(AFP)
Intitulée « Chorégraphies. Dessiner, danser (XVIIe – XXIe siècle) » et présentée lundi à Paris, l’exposition s’appuie sur sept années de recherche de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) en collaboration avec le Centre national de la danse (CND) et la Bibliothèque nationale de France (BnF), qui ont fourni nombre d’archives.
Plus de 250 pièces, carnets de notes et partitions, dessins et documents produits par des danseurs et des chorégraphes sont présentés, du ballet romantique jusqu’à « Single Ladies » de Beyoncé, des représentations de Degas ou Rodin aux outils et supports dessinés par les plus grands noms de la chorégraphie, Nijinski, Carolyn Carlson, Anne Teresa de Keersmaeker, a détaillé Amandine Royer, commissaire de l’exposition.
Le parcours proposé replace aussi les pratiques graphiques et chorégraphiques dans leur contexte, reliant l’histoire des arts à celle des sciences et techniques, ainsi qu’à l’histoire sociale et politique, a expliqué Pauline Chevalier, chercheuse de l’INHA qui a piloté le programme de recherche.
De savants hiéroglyphes ou oeuvres d’art abstraites, profusion de points, figures géométriques rappelant Klee ou Kandinsky, « figures bâton » (personnages dessinés à base de traits) et méandres évoquent les déplacements des danseurs, permettant de mettre en scène, apprendre mais aussi de transmettre. Les empreintes de pas des traités d’escrime du XVIe siècle au jeu vidéo constituent l’une des formes graphiques les plus répandues pour représenter les déplacements. Andy Warhol en proposera une réinterprétation dans ses « Dance Diagrams » en 1962.
Si le premier traité de danse en images et en texte date de 1589, les ouvrages relatifs aux savoirs du corps se multiplient au XVII et XVIIIe siècles, cherchant à codifier des savoirs comme le font des traités techniques de la même période. Parmi les pièces insolites présentées : le recueil de contredanses de Marie-Antoinette et celui d’une boulangère de Versailles, contenant les mêmes partitions au XVIIIe siècle, les spirales dessinées et écrites de Pierre Rameau (1725) ou les figures au crayon de couleur de Rudolf Laban (1915) rappelant la danse d’Henri Matisse. Autres pépites: les petits manuels ou « leçons » du professeur André Peter’s pour apprendre à danser le jazz, la valse ou le fox-trot.