Le groupe Atlantic est implanté à l’Aéroparc de Fontaine depuis 2000. Il compte aujourd’hui 350 salariés et enregistre une croissance très forte. L’entreprise comptabilisait 40 personnes en 2000, 80 en 2008 et 175 en 2018. Elle fabrique notamment des chauffe-eaux électriques, des chauffe-eaux thermodynamiques et des ballons échangeurs. « Les deux derniers produits sont en très forte croissance », confirme Cyril Constant, directeur de l’usine de Fontaine. Chaque année, l’usine produit 380 à 400 000 produits, des solutions bas carbone. L’actuelle usine s’étend sur 20 000 m2. Le groupe compte une quinzaine d’implantations en France.
Pour accompagner cette croissance, le groupe s’associe avec l’aménageur Vailog. En 2019, celui-ci avait présenté un projet d’installation d’une plateforme logistique de e-commerce (lire nos articles). Après des recours, le permis de construire avait été annulé. Et à l’automne, Amazon avait enterré son projet (Lire notre article). Depuis, l’aménageur travaille à un autre projet. Il va investir 60 millions d’euros pour construire cette plateforme logistique de 72 000 m2, pour le compte du groupe Atlantic ; le terrain est située à proximité immédiate de l’usine. Cette implantation vise à rationaliser les flux logistiques du groupe des usines de Fontaine et Saint-Louis (Haut-Rhin) et de les rassembler sur un même site. Celui-ci doit accueillir la matière première nécessaire à la fabrication et les produits finis. 80 emplois seront créés avec cette plateforme. « Nous avons des produits gourmands en surface de stockage », convient Cyril Constant. Aujourd’hui, l’entreprise fait appel à des prestataires, ce qui génère des flux supplémentaires, notamment de poids lourds.
5 ha d’espaces verts
La construction de la plateforme logistique permet ainsi de libérer de l’espace dans l’entité actuelle pour porter « un projet de croissance de l’outil industriel ». Une nouvelle ligne de production est attendue d’ici 2026-2027, avec 220 emplois à la clé. L’opération doit créer, au total, 300 emplois. À terme, 650 emplois sont donc prévus dans l’usine. Cette rationalisation doit permettre d’éviter de rejeter 250 tonnes de CO2, selon les calculs de l’entreprise, soit l’équivalent de 1,3 million de kilomètres en voiture. « C’est une étape supplémentaire du développement de l’Aéroparc (lire notre article) », salue Damien Meslot, , président Les Républicains (LR) du Grand Belfort
Le bâtiment doit faire 14 mètres de haut. Le toit sera équipé à plus de 45 % de panneaux photovoltaïques, capable de fournir 3 millions de kWh, assure Éric Veron, le p-dg de Vailog. « il génèrera plus d’électricité qu’il n’en consommera », garantit-il. Il répondra à une haute qualité environnemental, visant le niveau « excellent » des critères Breeam, un standard de certification britannique. Sur les 18 hectares, 5 seront consacrés par l’aménageur à des espaces verts. 250 arbres et arbustes doivent être plantés et 3 à 4 hectares de prairie hydrophiles est envisagés ; une activité de pâture pourrait y être installée.
Le chantier doit débuter à l’automne. La plateforme doit être terminée fin 2024 et l’aménagement du groupe Atlantic est envisagé début 2025 indique Vailog.
Des recours potentiels ?
Ce projet d’agrandissement « d’une entreprise bien implantée va rassurer beaucoup de riverains », note Pierre Fierter, maire de Fontaine. « Beaucoup s’inquiétait du e-commerce », convient-il. Concernant les procédures judiciaires, « cette histoire est derrière nous », rassure Damien Meslot. « Nos vicissitudes sont derrière nous », valide Éric Veron, qui certifie que l’entreprise ne va pas retomber dans les mêmes « écueils » que lors du premier dépôt de permis de construire, réalisé dans un contexte délicat, celui du covid-19 rappelle-t-il. Il a aussi souligné que le tribunal avait retoqué le permis (lire notre article) sur des éléments de « forme ». Les Amis de la Terre et France nature et environnement avaient communiqué à l’automne sur l’arrêt du projet Amazon (lire notre article). Les deux associations étaient partie prenante du recours, avec des communes limitrophes et des riverains ; elles n’avaient toutefois pas pris la peine de communiquer avec elles. « Nous avons pris les dispositions juridiques pour sécuriser l’implantation du groupe Atlantic et ne pas avoir de mauvaise surprise au dernier moment », confie Bastien Faudot, élu d’opposition (gauche républicaine et socialiste) à Belfort, et qui avait mené la lutte juridique auprès des communes. « On s’est battu pour que ce ne soit pas une plateforme de e-commerce, qui détruit plus d’emplois qu’elle n’en crée », indique-t-il. Les élus ne veulent pas s’opposer à une production « de biens à haute valeur ajoutée, à des emplois qualifiés et qui contribue à diminuer le déficit de la balance commerciale française ». « Nous saluons l’esprit de concertation et le sérieux de Vailog et du groupe Atlantic qui ont voulu échanger avec nous, poursuit l’élu. Cela nous permet d’aboutir à une implantation qui correspond aux intérêts de notre économie locale et nationale. » Le permis de construire a été délivré à Vailog au mois d’avril. Le délai du dépôt possible de recours est aujourd’hui dépassé.