevoir des opportunités commerciales. L’usine d’Hérimoncourt va donc adresser trois marchés : les véhicules spéciaux et protégés pour les gouvernements ; les véhicules classiques de police, en version renforcée ; et des véhicules spéciaux pour la défense, comme ce Peugeot Landtrek.
Ce projet permet surtout de tisser des liens étroits avec ESG, qui pourrait finalement aussi s’installer à Hérimoncourt, si la production s’intensifiait. L’installation de Welp est « une chance inouïe », confirme Frédéric Barbier. « Cela veut dire que la France est attractive pour les investissements étrangers », appuie-t-il. À Hérimoncourt, sur une partie de l’ancien site PSA que Welp est en train d’acquérir (lire notre article), c’est une nouvelle filière, autour de la sécurité, qui s’implante. 60 à 80 emplois sont envisagés à moyen et long terme, en fonction de la montée en puissance de l’activité.