Les élus du groupe Indépendants et solidaires à Pays de Montbéliard Agglomération (PMA) ont écrit au président de la collectivité, Charles Demouge, ce mardi 16 juillet, à la suite de la décision du Mattern Lab de liquider le projet (lire notre article). « Nous souhaitons connaître les incidences financières pour notre agglomération dont le budget est en grande difficulté, selon vos termes », écrivent les élus dans le courrier, dont Le Trois a eu connaissance. Ils s’étonnent également que Charles Demouge n’ait pas répondu à leurs interrogations formulées dans un courrier daté du 5 avril, où ils s’alarmaient des « grandes difficultés rencontrées par l’association Mattern Lab 18 mois après sa création ».
« Cette association devait être une vitrine de l’innovation sur notre territoire », regrettaient-ils alors. Ils pointaient du doigt « la qualité des évaluations préalables à ces projets et l’accompagnement de ces structures », alors que 6 millions d’euros, disent-ils, avaient été injectés par la SEM PMIE, « donc de PMA ». Il rappelait l’échec du projet Cœur Paysan ou encore les difficultés de Numerica. « Le sentiment est que l’on assiste impuissant à un gâchis de compétences, de services pour notre territoire et d’argent public ! » écrivaient-ils alors.
"Le Mattern Lab s'est endormi"
“C’est regrettable que l’on en arrive là”, observe Charles Demouge, président Les Républicains (LR) de Pays de Montbéliard Agglomération (PMA). “Quel était l’objectif du Mattern Lab ? questionne-t-il. Installer des start-up.” Il regrette que l’association n’ait pas plus recherché de jeunes pousses, alors même que la structure était identifiée par la French tech. “Le Mattern Lab s’est endormi”, tance-t-il. “Notre rôle n’était pas d’apporter [seulement] de la subvention”, glisse-t-il, comme une critique à peine déguisée à un modèle économique précaire. “Je regrette qu’il n’ait pas perduré.”
De son côté, Didier Klein, président de la SEM PMIE, se voulait rassurant en indiquant que le bâtiment serait rapidement réutilisé. « J’ai des demandes d’industriels ou de centres de formation », précise-t-il, par téléphone. En d’autres termes, l’investissement n’est pas vain. « La gestion globale du Mattern Lab amenait inéluctablement là où ils sont arrivés », glisse-t-il, tout en ayant un mot très positif à l’égard du président actuel, Kévin Appointaire. « C’est quelqu’un de très sérieux, qui connaît l’industrie. Il a su arrêter là où il fallait. » Indirectement, celui qui est aussi vice-président de PMA en charge de l’économie, pointe du doigt la démission de Stellantis qui n’a pas été derrière, comme escompté. « Là aussi, le bât blesse », indique Didier Klein, regrettant, également, à demi-mot, que le projet sochalien ne soit pas autant soutenu que le projet belfortain par l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM).