Hugo Guéritaine et Thibault Quartier
Les choses vont extrêmement vite depuis 48 heures. Depuis l’annonce, dimanche, de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron et la convocation d’élections législatives les 30 juin et 7 juillet, les annonces se percutent. Dimanche soir, Stéphane Séjourné, patron du parti de la majorité, annonçait que cette dernière ne présenterait pas de candidat face aux députés sortants qu’il estimait dans “le champ républicain”. Cela concernait notamment Ian Boucard, député Les Républicains de la 1re circonscription du Territoire de Belfort. Une situation qui était acceptable chez plusieurs représentants de la majorité, localement, malgré les tensions observées ces dernières années. Un geste qui aurait forcément suggéré une contrepartie dans la 2nde circonscription ; il n’en sera rien. Le parti Les Républicains local ne fera aucune alliance, ni avec la majorité, ni avec le RN, comme l’a indiqué Ian Boucard sur ce point, ce mardi après-midi, malgré les annonces fracassantes d’Éric Ciotti, président du parti à l’échelle nationale et prêt à s’allier au Rassemblement national (lire notre article).
Dans la 2nde circonscription, le LR Didier Vallverdu, maire de Rougemont-le-Château, a annoncé sa candidature, soutenue, cette fois-ci, par le parti Les Républicains ; en 2022, il s’était présenté contre l’avis de son parti, qui avait un accord avec l’UDI de Michel Zumkeller. Cette division des voix à droite avait profité à l’Insoumis Florian Chauche. À la suite de cet échec, il ne devait pourtant pas recevoir d’investiture du parti Les Républicains à l’occasion des prochaines législatives (lire notre article). « Il y a deux ans, c’était un accord national entre l’UDI et les LR. Cette fois-ci, il n’y a pas d’accord et ma famille politique m’a désignée », explique-t-il, sans pourtant s’attarder sur ce changement de position du parti.
Les cadres LR en ordre de marche
Et le parti assume son choix. Cette fois-ci, Didier Vallverdu aura à ses côtés Florian Bouquet, président LR du conseil départemental du Territoire de Belfort, en tant que suppléant. Cédric Perrin, sénateur LR et président de la prestigieuse commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées (lire notre article), dirige le comité de soutien du candidat. Dans la 1re circonscription, c’est Damien Meslot, maire LR de Belfort, qui sera le suppléant de Ian Boucard. Les choses sont allées vite. Le parti est en ordre de marche. Et ils sortent l’artillerie lourde. « Notre famille politique est ancrée, au service du département. Nous sommes en capacité de porter les messages de notre territoire à l’Assemblée Nationale », estime Didier Vallerdu.
« Cela aurait été cohérent que [les LR] laissent la 2nde circonscription », se désole un centriste du Territoire de Belfort. Qui annonce également : « L’engagement (de ne présenter personne face aux sortants, NDLR) ne concernait que Renaissance et pas le Modem. » En d’autres termes, le Mouvement démocrate peut aussi se positionner dans le sud du Territoire de Belfort. « Si un candidat LR part [dans la 2nde circonscription], toutes les options sont possibles », indique un cadre du Modem, depuis Paris. Le parti, dirigé par François Bayrou, organise un bureau exécutif ce mardi soir. Les positions seront clarifiées ce mercredi pour ce parti qui invoque qu’il est la 2e force politique du département. L’esprit, lui, n’est pas à la concorde.