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Marie-Guite Dufay veut accompagner l’Aire urbaine vers une mutation industrielle high tech

La présidente du conseil régional de Bourgogne – Franche-Comté a multiplié pendant deux jours et demi les rencontres dans le nord Franche-Comté, la semaine dernière. Visite du Granit Belfort, de l’association Envie dans le Pays de Montbéliard, de Numérica, de l’entreprise Usiduc. Retour sur les objectifs de cette visite en interview.

MyAireUrbaine.- Trois jours de visites dans le nord Franche-Comté: quelle était votre motivation pour ce déplacement long? Le besoin de renouer avec un territoire qui se sent, à tort ou à raison, noyé dans la nouvelle grande région Bourgogne – Franche-Comté

Marie-Guite Dufay.- J’ai décidé de n’aller dans les territoires qu’en prenant du temps, c’est-à-dire au moins deux jours. Ces deux jours et demi dans le nord Franche-Comté, cela permet de prendre du temps pour rencontrer les acteurs. J’ai par exemple rencontré les élus pour lancer le travail sur les contrats qui permettront de financer les territoires. Il existe les contrats territoriaux et les contrats de type métropolitain. Celui existe pour Dijon, le travail est lancé pour Besançon et Le Creusot-Monceau. Je souhaite travailler celui du Pôle métropolitain du nord Franche-Comté. C »es contrats vont donc être signés avec les deux grands poumons industriels de la région et les deux capitales.
J’ai ainsi rencontré les présidents de Pays de Montbéliard Agglomération et du Grand Belfort pour travailler sur le « TIGA ».

Un des faits marquants de votre visite est en effet la signature d’aides destinées aux études sur le «  TIGA » avec PMA et le Grand Belfort. Quel en est l’enjeu? Quels en sont les résultats concrets attendus et à quel horizon?

L’enjeu est énorme. Le TIGA est lancé par la Caisse des dépôts et consignations à travers un appel à projets. TIGA signifie Territoire Innovant de Grande Ambition. Il permettra d’amener de l’argent pour transformer et booster des territoires. Il y aura dix projets retenus en France pour une enveloppe de 35 millions d’euros. L’enjeu est énorme !
Il y a deux projets dans la région Bourgogne – Franche-Comté. Celui de Dijon porte sur l’alimentation. Pour le nord Franche-Comté, il s’agit de transformer cette terre industrielle à travers l’énergie et la mobilité. C’est la seule réponse en France qui porte sur un terrain industriel. La Région s’engage dans une convention pour le financement d’une étude pour préparer le dossier qui sera présenté devant le jury national, en janvier. Il portera sur l’énergie, l’automobile, l’hydrogène. Cela portera sur des retombées très concrètes sur les citoyens : les bus à hydrogène, les complexes autour de PSA, les fab-labs, sur la sensibilisation et la formation à des métiers qui n’existent pas encore mais qui émergent. Cela concerne tout le monde : les entreprises, les salariés, les étudiants, les citoyens.
Au sein de PMA et du Grand Belfort, il regroupera tous les labos sur l’énergie, l’automobile, l’hydrogène ; des acteurs comme PSA, GE, Alstom, mais aussi des entreprises de taille plus modestes, la Vallée de l’Energie, le Pôle Véhicule du Futur.
Ce sera l’amorce d’une coopération de fond entre ces deux territoires.
Cela va faire décoller leur transformation, car ils sont marqués par une économie industrielle qui n’a pas encore fait sa mutation high tech. Il faut soutenir ce mouvement de transformation. Mais il faudra plusieurs mois pour que cela se concrétise ; c’est un travail de longue haleine.

La situation économique du nord Franche-Comté est contrastée. PSA embauche, GE inquiète, les PME doivent s’adapter constamment. Sur quels leviers pouvez-vous peser pour que cette région très industrielle sorte de l’alternance de cycles positifs et de cycles négatifs?

Pour GE, il faut peser sur l’Etat. Peser sur l’Etat pour que l’Etat pèse sur GE. Il faut savoir quel est le projet industriel de GE pour ce secteur. Chez GE, ce sont actuellement les calculs financiers qui prédominent. Or, le site de Belfort dispose d’une expertise technologique telle que cela peut en faire un centre de ressource mondial pour le nucléaire. On nous dit que le gaz recule, mais il y a le nucléaire ! Cela pourrait être un lieu d’intégration mondial des centrales. Nous, les collectivités, avons investi en favuer de GE ; nous avons donc notre mot à dire.
Les entreprises qui travaillent pour GE ont quant à elles déjà réagi en engageant leur diversification. Toutes sont en train de chercher de nouveaux marchés dans l’usinage. Elles disposent de machines extrêmement perfectionnées, de personnel qualifié. Elles s’orientent vers le bio-médical, l’aéronautique.
Le secteur public doit favoriser cette transition. Nous devons pendant un laps de temps mettre en place un accompagnement pour éviter qu’elles ne se séparent de leur personnel à travers un dispositif de sécurisation des salariés. EN 2008, nous avions mis en place le dispositif « former plutôt que chômer ». Nous étions dans un contexte de crise; ici, il s’agit d’anticiper. Ce dispositif permettait à la fois de financer la formation et de maintenir le salaire ; tout le monde y gagne.
Cela correspond aujourd’hui à une demande des sous-traitants comme de GE.
Je me suis engagée dans le financement du cluster de la Vallée de l’Energie, animé essentiellemnt par des bénévoles. Or, pour recruter, il faut financer. Le cluster implique un financement 50% privé, 50% public. GE doit poursuivre son engagement par exemple à travers la mise à disposition de compétences techniques.

La ligne Belfort – Delle, à quelques mois de sa réouverture, fait toujours débat. Le cadencement actuellement prévu répond-il réellement à l’enjeu de son attractivité, aussi bien pour les salariés que les lycéens; pour les Français que pour les Suisses?

C’est compliqué de répondre à tous ces besoins. Cette ligne représente à un investissement de 30 millions d’euros. Nous apportons 5 millions sur l’exploitation ; aucune autre région n’investit dans l’exploitation de ses lignes ferroviaires. Que les collectivités qui ne paient pas attendent avant de pousser des cris d’orfraie !
A l’origine, la première fonction de cette ligne était d’ouvrir la Suisse à la gare TGV. Les Suisses vont enfin avoir ce dont ils rêvaient : un accès cadencé à la gare TGV. Pour les autres, frontaliers, salariés, riverains, scolaires, nous avons veillé à une exploitation intéressante.
La polémique est venu d’un souhait de la Suisse d’une extension vers la gare de Belfort. Or, nous avons travaillé jusqu’alors sur les bases d’un accord international qui portait sur l’accès à la gare TGV. Je ne souhaite pas polémiquer et que ceux qui le font se donnent le temps de connaître la complexité du dossier.

Le nord Franche-Comté souffre également d’un déficit en médecins. La Région, comme d’autres collectivités, est plus que réservée sur les projets de l’ARS. Là aussi, comment inverser la tendance et rendre le nord Franche-Compté attractif pour les praticiens?

C’est un sujet très prégnant pour la population. La Région n’a pas compétence dans ce domaine, mais on ne peut pas ne pas s’y intéresser. En terme d’aménagement du territoire, par exemple, nous nous devons d’être vigilants. Nous avons une possibilité d’intervention en cas de projet de maison de santé, en terme d’ingénierie financière. Nous pouvons aussi intervenir sur l’innovation en matière de soins, comme la télémédecine.
Nous avons rejeté le projet régional de santé de l’ARS, face aux inquiétudes des grandes métropoles comme de beaucoup de territoires. En bourgogne par exemple, il y a de fortes inquiétudes sur les urgences, les maternités. Il fallait faire prendre conscience de cela. Et l’ARS est en train de retravailler son projet.

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