Avec l’AFP
« Cet homme n’est pas à plaindre et aucun travailleur ne va regretter [Carlos] Tavares qui a massacré et détruit des milliers de familles », s’insurge le syndicat CGT de l’usine Stellantis de Sochaux, dans un communiqué de presse, à la suite du départ de Carlos Tavares (notre article).
« Il a détruit plus de 150 000 emplois dans le monde, fermé des usines comme Saint-Ouen, La Garenne-Colombe, Vélizy ou Hérimoncourt », s’indigne-t-il encore. Les signataires du communiqué dénoncent aussi la destruction des « centaines d’emplois chez les fournisseurs comme MA France, Valéo, Bosch, ect ».
« On savait que Carlos Tavares était sur la sellette », commente Benoît Vernier, de la CFDT, qui se projette : « Nous avons besoin de retrouver un climat social plus serein ; les annonces faites en comité paritaire stratégique la semaine dernière doivent être maintenues à minima avec un ancrage qui reste fort en France tant en production qu’en R&D ; Besoin de redonner une stabilité forte dans les équipes, d’assurer le renouvellement générationnel et enrayer la fuite des compétences. »
Thierry Giroux, de Force ouvrière, appelle à annoncer rapidement un nouveau patron et ne pas avoir « un président star ». Il ne s’arrête pas sur le bilan de Carlos Tavares. Il estime simplement que cela se passe 1 an plus vite que prévu. Cela « doit nous appeler à la vigilance évidemment et surtout en ce qui concerne les emplois en France », glisse-t-il aussi, soulignant ne pas vouloir revivre les sacrifices en « 2013 ». À l’échelle nationale, la section Force ouvrière (FO) de Stellantis a condamné cependant une « décision précipitée », qui « fragilise l’ensemble de l’entreprise et ses milliers de salariés ». « Stellantis, véritable paquebot industriel, a plus que jamais besoin d’un capitaine solide et visionnaire pour naviguer dans cette tempête économique et stratégique », a ajouté FO.
Parachute doré ?
« Dans un contexte de tension forte et devant l’enjeu de ses emplois, il est indispensable de maintenir une stratégie industrielle qui permet de garantir un ancrage fort de nos usines et de la R&D en France », invite la CFE-CGC. D’ajouter : « Il va falloir être mobilisés et solidaires pour que l’entreprise revienne à une politique sociale au bon niveau et des modes de management plus à l’écoute du prochain CEO. »
La CFE-CGC « rappelle la nécessité de poursuivre un accompagnement solide de la transition avec notamment : un maintien des activités actuelles thermiques en France et le renforcement des plans d’accompagnement pour ne pas aggraver l’impasse sociale ». Le syndicat demande de la diversification des activités, un développement des activités de R&D et un accompagnement des salariés avec une politique de formation et de reconversion sur les compétences de demain.
Shawn Fain, directeur du puissant syndicat américain United Auto Workers (UAW), a salué « un pas important dans la bonne direction pour une entreprise qui a été mal dirigée et une main-d’oeuvre maltraitée ». Des milliers de membres de l’UAW demandaient depuis plusieurs semaines la démission de M. Tavares à cause de sa « gestion irresponsable », a souligné M. Fain dans un message publié par CNBC.
La CFDT, comme la CGT, estime qu’il ne serait pas normal qu’il touche « un parachute doré », compte tenu de la situation.