Plus d’un an de discussions entre plusieurs forces de gauche, d’abord avec celles issues des trois listes présentes aux élections municipales de 2020 (En commun pour Belfort, Belfort en Grand, Le Parti communiste). Puis d’autres forces de gauche ont aussi participé, comme le Parti socialiste et Place publique.
Quelques divisions. Des voix dissonantes. Des visions différentes. Des stratégie à l’opposé. Après quelques mois d’échanges, un mouvement se lance, autour de La France insoumise (LFI), du Parti communiste français (PCF), des Verts et du collectif En commun pour Belfort, qui avait mené une liste en 2020, intégrant notamment les forces de gauche que sont les Verts et LFI.
« Nous proposons aujourd’hui à Belfort de bâtir une liste ayant vocation d’agréger toutes les forces citoyennes de gauche et écologistes », écrivent ces forces politiques, dans un communiqué de presse annonçant leur alliance. Une alliance qui s’inscrit dans celle du Nouveau front populaire, né des élections législatives anticipées de juin 2024. « Cette démarche vise à associer les organisations syndicales, associatives, culturelles, pour construire une dynamique large et un programme partagé », assurent les tenants de ce mouvement, qui ont dévoilé leurs intentions, ce 10 mai. Leur volonté d’union repose sur un constat : les forces de gauches sont arrivées en tête à Belfort lors des élections législatives de 2022 et 2024. « Ces résultats prometteurs nous inspirent et renforcent notre détermination », estime le communiqué, qui indique qu’une réunion publique lancera cette dynamique, le 22 mai. C’est un lancement : d’autres forces politiques peuvent les rejoindre.

Des doutes chez d’autres forces politiques de gauche
Des discussions, entre ces premières formations, sont lancées pour définir les orientations « communes ». Se détachent des pistes autour de la solidarité, de la jeunesse, du dérèglement climatique et de la préservation du vivant.
« L’union de la gauche est une bonne idée », adhère Marie-Ève Belorgey, élue cheffe de file du Parti socialiste du Territoire de Belfort, début avril, pour les élections municipales. Mais elle pense que l’union de « toutes les gauches » est « irréalisable ». « Toutes les unions ne sont pas bonnes ni entendables pour les militants et les électeurs », souligne-t-elle, ciblant Le France Insoumise. Au mois de juin, une nouvelle élection interne au parti, en lien avec le congrès national, pourrait redéfinir ou non la position du parti vis-à-vis de ce rapprochement, localement.
Bastien Faudot, sur une ligne similaire à celle de Marie-Ève Belorgey, n’a pas souhaité s’exprimer sur cette annonce. Il a participé aux premiers échanges d’une union de la gauche avant de se retirer des discussions. Pour eux : La France insoumise va créer un repoussoir et installer le maire sortant Les Républicains Damien Meslot, en « garant contre les deux extrêmes ». Autre force politique de gauche qui n’est pas dans ce mouvement : Place publique.
Samia Jaber (lire son appel à l’union ici) est aussi sortie des discussions. « J’ai peur que ce soit un lancement de campagne », regrette-t-elle. Elle voulait rassembler tout le monde dès le premier tour. Elle ne voulait pas que chacun arrive avec son candidat. Elle appelait ce mouvement de gauche à chercher « ensemble » une candidature, de la société civile. « Quand chacun sera dans son couloir, il sera difficile de revenir en arrière », estime-t-elle.
- Jeudi 22 mai, 20 h, réunion publique à la Maison du Peuple.