Quelque 70 salariés des sites de Villeurbanne et Saint-Priest (Rhône) du groupe General Electric, en grève depuis le 23 novembre, se sont rendus à Paris mardi, où ils ont été reçus au ministère de l’Économie avant de se rendre devant l’Assemblée nationale, a constaté l’AFP.
(AFP)
Quelque 70 salariés des sites de Villeurbanne et Saint-Priest (Rhône) du groupe General Electric, en grève depuis le 23 novembre, se sont rendus à Paris mardi, où ils ont été reçus au ministère de l’Économie avant de se rendre devant l’Assemblée nationale, a constaté l’AFP. La contestation contre General Electric s’étend : de Belfort à la région lyonnaise, jusqu’à Paris ; de l’entité gaz en 2019 aux entités Grid Solutions, Steam Power et Hydro cette année. Depuis septembre, plus de 1000 suppressions de postes ont été annoncées en France.
À Bercy, ils ont été reçus le matin par des représentants des ministères de l’Économie et du Travail, la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher « assistant à la réunion en personne pendant 20 minutes », a indiqué à l’AFP Serge Paolozzi de la CGT. « L’intersyndicale CGT, CFDT et CFE-CGC a exposé ses alternatives au plan social présenté par la direction et a réclamé des contreparties aux subventions touchées par GE », a-t-il précisé.
General Electric (GE) a annoncé en septembre son intention de restructurer deux divisions en Europe, celles des équipements pour barrages (Hydro) et pour réseaux électriques (Grid), qui « génèrent des pertes financières importantes », selon le groupe. Le plan prévoit d’après les syndicats la suppression de 634 emplois sur 1 989 salariés de Grid Solutions France, parmi lesquels 350 sur les sites de Villeurbanne et Saint-Priest, près de Lyon.
Selon la direction, « le projet envisagé pourrait avoir un impact sur 579 postes en France, parmi lesquels 136 postes sont actuellement vacants » et « 216 solutions d’emplois pourraient être proposées aux salariés concernés par le projet chez Grid Solutions en France, notamment du fait d’un projet de transfert d’activité de la Suisse vers le site d’Aix-les-Bains ».
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a estimé lors de la séance de questions à l’Assemblée nationale que « dans le cas de Saint-Priest et de Villeurbanne sur les réseaux électriques, (…) GE peut et doit améliorer son plan social, sur le nombre d’emplois qui sont concernés et qui pourraient être supprimés » et « sur la qualité du plan social ».
"Insupportable"
Il a aussi annoncé que le fonds de revitalisation de 50 millions d’euros, abondé par GE, serait installé ce mardi « pour développer de nouvelles activités industrielles, notamment sur le site de Belfort » (notre article), où les 89 salariés de l’activité « Hydro » étaient appelés mardi à se mettre en grève (notre article).
« L’unique projet de la direction est la réduction des coûts, en réduisant la voilure sur l’Europe et en transférant des activités en Chine et en Inde », estime M. Paolozzi. « On est exsangue, on sort de 18 mois de PSE et on repart pour un nouveau PSE sur deux ans, c’est insupportable », a-t-il souligné lors du rassemblement devant l’Assemblée nationale, à l’invitation d’élus de LFI, dont le député Eric Coquerel.
Selon les syndicats, General Electric a supprimé 3 000 emplois en France depuis le rachat de la branche énergie d’Alstom en 2015, rachat qui devait s’accompagner de la création de 1 000 postes sur trois ans. Pour sa part, la direction assure que 2 000 salariés ont quitté le groupe dans le cadre de cessions d’actifs.