15 h 20. Ce vendredi. La musique de la ligue des champions résonne dans les enceintes du terrain de foot du camping des Eurockéennes. « C’est parti pour la finale du tournoi des Eurockéennes », scande le speaker du tournoi. La Marseillaise retentit ensuite, alors que les fumigènes enveloppent le terrain. Les footix sont dans les tribunes. Les slogans de supporters aussi. Paul Guinard, co-fondateur de l’équipementier de sport écoresponsable et français Nolt, s’avance au centre du terrain. Il va donner le coup d’envoi fictif de la finale. « Il est nul en foot », se moque, derrière la main courante, Olivier Guigonis, l’autre co-fondateur de l’entreprise. Sur le terrain, Paul Guinard exécute un arc-en-ciel. Un bel hommage à la marque, Nolt, qui signifie nothing is lost. Rien n’est perdu.
Rien ne se perd. Rien ne se crée. Tout se transforme, disait Lavoisier. « Jusqu’à la fin, rien n’est perdu, comme dans un match », observe Paul Guinard. Et c’est aussi la philosophie de cet équipementier, né en 2020. « Nous avons la volonté de créer un équipementier à impact, drivé par l’écologie et l’accessibilité. En résumé, un maillot écolo et pas cher », résume le co-fondateur, maillot des Eurocks collection 2025 sur le dos et casquette sur la tête. Le tout siglé Nolt. L’équipementier produit des maillots pour des clubs de rugby, d’athlétisme, de volley ou encore de football. Il produit au Portugal, en Italie et en Bulgarie. En 2026, Nolt produira aussi en France, à côté de Caen.
L’an dernier, ils ont écoulé 50 000 maillots ; l’objectif 2025 : 100 000 unités. « Le cœur de notre activité, c’est de faire des maillots pour les équipes de sports », indique Paul Guinard. Nolt est l’équipementier de Narbonne, en volley, de Auch, en Rugby, de Nice en Athlétisme. Il commence à essaimer dans le milieu du foot, avec le club de Châlons-sur-Saône, en National 3. Nolt finalise actuellement leur offre pour être plus compétitif sur ce marché du football, où le prix fait la loi.
L’enjeu de la notoriété
En 2024, la marque s’est associée avec le festival des Eurockéennes. Elle organise le tournoi de football du camping et a réalisé une collection de maillots pour le festival. Elle a remis cela en 2025. Elle assure aussi des maillots pour le V&B festival, à Château-Gontier (Mayenne). En 2024, Nolt a vendu 2 000 maillots aux Eurockéennes. Une belle performance, essentielle pour porter la notoriété de la marque. Elle se bat contre Adidas, Nike, Puma. Pas n’importe qui. Surtout, des adversaires aux poches bien garnies.
« Ce qui est dur, ce n’est pas la production. Nous avons de bonnes chaines de production et un bon sourcing, convient Paul Guinard. Par contre, ce qui est dur, c’est la notoriété, sans dépenser des millions d’euros. » Alors, un festival comme les Eurockéennes est une aubaine. Le festivalier se transforme en ambassadeur. Et ça colle bien à l’ADN de ses fondateurs, friands de musique et de sport. Ça sent la bière. Ça sent la main courante. Ça sent l’ambiance d’après-match. Sur le stade, aux Eurocks, c’est les premiers à jouer le jeu et à se fondre dans l’ambiance du camping. Une identité pop, qui colle bien à l’entreprise. Olivier Guigonis cultive cette idée depuis bien longtemps ; avant Nolt, il a créé Football vintage, qui vendait des maillots à l’ancienne d’équipes de foot.
En 2025, Nolt devrait enregistrer un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros. L’entreprise compte une dizaine de collaborateurs.