Les ateliers d’Arabelle Solutions, à Belfort, sont bloqués depuis le 14 octobre, à la suite de l’annulation d’une prime qui était envisagée en fin d’année (lire notre article). Des négociations ont été lancées en ce début de semaine (lire notre article). On avançait vers un lever du piquet de grève. Mais c’est le contraire qui s’est passé. Et la tension a monté d’un cran, en début d’après-midi ce jeudi. À présent, l’ensemble des portes d’accès aux usines d’Arabelle Solutions, GE Vernova et Alstom sont bloquées (rue de la Découverte et porte des 3-Chênes). Quelques tourniquets sont accessibles aux salariés. Mais l’accès est impossible pour les camions.
Petit retour en arrière. La colère est montée lorsque les salariés ont appris que la prime envisagée en fin d’année était annulée. Mardi, les négociations se sont étirées pendant de très longues heures. Elles se sont poursuivies ce mercredi, associant notamment la directrice mondiale des ressources humaines, Elise Guillotin, le vice-président d’Arabelle Solutions, Cédric Couffignal. Un protocole de sortie de grève a alors été rédigée par la direction.
« Ils ne respectent pas le dialogue social »
« Nous avons reçu une proposition de prime de 700 à 800 euros brut, pour les non cadres et de 400 à 500 euros pour les cadres », replace Lionel Mattes (CGT), élu au comité social et économique de l’entreprise. « Ce n’est pas assez », annonce-t-il. Autre point de friction, la comptabilisation des jours de grève. Il est de coutume que les journées de négociations ne soient pas retenues dans le calcul des jours de grève.
Dans la proposition de la direction, « on ne prend en compte que la journée de mercredi », indique Lionel Mattes, alors que les syndicats comptent trois jours de négociations. « Ils ne respectent pas le dialogue social », s’insurge-t-il. Le protocole de sortie de crise rédigé par la direction n’a pas été signé par la CGT, ni par les grévistes. « La proposition n’est pas acceptable en l’état », indique Lionel Mattes.
En fin de matinée, ce jeudi, les grévistes ont formulé une contre-proposition : 2 000 euros de prime net. La direction avait une heure pour répondre. Lors de la pause méridienne, elle a annoncé son refus, indique la CGT. Ce qui a provoqué la colère des grévistes qui ont repris possession du piquet de grève. Surtout, ils ont bloqué l’ensemble du site industriel.
Médiation du préfet sollicitée par la CGT
Les négociations devront recommencer. Selon nos informations, la CGT a saisi une médiation du préfet pour déverrouiller la situation. La situation bloque sur l’année 2025, alors que les discussions sont constructives, de sources concordantes, pour les primes accordées dans les années à venir. « Il est incompréhensible que la direction bloque sur cette histoire de prime, au risque de mettre en danger le projet industriel. Il faut reconnaître le travail pour la réussite de notre projet industriel », souligne Laurent Santoire, de la CGT.
« Malgré le rejet du protocole de fin de conflit proposé hier (mercredi, NDLR), nous demeurons engagés dans la recherche d’une solution, dans l’intérêt des salariés, comme de l’entreprise. Nous avons toujours respecté le dialogue social et souhaitons qu’il puisse se poursuivre dans un esprit d’ouverture et de responsabilité. », a commenté la direction dans un communiqué de presse, transmis à notre rédaction.
Arabelle Solutions compte 3300 salariés, selon son site Web, présents en France, Angleterre et Inde. À Belfort, on compte 1 300 personnes.
