Il ne reste plus que quelques détails à fignoler. Le conservatoire du pays de Montbéliard, situé à Montbéliard, est terminé à l’intérieur. Seuls quelques plastiques sur le sol ou ici ou là sur des portes désignent encore la présence du chantier d’envergure qui vient de s’étaler sur les trois dernières années. Dès le hall d’entrée, le bâtiment frappe par sa grandeur et sa clarté. D’immenses baies vitrées, des murs clairs et une hauteur sous plafond font le charme de ce nouvel outil de travail destiné aux professeurs et élèves de musique, de danse et d’art dramatique du pays de Montbéliard. L’architecte, Syril Travier du cabinet Jacques Ripault, était chargé de la conception du conservatoire. « Il est venu chaque semaine de Paris pour voir l’avancée des travaux », raconte Charles Demouge, président de Pays de Montbéliard Agglomération.
Avec passion, Syril Travier mène ce mardi 25 avril une visite en avant-première des lieux, détaillant chaque aspect technique des salles dans lesquelles il emmène les personnes présentes. Le projet du conservatoire : accompagner les élèves « de l’apprentissage à la scène ». C’est ainsi qu’il mène sa visite. En présentant d’abord au premier étage les salles de chant. « La dalle est posée sur du caoutchouc avec des panneaux spécifiques pour réceptionner le son. Aux fenêtres, des ventelles sont installées afin d’avoir une acoustique parfaitement mesurée par rapport à sa fonction », explique-t-il. Dans les couloirs, de grands espaces, de grandes baies vitrées toujours, qui doivent permettre d’accueillir des réceptions, des expositions.
Un étage au-dessus, l’architecte choisit de montrer les salles de danse. Lorsque les visiteurs entrent dans la première salle, les avis sont unanimes. : « Waouh.» Une vue dégagée sur Montbéliard s’offre aux futurs danseurs et danseuses. Dans ces salles, interdiction d’entrer avec des talons aiguilles. Les sols ont été conçus avec des normes précises pour accueillir les rebonds et atténuer les chocs. On passe ensuite dans une salle au mur noir, sorte de petit théâtre de ville. Ou encore dans une salle où rien n’est encore installé, hormis des dizaines de câbles, ou bientôt trôneront des tables de mixage et des ordinateurs destinés à la création de musique numérique. Au quatrième étage, des espaces pour le personnel et les élèves ont été pensés pour profiter de la belle saison. Des terrasses avec des bancs pour que les élèves puissent jouer en extérieur, un espace de convivialité pour les professeurs doté d’une terrasse plein sud.
Une insonorisation voulue parfaite
« À chaque étage, on retrouve un pôle qui est à lui seul une petite école de musique. Dans chacun d’entre eux, la composition des salles est faite de telle sorte que le son soit agréable à entendre », explique l’architecte. L’insonorisation a été le défi primordial. Chaque studio a sa propre cloison et aucune ne se touche pour que le son ne s’échappe pas. Les portes et les châssis sont insonorisés. Et les matériaux choisis absorbants : rideaux lourds, plaques acoustiques, caissons de bois…
Retour au rez-de-chaussée, pour le clou du spectacle. L’auditorium, « le fameux passage de l’apprentissage à la scène », résume l’architecte, en passant par un sas semblable à ceux des salles de cinéma. Encore une fois, c’est l’effet waouh. Il ne manque que les musiciens pour apprécier parfaitement le décor et rendre réelles les paroles de l’architecte qui affirme « qu’aucun angle ne se ressemble pour envoyer le son dans tous les sens.»
On ressort, bluffé par la qualité des réflexions sur la sonorisation et l’insonorisation du bâtiment. Mais avec l’impression de ne pas avoir vu la moitié de ces 5 599 m2 s’étendant sur 4 niveaux.
Prochaine étape désormais : la mise en place des bornes wifi, le déménagement de l’ancien conservatoire avec en priorité le déplacement de quelque 20 000 documents du centre de ressources (livre, CD, partitions), ainsi qu’une partie du mobilier. Viendront ensuite les instruments : 1 234 d’entre eux feront le déplacement, parmi lesquels 250 instruments à cordes, 250 à vent, 50 instruments historiques ou 44 pianos. L’objectif : que tout soit prêt le 19 juillet pour une rentrée scolaire début septembre.