Avec l’AFP
“On a tous les outils pour pouvoir repartir”, a affirmé à l’AFP Steve Filipov, porteur de l’offre franco-américaine. Réunie sous le holding Corail-SM, filiale française du fonds américain Coral Reef, elle regroupe un autre fonds américain, Sandton Capital, ainsi que deux industriels: le français Novium (engins de travaux ferroviaires) et l’américain Mining Equipment. “Nous rachetons les actifs et le stock pour 1 million d’euros et nous investissons 9 millions d’euros pour remettre en route la production”, a expliqué M. Filipov, un Franco-Américain qui a dirigé plusieurs sociétés françaises et notamment le groupe Gaussin, ancienne maison-mère de Metalliance.
Le repreneur, qui compte garder 145 des 174 employés, a pour objectif un “retour aux profits dès le deuxième trimestre 2025” en commençant d’abord par honorer les 50 millions d’euros de commandes. Metalliance devait assembler plus de 300 véhicules logistiques commandés par Amazon à son ancienne maison-mère Gaussin, groupe également en difficulté qui cède Metalliance après avoir été racheté par le tchèque CSG. Mais Metalliance n’a pu que très partiellement honorer cette commande, en raison de son sous-dimensionnement par rapport à la taille du contrat.
A plus long terme, le repreneur propose de développer l’activité véhicules décarbonés, parallèlement à la production de tunneliers. Pour ce faire, il s’est associé avec le français Blyyd, producteur lyonnais de tracteurs de parc électriques. Ce dernier était l’ancien distributeur de ces produits pour Gaussin. “Nous pouvons nous passer de Gaussin maintenant. On a dix ans d’expérience”, a assuré à l’AFP son président Damien Gambey.
Le groupe Gaussin s’oppose à cette offre, la qualifiant dans un communiqué boursier de “captation ou de détournement des savoir-faire” de Gaussin, comme Le Trois l’évoquait la semaine dernière. En conséquence, Gaussin demande que la cession de Metalliance ne concerne pas les stocks de pièces, que Gaussin se propose de racheter pour 3 millions d’euros. “Ils veulent nous piquer notre activité puis partir à l’étranger”, a estimé Nathalie Pélissard, représentante des salariés au CSE de Gaussin. “Nous, nous avons la compétence. Pas eux”, a-t-elle assuré, manifestant devant le tribunal avec une cinquantaine des 74 salariés de Gaussin, basé à Héricourt (Haute-Saône).
Le jugement a été mis en délibéré d’ici au 31 juillet.