EDF a lancé mercredi un “plan hydrogène” pour devenir “un des leaders” de la production d’hydrogène bas carbone en Europe d’ici 2030, moyennant un investissement de deux à trois milliards d’euros “cofinancés” par l’énergéticien.
(AFP)
EDF a lancé mercredi un “plan hydrogène” pour devenir “un des leaders” de la production d’hydrogène bas carbone en Europe d’ici 2030, moyennant un investissement de deux à trois milliards d’euros “cofinancés” par l’énergéticien.
Ces projets “seront développés et cofinancés dans le cadre de partenariats industriels et en bénéficiant des mécanismes de soutien nationaux et européens”, a précisé le groupe. EDF compte étendre spécifiquement son parc de production d’électricité bas carbone – nucléaire et renouvelable – pour générer de l’hydrogène par processus d’électrolyse de l’eau au travers de sa filiale dédiée Hynamics. “Trois gigawatts (GW) permettront chaque année de produire 450 000 tonnes d’hydrogène et d’économiser 3 millions de tonnes de carbone. 3 Mt de carbone, ça représente la moitié du trafic maritime” franco-international, a affirmé lors d’une conférence de presse Alexandre Perra, directeur exécutif de l’innovation, responsabilité d’entreprise et stratégie chez EDF.
“Nous visons à produire un hydrogène 100 % bas carbone, qui sera le vecteur pour atteindre la neutralité carbone pour les usages les plus difficiles à décarboner”, industries ou mobilités lourdes, a encore déclaré M. Perra. Aujourd’hui, l’essentiel des 80 millions de tonnes d’hydrogène produites dans le monde le sont à partir de combustibles fossiles, surtout de gaz. “La production d’hydrogène 100 % bas carbone, ce n’est pas de la science-fiction, nous avons déjà des projets en opération”, a indiqué Christelle Rouillé, directrice générale d’Hynamics. Elle a notamment rappelé la mise en production à Auxerre d’hydrogène pour les cinq premiers bus de l’agglomération fonctionnant avec cette énergie. “Nous visons à faire croître cette première installation, notamment par l’arrivée de trains hydrogène”, qui arriveront prochainement en France, a-t-elle ajouté. Un autre partenariat, avec le cimentier Vicat dans l’Isère, vise à produire de l’e-méthanol pour le monde maritime, à partir du CO2 émis par les fumées de la cimenterie et d’hydrogène produit à côté.
En tout, selon M. Perra, EDF “a 1 GW de projets qui sont dans les tuyaux”, répartis dans une soixantaine de projets dans le monde. EDF a aussi fait le point de plans annoncés pour développer les énergies renouvelables, solaire et éolien en particulier. “Le groupe a investi près de deux milliards d’euros dans les énergies renouvelables l’an passé”, a déclaré Bruno Bensasson, PDG d’EDF Renouvelables, évoquant une “accélération” de la croissance de cette activité, qu’il entend poursuivre malgré une situation financière “compliquée” pour EDF. “S’agissant d’EDF Renouvelables, on pourra augmenter fortement, à près de 30 %, nos dépenses de développement, d’investissement, c’est un témoignage très clair de l’investissement du groupe dans ce domaine”, a-t-il dit.
Le groupe, qui s’attend à un plongeon de ses performances en 2022, doit composer avec des problèmes dans sa production nucléaire et les mesures du gouvernement pour limiter la hausse des factures d’électricité. Son excédent brut d’exploitation (Ebitda) devrait être amputé de plus de 26 milliards d’euros sur l’exercice 2022, ce qui a décidé l’État, son principal actionnaire, à mettre la main au portefeuille, via une augmentation de capital ce printemps, pour “sécuriser sa capacité de financement à court et moyen terme”.