À l’occasion de la troisième saison de la Necronomi’Con, une convention geek qui met à l’honneur la culture nippone, organisée au parc des expositions l’AtraXion à Andelnans, passionnés et curieux ont pu s’essayer à l’art du sabre-laser avec l’académie de Belfort.
Laurine Jeanson
À l’occasion de la troisième saison de la Necronomi’Con, une convention geek qui met à l’honneur la culture nippone, organisée au parc des expositions l’AtraXion à Andelnans, passionnés et curieux ont pu s’essayer à l’art du sabre-laser avec l’académie de Belfort.
« Attention que j’te coupe ni un bras ni une jambe ! » lance Charlotte à sa petite apprentie en robe bleue, avec l’inscription « police » sur le torse. Un sabre rouge à la main, elle tente d’apprendre les bases des arts martiaux façon sabre-laser. Hérités de la saga Star Wars, ces tubes lumineux servent d’instrument de combat à notre Jedi en herbe. « Attaque, attaque », crie Charlotte, cheveux courts, à sa jeune élève, les yeux écarquillés, pas encore tout à fait à l’aise avec ce sabre aussi grand qu’elle. « Super ! » Sous les encouragements, la fillette fait chanceler son maître qui tombe au sol. En riant, Charlotte s’exclame : « Ah ! C’est moi qui ai raté cette fois ! »
Une discipline encore jeune
L’académie de sabre-laser de Belfort réunit des fans de Star Wars comme des novices qui n’ont « jamais vu un seul film ». Chaque jeudi, ils apprennent de nouvelles techniques pour manier leur fleuret lumineux. Sébastien Acket, « le grand chef », explique que la pratique est née à Belfort il y a quatre ans. Trois amis passionnés de la « guerre des étoiles » voulaient sortir leurs lasers de collection de leurs vitrines. Tunique blanche sur les épaules, Sébastien retrace le parcours de cette discipline atypique. Aujourd’hui, elle a acquis ses lettres de noblesses : le laser est reconnu comme la quatrième arme officielle par la fédération française d’escrime (FFE). « Même si on n’est pas à fond dans Star Wars, il suffit juste d’être curieux », explique Xavier. L’ancien escrimeur a lui aussi été séduit par cette discipline qui n’est pas seulement « un sport de geek, mais aussi un sport de combat ». Pour manier le sabre-laser, les membres doivent apprendre à attaquer leur adversaire et à parer les coups. Inspirés de différents arts martiaux, les gestes sont précis. Même si les blessures restent virtuelles, « le respect de l’arme » et de ce qu’elle pourrait infliger est un élément essentiel de l’apprentissage. « Chaque coup a un impact qui doit affaiblir l’adversaire d’une certaine manière », explique Virginie, une des nouvelles licenciées, dans sa tenue de « padawan », apprenti Jedi dans la saga Star Wars.
De l’arme à l’art
Mais l’académie de sabre-laser de Belfort a sa « propre vision », précise Sébastien. Au point de provoquer la rupture. Il y a quelques mois, ils ont décidé de se détacher de la fédération française d’escrime qui voulait leur imposer des combats libres, dans lesquels on cherche davantage le contact avec l’adversaire, pour développer, au contraire, la dimension artistique de leur projet. L’académie veut désormais renouer avec son envie initiale : former « une société d’artistes ». Les techniques restent les mêmes, mais à Belfort les « apprentis padawan » ont leur propre vision basée sur les codes de la saga Star Wars. Les chorégraphies sont personnelles, chacun se choisit un personnage. « Moi, je suis la méchante ! » s’exclame Charlotte, qui se tourne vers sa partenaire Virginie en riant.
Jean-Pierre, Virginie, Xavier et Charlotte expliquent tous avec ferveur, qu’après avoir appris les techniques de combat, ils s’approprient un personnage, lui attribuent une chorégraphie et portent sur scène son histoire, mais toujours en harmonie avec le reste du groupe. « C’est comme un jeu de rôle », glisse Virginie. Comme Charlotte, elle confesse n’être ni passionnée de Star Wars, ni adepte des sports de combat. Elles ont connu l’académie lors d’une démonstration à la Maison de quartier des Forges de Belfort. C’est là qu’elles ont « pris le virus », jusqu’à rejoindre l’académie au mois de septembre.
« Un vrai spectacle »
Désormais, l’ambition du groupe est de monter un « vrai spectacle » et de sortir des salles de sport. Ils souhaitent évoluer vers des représentations scéniques et à terme, que leurs personnages se donnent la réplique. Un art total, pas seulement martial, comme conçu à l’origine dans l’imaginaire de George Lucas. D’ailleurs, la Necronomi’Con leur a offert l’occasion de porter leur performance sur scène, devant un public ravi.
Artistes ? Sportifs ? Pour définir les chevaliers Jedi belfortains, Xavier lance : « Puisqu’on est une académie, on peut dire qu’on est des “ académiciens ” ! » Ses partenaires de sabre approuvent, en riant à l’unisson : « Oui, c’est vrai ! » Après tout, comme le rappelle le « grand chef », Sébastien, « on est là pour le plaisir ! »