En Bourgogne-Franche-Comté, les déplacements domicile-travail entre les grandes villes se font rares, en comparaison avec les autres régions. Seules les villes de Belfort, Montbéliard et Delle forment un ensemble avec une mobilité plus soutenue.
En Bourgogne-Franche-Comté, les déplacements domicile-travail entre les grandes villes se font rares, en comparaison avec les autres régions. Seules les villes de Belfort, Montbéliard et Delle forment un ensemble avec une mobilité plus soutenue.
En Bourgogne Franche-Comté, la « dorsale urbaine », qui se caractérise par les déplacements de population entre le domicile et le travail, s’étend de Mâcon à Belfort. Dans la région, elle est spécifique et se distingue des 27 autres dorsales françaises par sa faible intensité. « L’intensité des relations entre les villes qui la composent est globalement plus faible que dans les autres systèmes urbains de province », expose l’Insee dans une étude.
Seules trois villes se distinguent de ce modèle régional : Belfort, Delle et Montbéliard. Chaque jour, 16 000 personnes se déplacent entre Belfort et Montbéliard, contre seulement 6 000 entre Dijon et Beaune. Le système triangulaire entre ces trois villes est le seul à avoir une organisation et des caractéristiques comparables aux autres sous-systèmes du Nord-Est de la France. L’étude de l’Insee parle d’ « échanges réciproques » entre ces trois aires. « Bien qu’elles soient en perte d’emplois, elles ont des liens très privilégiés. Les flux s’intensifient même en dix ans, en particulier vers Belfort et Delle depuis Montbéliard », précise l’Insee.
Deux atouts : la proximité, 25 kilomètres tout au plus, qui favorise les échanges d’actifs. Mais aussi et surtout un profil d’emplois complémentaires : qui favorise les déplacements domicile-travail. « La spécificité marquée attire les navetteurs », pointe le rapport. 10% des actifs de Delle et près d’un quart des Belfortains se rendent à Montbéliard pour travailler dans le secteur automobile. “De la même façon, lorsqu’ils font le trajet vers Delle, 21 % des actifs habitant à Belfort et 28 % de ceux habitant à Montbéliard vont travailler dans le secteur de la finance ou de la métallurgie”, indique l’Insee. La ville de Belfort est moins spécialisée, mais reste un relai d’emplois tertiaires pour ces deux aires ; l’Insee relève cependant que le secteur marchand est peu représenté et en baisse.
Peu de mobilité dans le reste de la région
Cela s’explique par deux facteurs clefs. Le premier, c’est la distance entre les grandes villes. L’Insee explique que ¾ des déplacements domicile-travail s’effectuent dans un rayon de moins de 40 kilomètres. En Bourgogne-Franche-Comté, les villes que composent la dorsale (Dijon, Besançon, Montbéliard, Chalon-sur-Saône, Mâcon et Belfort, ainsi que Dole, Beaune, Delle et Tournus) sont relativement espacées, comme entre Dijon et Besançon (90 kilomètres entre les deux villes).
Mais ce facteur n’explique pas tout, puisque l’Insee précise : « Que ce soit par la route ou par les voies ferrées, les [villes] qui composent [la dorsale] sont bien reliées entre elles, ce qui pourrait faciliter les déplacements, en particulier domicile-travail. » Tout le long de la dorsale, une continuité d’équipements et d’infrastructures, notamment au niveau autoroutiers avec l’A6 et l’A36 pourrait pallier le phénomène.
Le facteur principal du manque de déplacements entre les grandes villes est en fait l’emploi. « La structure de l’emploi n’est pas suffisamment différente pour assurer une complémentarité entre elles, et ainsi favoriser des échanges actifs. Les villes sont relativement éloignées les unes des autres et ont un profil d’emploi souvent semblable », décrypte l’Insee.