(AFP)
Le marché s’annonce en “très légère croissance”: si l’on a “fait une partie du chemin pour retrouver les niveaux d’avant-crise, on ne va pas faire la 2e partie du chemin” cette année, prévient Marc Mortureux, directeur général de la PFA, qui représente constructeurs et équipementiers.
Après trois années d’immatriculations autour de 1,6 million d’unités, perturbeés par des problèmes logistiques, le marché français des voitures particulières neuves est remonté à près de 1,8 million en 2023 (+16% sur un an). Il reste bien en dessous de la moyenne de long terme située autour de 2 millions d’unités.
Le début d’année commence avec un carnet de commandes bien rempli, “mais on est sur un rythme de prises de commande en fort retrait”, et le second semestre pourrait être difficile, a décrit M. Mortureux. L’année 2024 sera notamment une “année clé” pour les voitures électriques, avec l’arrivée de nombreux nouveaux modèles sur le marché dans les gammes moyennes, pour Renault comme Stellantis. Pour le moment, “vu l’investissement des industriels dans l’électrique, il y a une inquiétude sur les volumes qui ne sont pas là comme attendu”.
La version 2024 des bonus à l’achat est cependant “décevante” avec sa “baisse de 1.000 euros sur à peu près tout”, qui crée “beaucoup d’instabilité” dans les décisions d’achat. La suppression du bonus à l’achat de voitures particulières pour les entreprises risque notamment de les pousser à “réduire leurs coûts le plus possible” et de se tourner vers les “véhicules les moins chers possible, et notamment les véhicules chinois”.
Certains équipementiers commencent à accuser le coup et “on commence à revoir des taux de défaillance d’entreprise un peu plus importants”, souligne M. Mortureux. Alors que les équipementiers allemands souffrent de l’inflation, des coûts de l’énergie et des matières premières, et annoncent des suppressions de postes, “il n’y a pas de raison qu’on ne soit pas impactés de la même façon”, a déclaré M. Mortureux.