La filière automobile et le gouvernement se concertent, mais les concessions restent fermées. A moyen terme, les usines chaines de production risquent de s'arrêter.
(AFP)
La filière automobile et le gouvernement se concertent, mais les concessions restent fermées. À moyen terme, les usines chaines de production risquent de s’arrêter.
La gouvernement a réuni vendredi le comité stratégique de la filière automobile pour affronter la crise et a annoncé des mesures de soutien, mais les concessions restent fermées. Les marchés du neuf et surtout de l’occasion s’étaient repris ces derniers mois, mais depuis le reconfinement, fin octobre, les commandes ont chuté respectivement de 70 et 90%. Les concessions ne restent ouvertes que pour retirer des véhicules.
Les ministres de l’Économie, de la Transition écologique et de l’Industrie ont échangé avec les industriels du secteur, dont les patrons des groupes Renault et PSA, ainsi que des grands équipementiers. Pour tenir compte des “perturbations” engendrées sur les ventes par les mesures sanitaires, le gouvernement a annoncé un prolongement à son niveau actuel de la prime à l’achat de véhicules hybrides ou électriques jusqu’au 30 juin 2021, à 7000 euros maximum, au lieu d’une baisse de 1000 euros en janvier comme prévu jusqu’ici.
La prime à la conversion reste également inchangée, à 3000 euros pour l’achat d’un véhicule thermique neuf et 5000 euros pour un électrique ou hybride rechargeable, comme déjà annoncé. Il reste possible d’acheter un hybride diesel, alors qu’ils devaient être exclus de la mesure au 1er janvier.
Un risque de mise à l'arrêt
“Si on ne réouvre pas rapidement les concessions, nous devons nous préparer à faire face au risque d’une mise à l’arrêt de l’appareil industriel et d’un nouvel effondrement du marché”, a alerté dans un communiqué Luc Chatel, le président de la Plateforme automobile (PFA), qui représente les entreprises du secteur. Certaines usines pourraient fermer dès la fin 2020, a prévenu Luc Chatel, sans plus de précisions. “Après le choc du printemps et la prévision, avant même le re-confinement, d’un marché en chute de 25% sur l’ensemble de l’année 2020, les choix qui seront faits pèseront lourd sur le tissu industriel et l’emploi au cœur de nos territoires”, a poursuivi le président de la PFA.
Le ministère délégué à l’Industrie a indiqué que l’ouverture des concessions allait être “instruite”, mais qu’elle “dépend de décisions beaucoup plus globales sur la situation sanitaire”. Le gouvernement a également annoncé un premier investissement du fonds “Avenir Automobile 2”, doté de 525 millions d’euros par Bpifrance, Renault et PSA. Bpifrance est entrée pour un montant de 8 millions d’euros au capital de Coretec, une entreprise qui intègre des lignes de production robotisées, avec 360 salariés dans l’Ille-et-Vilaine, le Calvados et en Europe de l’Est.