« Nous avons commandé huit bus articulés Solaris au cours de l’été », confirme Franck Mesclier, directeur du développement du syndicat mixte des transports en commun (SMTC) du Territoire de Belfort, qui gère le réseau urbain Optymo. Ce dernier exploite déjà sept bus hydrogène, de marque Van Hool ; l’entreprise belge a fait faillite au printemps 2024. La flotte doit compter 27 bus hydrogène fin 2026 (lire ici). La prochaine étape consiste à acquérir ces huit bus articulés, attendus fin 2025 ; le réseau sera alors hydrogène dépendant. Et il a fallu trouver un nouvel opérateur pour répondre à cette demande.
Optymo a contracté avec le fabricant polonais Solaris, qui appartient au groupe espagnol de trains CAF. Ils ont acheté huit bus articulés Solaris Urbino 18, élu bus de l’année 2025 indique le constructeur. Le bus, de 18 mètres, dispose d’une pile à combustible de 100 kW, complétée d’une batterie de 240 kW. Il emporte 50 kilos d’hydrogène, à 350 bars (lire ici).
Solaris vient d’équiper le réseau de Cologne, en Allemagne. Huit bus roulent depuis le mois de septembre (lire ici). Le constructeur indique que déjà 220 bus hydrogène Solaris équipe des villes à travers l’Europe. Ils sont attendus en novembre 2025 indique Franck Mesclier, portant alors la flotte à 15 bus hydrogène.
Panne de la station
Depuis un an, les bus hydrogène sillonnent les rues de Belfort ; ils enregistrent déjà plus de 50 000 kilomètres. Ils ont roulé avec intensité. « Ça fonctionne », apprécie Franck Mesclier. Depuis l’été, ils sont toutefois à l’arrêt à la suite d’un problème technique de la station de distribution d’hydrogène de Danjoutin, opérée par Hynamics. « Nous avons eu une panne lourde sur un compresseur », confirme Christelle Rouillé, directrice générale d’Hynamics. C’est une membrane qui est en cause ; cela nécessite un remplacement. Le problème est identifié et la solution aussi.
Ce n’est pas la partie production d’hydrogène par électrolyse qui est en cause. La compression intervient dans la partie dédiée à la distribution, dans la station. « Ce sont des difficultés propres à la mise en service de produits industriels nouveaux », rassure la directrice générale de cette filiale d’EDF. « Nous sommes des pionniers », replace-t-elle également.
Une station mobile sera mise en place prochainement pour assurer l’avitaillement de quelques bus. La réparation de la pièce doit intervenir début novembre. Le retour à la normale est prévu en fin d’année, après une nouvelle phase de tests, indique Christelle Rouillé dont le discours n’est pas du tout « alarmiste ».