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À Ronchamp, la chapelle Notre-Dame du Haut fête ses 70 ans

La colline Notre-Dame du Haut à Ronchamp.
La colline Notre-Dame du Haut à Ronchamp. | ©WEB_ENGEL

Perchée sur la colline de Bourlémont, la chapelle Notre-Dame du Haut à Ronchamp s’apprête à souffler ses 70 bougies les 17, 18 et 19 octobre. Ce chef-d’œuvre signé Le Corbusier, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, continue d’attirer curieux, fidèles et passionnés d’architecture. À l’occasion de cet anniversaire, retour sur cinq clés pour (re)découvrir ce lieu.

Un lieu de pèlerinage avant tout

Avant d’être un manifeste architectural, Notre-Dame du Haut est un lieu de prière. Une chapelle s’y dressait déjà au Moyen Âge, attirant pèlerins et fidèles. Mais la guerre est passée par là. En 1944, les bombardements réduisent l’édifice en poussière. Lorsque l’idée d’une reconstruction surgit, un nom improbable circule : Le Corbusier. 

L’architecte du béton et des lignes épurées, le chantre du modernisme. L’idée de lui confier le projet a d’abord suscité la méfiance : comment un rationaliste pourrait-il concevoir un lieu de prière ? Un choix qui divise. Lui-même hésite : il n’a jamais voulu, dit-il, « travailler pour une institution morte ».

Mais tout change lorsqu’il découvre la colline. La vue dégagée à 360 degrés sur les Vosges et la Haute-Saône, le silence, la lumière changeante.  Il en tombe littéralement amoureux. ll s’attachera alors à faire dialoguer tradition et modernité, et retransformer la colline en un espace sacré. 

Les travaux de rénovation de la chapelle Le Corbusier, à Ronchamp, débutent.
La chapelle Notre-Dame du Haut, conçue par Le Corbusier, à Ronchamp (Haute-Saône). Espace liturgique extérieur. | ©Le Trois

Une « œuvre d’art totale »

De l’extérieur, la chapelle intrigue. Une coque de bateau posée sur des murs blancs en béton brut, percée d’ouvertures minuscules. Rien n’est laissé au hasard. Le Corbusier imagine chaque détail comme un dialogue entre forme et fonction. Il l’imagine comme une « oeuvre d’art totale » (lire ici). 

Le toit, immense coque de béton sombre, semble flotter au-dessus du bâtiment. À l’intérieur, la lumière pénètre par de petites ouvertures percées dans la façade sud, variant au fil du jour. La lumière se fait matière. Elle glisse par des fentes colorées, se tamise au gré des murs courbes. Trois chapelles latérales, chacune éclairée par un puits de lumière, rappellent la présence du divin. L’atmosphère est douce, recueillie, presque intime. Rien à voir avec les grandes nefs monumentales : ici, la spiritualité se vit dans le creux du béton, dans la douceur d’une clarté filtrée.

Intérieur de la chapelle de Ronchamp. | ©G.Vieille/AONDH/ADAGP
Intérieur de la chapelle de Ronchamp. | ©G.Vieille/AONDH/ADAGP

La surprise cachée derrière la chapelle

Avant de redescendre la colline, il faut faire le tour du bâtiment. À l’arrière, une fresque attire l’œil : un éclat de rouge et de bleu sur le béton. Le Corbusier, peintre autant qu’architecte, y a représenté une scène inspirée de l’Annonciation de Léonard De Vinci. Les couleurs évoquent la Vierge et l’ange Gabriel, l’étoile, la lumière divine.

Sur cette façade plus discrète, l’artiste laisse un message plus personnel.C’est l’un des rares endroits où l’on peut percevoir, à même le béton, la main du créateur.

Fresque, peinte par Le Corbusier, ressemblant étrangement à la scène de l'annonciation de Léonard de Vinci.| ©Le Trois - E.C.
Fresque, peinte par Le Corbusier, ressemblant étrangement à la scène de l'annonciation de Léonard de Vinci.| ©Le Trois - E.C.

Trois maîtres pour un même lieu

Ce qui rend Ronchamp unique, c’est que l’histoire ne s’est pas arrêtée avec Le Corbusier. Deux autres maîtres du geste y ont ajouté leur empreinte, sans jamais en trahir l’esprit.
Jean Prouvé, compagnon de route du Corbusier, conçoit après sa mort un campanile et trois cloches installées à distance. Par respect pour son ami, il refuse de toucher à la chapelle. Sur la plus petite cloche, il grave un motif inspiré de son travail.


Et puis, il y a Renzo Piano. L’architecte italien, connu pour le Centre Pompidou ou la Fondation Beyeler, imagine en 2011 deux bâtiments : la Porterie, lieu d’accueil, et le monastère Sainte-Claire. Mais à une condition : qu’on ne les voie pas depuis la chapelle. Il les enfouit dans la pente, invisibles depuis le sommet. 

Un chef-d’œuvre toujours vivant

Soixante-dix ans après, le béton de Le Corbusier demande soin et attention. Depuis 2021, un vaste chantier de restauration était en cours : étanchéité, fissures, consolidation des structures. Les travaux extérieurs sont terminés, ceux de l’intérieur également désormais. Un renouveau pour cet anniversaire après plusieurs années de travaux (lire ici).

Et pour célébrer ses 70 ans…

Les 18 et 19 octobre, la Porterie de Notre-Dame du Haut s’associe aux Eurockéennes pour deux concerts exceptionnels. Les « Chanteurs d’oiseaux » Jean Boucault et Johnny Rasse ouvriront le bal, suivis du contre-ténor Serge Kakudji et du guitariste belfortain David Demange.


« C’est un lieu singulier, que nous ouvrons rarement pour des concerts. Ce n’est pas un lieu de consommation, mais de rencontre », souligne Morgane Blant-Boniou, directrice de la Porterie. Deux soirées à ne pas manquer, dans un décor où le sacré et l’art moderne continuent de se répondre.

Le samedi, les portes de la chapelle s’ouvriront à 19 h 30 pour un concert d’une heure accessible à tous, au tarif unique de 15 €. Le dimanche, le concert débutera à 18 h avec ouverture des portes à 17 h 30. La durée est d’1h30 et le tarif unique de 15 €.

La chapelle dispose de 200 places assises. La billetterie est ouverte.

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