Dans une lettre adressée au maire LR de Belfort, Damien Meslot, le ministre de l’Économie reconnaît la pertinence d’une diversification du site General Electric de Belfort vers l’aviation. Il soutient ces projets mais précise que le niveau d’investissement est lourd.
Depuis plusieurs mois, délégués syndicaux et élus belfortains militent pour accueillir Safran dans le Territoire de Belfort, dans une logique de diversification de General Electric vers l’aviation. Si Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, confirme “les potentiels similarités”, “les atouts du site de Belfort en termes de compétences et de densité du réseau de sous-traitants”, il reste prudent. Les investissements sont “lourds” et “les démarches sont particulièrement longues”, notamment pour l’obtention des “certifications nécessaires à l’activité aéronautique”. Ces propos font écho aux griefs énoncés par Philippe Petitcolin, directeur général de Safran, regrettant la difficulté d’ouvrir de nouvelles usines en France.
"Perspectives économiques favorables"
Ce projet de diversification, façonné par l’intersyndicale CFE-CGC – Sud de la branche turbine à gaz de General Electric Power, vise à traverser une conjoncture économique difficile et à pérenniser les emplois et les savoir-faire à Belfort. Elle repose notamment sur la proximité technologique de la production des turbines et des réacteurs d’avion, les besoins de Safran en termes de production, les capacités d’accueil du territoire et sur les liens anciens entre Safran et General Electric.
GE et Safran travaillent conjointement depuis 1974, dans le cadre d’une joint-venture, CFM International. Elle produit les moteurs CFM 56 et LEAP, équipant la majorité des avions monocouloirs de la gamme Airbus, Boeing et bientôt du Chinois Comac indique Bercy. Ce dernier confirme les “perspectives économiques favorables” de CFM International, doté d’un carnet de commandes de 15 000 unités pour le moteur LEAP.
La venue à Belfort en octobre 2018 du p-dg de GE, Larry Culp, et de p-dg de GE Aviation, David Joyce, conforte “la pertinence d’une recherche de synergie” confirme Bercy. “Il reste nécessaire de mettre en œuvre des moyens pour étudier la faisabilité d’un tel projet, point sur lequel les directions des entreprises n’ont pas apporté de réponse”, a indiqué de son côté Damien Meslot (LR), maire de Belfort.