Lors du centenaire du Territoire de Belfort, ce 11 mars, une oeuvre monumentale, d’1m80 sur 1m80 a été dévoilé. Entièrement réalisée à la bombe, l’oeuvre a impressionné tout le monde dans le hall du Département. C’est l’artiste Nacle, bisontin, qui en est l’auteur. Découverte.
Lors du centenaire du Territoire de Belfort, ce 11 mars, une oeuvre monumentale, d’1m80 sur 1m80 a été dévoilé. Entièrement réalisée à la bombe, l’oeuvre a impressionné tout le monde dans le hall du Département. C’est l’artiste Nacle, bisontin, qui en est l’auteur. Découverte.
« Nacle », ce nom évoque sûrement des oeuvres aux bisontins. Il a notamment réalisé une oeuvre majeure au centre hospitalier Minjoz à Besançon en soutien au personnel soignant pendant la crise covid. Il a aussi réalisé une fresque en face de la cité des arts. « Il y a environ un an, le Département m’a contacté pour réfléchir à deux oeuvres. Une au sein du Département, et une sur un mur dans Belfort.» Celle présentée ce 11 mars, est le fruit d’un long travail. « L’idée c’était de mélanger mes univers pour présenter une oeuvre colorée qui s’articule autour du lion. Car c’est l’image forte de Belfort. Je voulais aussi faire des références à l’histoire. » Une histoire qu’il connaît très peu, au départ. Mais qui l’impressionne au fil de ces recherches : « J’ai beaucoup appris. Au cours de mes recherches, je me suis rendu compte que ce petit bout de terre avait une histoire vraiment très dense. »
Il pointe son oeuvre du doigt. Lorsqu’on observe, tous les symboles du Territoire de Belfort sont bien là. Le lion, le colonel Denfert-Rochereau, la tour de la Miotte, l’estampille du centenaire… Mais aussi la citadelle. « La citadelle, c’est ce qui nous relie entre Belfort et Besançon. On a tous cette citadelle au-dessus de notre tête qui nous protège », plaisante l’artiste. Ses influences : il les a mélangés. Pour obtenir l’alliage parfait entre vivacité des couleurs et clin d’oeil historique et artistique. Parmi eux : une représentation du colonel Denfert-Rochereau réalisé au pochoir. « L’on assimile beaucoup le street-art au pochoir, notamment avec Banksy. Cela donne une touche pop », précise l’artiste. À la Andy Warhol, aussi, un peu. Des tendances réalistes se distinguent avec un lion en noir et blanc, qui donne l’impression de sortir de la toile. « Le réalisme en noir et blanc, c’est ma spécialité », explique humblement Nacle. Des lettrages ressortent, subtils, dans le coin gauche de l’oeuvre. « Ce sont les origines. J’ai l’habitude de faire du lettrage sur les murs. C’est de là que je viens. L’on aperçoit aussi des bulles vertes qui rappellent les tendances old-school du graff : c’est ma façon à moi de poser les couleurs.»
« Au début, j’avais pensé à Simba pour représenter le lion. C’est une icône pop », se remémore l’artiste. « Pour le coup, en accord avec le Département, l’on s’est orienté vers Denfert-Rochereau, cela parlait plus aux belfortains.» En tout, l’artiste aura passé plus d’un mois sur son oeuvre. Une oeuvre qui aura bien voyagé. Elle a démarré à Paris, lors de la soirée de lancement du centenaire, le 10 février dernier. Elle est repartie vers Besançon, à la Rodia, pour continuer de se faire une beauté. « En tout, il y a eu un gros mois de travail car j’ai beaucoup travaillé en amont sur la recherche de composition. Ce qu’on voit là, ce n’est pas la maquette prévue à la base. J’ai été libre dans mon travail, mais il y a eu un échange entre moi et mes clients qui m’a permis de faire au plus juste et de modifier pour parler au maximum aux gens », précise Nacle
Un artiste à temps complet
Nacle a commencé à graffer en 2007. « J’avais la vingtaine. J’ai fait mes armes dans une ancienne usine à Besançon. » Depuis, la passion ne l’a plus quitté. Il a d’abord travaillé dans la maçonnerie. « Je faisais les murs la semaine et je les peignais le week-end. Au fur et à mesure de mon évolution, s’est posé la question de me diriger complètement vers ma passion. Elle a pris le dessus en 2016.» Depuis, l’artiste vit intégralement de son art. « Ce n’est jamais évident. Il y a tout le travail en dent de scie de free-lance. Mais il faut savoir lisser tout cela sur l’année et voir aussi la qualité de vie que cela amène derrière. J’ai fait assez de maçonneries pour me casser le dos et la santé. Je suis aujourd’hui très content de vivre de ma passion même si je ne suis pas sûre que les bombes aérosols soient très bonnes pour mes poumons…», plaisante l’artiste. Pour les curieux, Nacle sera de retour dans le Territoire du 8 au 26 août prochain pour réaliser une nouvelle fresque sur la façade du manège situé 6 avenue Sarrail à Belfort.