19 h 30. Poste de sécurité du stade Bonal, juste sous les toits de l’enceinte. Le match opposant le FC Sochaux-Montbéliard au Stade Malherbe de Caen débute. Julien Peltier, le guitariste de Last Train, qui avait dévoilé le nouveau maillot à l’occasion des Eurockéennes (lire notre article), donne le coup d’envoi. Depuis cette pièce, on dispose d’une vue imprenable sur le stade. Les talkies walkies grésillent. On compte les supporters adverses, situés dans le virage sud. On répertorie les incidents. On concentre toutes les informations relatives à la sécurité, sous la supervision du club.
Les forces de l’ordre passent une tête dans le PC pour glaner des informations. Elles assurent la sécurité aux abords du stade et interviennent dans l’enceinte sur demande du club. Ce vendredi soir, une trentaine de policiers assure la sécurité, dont une douzaine vient de Besançon, en renfort, compte tenu du classement du match, avec un risque de niveau 2 sur une échelle de 5. « Le dispositif est proportionné au risque du match », explique Laurent Perraut, directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs. Un risque évalué par les renseignements territoriaux et la division nationale de lutte contre le hooliganisme.
Une heure trente avant le début du match, les pouvoirs publics et le club ont signé une nouvelle convention « rappelant les engagements de chacun », explique Rémi Bastille, préfet du Doubs, en matière de sécurisation des matchs. La dernière convention avait plusieurs décennies. C’est surtout une déclinaison locale d’une convention signée à l’échelle nationale en début d’année entre les clubs professionnels et l’État ; c’était une volonté du ministre de l’Intérieur. « Ce n’est pas la réponse à une crainte ou à un risque particulier », rassure Clément Calvez, le président du FC Sochaux-Montbéliard. Ça permet simplement de formaliser les actions de chacun. L’an passé, il y a eu quelques incidents, qui ont nécessité des réponses pénales et administratives (lire notre article), comme des interdictions de stade. « Nous devons être réactifs, appuie Paul-Édouard Lallois, procureur de la République de Montbéliard, pour que les rencontres suivantes soient dans un cadre bon enfant et populaire. »
Le FC Sochaux participent aux frais de sécurité
Les discussions sont nombreuses en amont des matchs, pour préparer la sécurité. Souvent, l’indice est très faible. L’an passé, seulement deux matchs ont été classés à risque, impliquant un dispositif renforcé, indiquent les autorités. « Le premier engagement que nous avons envers nos supporters et nos publics, c’est la sécurité », replace Clément Calvez. Le club a de l’expérience. Ses infrastructures facilitent aussi la gestion des flux.
Chaque soir de match, environ 70 stadiers sont présents pour assurer la sécurité dans le stade, représentant un budget de 150 000 euros par an, estime le président. À cela s’ajoute une participation du club au dispositif des forces de l’ordre. Rémi Bastille de rappeler, de fait, que les troubles à l’ordre public provoquent l’accroissement des risques des matchs, donc les coûts pour adapter le dispositif de sécurité. C’est autant de fonds en moins « pour le sportif », glisse le préfet. « Plus de forces de l’ordre déployées, c’est moins de budget pour nous », valide Clément Calvez.
Dans ce dispositif, la mairie de Montbéliard ouvre son centre de supervision urbaine (CSU), en amont du match et le ferme quelques heures après le coup de sifflet final. « C’est particulièrement efficace pour anticiper », salue Marie-Noëlle Biguinet, maire Les Républicains (LR) de Montbéliard. Autant d’éléments qui doivent permettre « de continuer à s’assurer que les matchs se passent dans de bonnes conditions », résume Rémi Bastille.