Eva Chibane et Thibault Quartier
Comme commissaire artistique, Philippe Fourchon devait mettre en musique les actions et les propositions liées aux évènements organisés en 2024 par Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), sous l’égide du label Capitale française de la culture 2024, attribué à la collectivité par le ministère de la Culture en janvier 2023 (lire notre article). Sa mission était de « faire quelque chose de lisible, visible et ambitieux », expliquait-il le 29 juin dernier.
Recruté avant l’été, le commissaire a déjà démissionné. Est-ce que cela inquiète l’exécutif de l’agglomération ? « Non », répond Charles Demouge, le président Les Républicains (LR). « C’est un problème, mais les problèmes, on les résout », ajoute-t-il, glissant qu’il n’avait pas « mis dehors » l’intéressé. Une chose est certaine, les deux hommes n’étaient pas sur la même longueur d’ondes. « Il y avait une équipe constituée, avec un commissaire artistique que l’on a choisi, mais qui, pour moi, ne travaillait pas en phase avec notre identité, notre savoir-faire et notre territoire de 72 communes », développe Charles Demouge. Il reproche aux propositions de l’ancien commissaire de pouvoir être proposées n’importe où. « D’être bateaux », indique-t-il. « Il faut apporter la culture dans les 72 communes », appuie-t-il encore.
« Il avait intégré des choses extérieures très intéressantes », estime, pour sa part, Jean Fried, maire d’Allenjoie, membre du groupe d’opposition Indépendants et solidaires et membre du comité délibératif de Capitale française de la culture. « Je faisais confiance à Philippe Fourchon pour bousculer le local tout en intégrant les communes », ajoute-t-il.
Le commissaire remplacé par un commissariat
Charles Demouge avait le sentiment que les projets locaux n’allaient pas être insérés ; des projets qui devaient justement recevoir une estampille Capitale française de la culture. « [Philippe Fourchon] devait s’intégrer dessus », estime-t-il. L’agglomération a reçu 230 projets après avoir lancé un appel à initiatives pour construire la Capitale française de la culture (lire notre article). L’appel a été clos le 1er octobre. Elles sont en cours d’études.
Le pilotage sera dorénavant confié à un commissariat artistique, regroupant « les plus grosses associations culturelles du pays de Montbéliard, piloté par la direction culturelle, le président de l’agglomération et le comité délibératif », indique-t-il. En coulisses, plusieurs sources s’inquiètent que rien ne soit prêt. Ni les budgets, ni les projets. « Il avait fait des remarques vraiment positives, déplore encore Jean Fried. Il est dommage que ce soit des gestionnaires qui commandent l’opération. »
L’exécutif n’est pas inquiet par l’absence, encore, d’un agenda bouclé des évènements liés à la Capitale française de la culture. « Le grand moment est sur un an », insiste Charles Demouge. Une cérémonie d’ouverture est bien dans les tuyaux et a été lancée par le commissaire artistique. Elle doit être maintenue. Sa date n’est pas encore connue. Elle pourrait être décalée souffle-t-on à la rédaction. Charles Demouge n’est pas inquiet par « la qualité » ni « le bon déroulement ». Le projet, intitulé « un pas de côté » (lire notre article), doit valoriser les thèmes de la transition écologique et de la sobriété.