La pénurie mondiale de micro-conducteurs conduit à l’arrêt total de l’usine Stellantis de Sochaux, ce mardi 16 mars, sur les deux lignes de production. Cela représente 3 séances de travail. C’est la première fois que l’usine est totalement à l’arrêt.
La pénurie mondiale de micro-conducteurs conduit à l’arrêt total de l’usine Stellantis de Sochaux, ce mardi 16 mars, sur les deux lignes de production. Cela représente 3 séances de travail. C’est la première fois que l’usine est totalement à l’arrêt depuis le début de cette pénurie. mis à jour le 16 mars à 18h47
« Demain mardi, nous allons subir des ruptures d’approvisionnement », indique le numéro vert de l’usine Stellantis de Sochaux. Face à cette situation, la séance de travail de la ligne de production de la Peugeot 308 (système 1) et les deux séances de travail de la ligne de production des Peugeot 3008, 5008 et Opel Grandland X (système 2) sont à l’arrêt. Quelques équipes sont quand même mobilisées. En huit jours, cela sont huit séances annulées(lire article). Selon l’AFP, cette pénurie a empêché la production d’environ 3 500 véhicules sur le site, en conséquence de l’annulation de ces huit séances de travail.
C’est la première fois que le système ne travaille pas sur des journées « normales ». Auparavant, ce n’étaient que des séances supplémentaires qui étaient annulées.
La séance de nuit, programmée dans la nuit de lundi à mardi, est maintenue. Mais on ne cache pas, chez la direction, une situation extrêmement compliquée. À Rennes, le site Stellantis de La Janais, est arrêté depuis jeudi dernier.
Stop & go
« La situation des livraisons en semi-conducteurs est de plus en plus critique et pourrait durer », s’inquiète Éric Peultier, du syndicat Force ouvrière. « La crise des semi-conducteurs, c’est le Covid de l’automobile », image François Guillerey, de l’Unsa, pointant du doigt que les fabricants sont regroupés en Asie. « Elle a ses variants : elle entraine une pénurie de calculateurs d’airbag ou de combinés de planche de bord ou d’autres organes de la voitures, ajoute François Guillerey, avant d’ajouter : Elle a sa gestion territoriale : chaque constructeur automobile définit quelles usines ou quels modèles seront produits en priorité. Puis de terminer, en formulant un vœu : Elle a son vaccin : la relocalisation de la fabrication des semi-conducteurs en Europe. »
La CFDT du site de Rennes expliquait dans un communiqué de presse qu’elle attendait “beaucoup du programme d’investissement de 20 milliards d’euros pour accélérer la relocalisation de la Recherche Développement et Production de semi-conducteursen France afin que notre industrie ne soit plus dépendante des productions en provenance de Taiwan”.
L’activité partielle a été demandée par la direction de l’usine. Elle a lancé la procédure fin février (notre article). C’est préparatoire. Selon Force ouvrière, ce sont 210 000 heures qui ont été demandées. C’est une enveloppe précise un porte-parole de Stellantis. Cela ne veut pas dire qu’elles seront toutes utilisées ni que l’usine sera fermée plusieurs mois. Pour le moment, ces annulations n’ont pas encore de conséquences sur les salaires des opérateurs, car elles entrent dans le cadre de modulations.
Depuis le début de cette crise, la production est continuellement prise dans un stop & go. L’usine navigue à vue, en fonction des approvisionnements. Les équipes de logistiques travaillent avec acharnement pour avoir de la visibilité et organiser la production assure un porte-parole.