Jura : effroi après la mort de quatre lycéens

« Une immense tristesse et une douleur incommensurable ». Champagnole et ses 10 000 habitants se sont réveillés jeudi matin saisis par l’effroi au lendemain de la mort de quatre élèves du lycée de la ville dont la voiture s’est abîmée dans les eaux glacées du lac de Chalain, à Doucier.

Angela Schnaebele – AFP

« Une immense tristesse et une douleur incommensurable ». Champagnole et ses 10 000 habitants se sont réveillés jeudi matin saisis par l’effroi au lendemain de la mort de quatre élèves du lycée de la ville dont la voiture s’est abîmée dans les eaux glacées du lac de Chalain, à Doucier.

« Nous faisons face pour pouvoir accueillir l’ensemble des élèves qui ont besoin de notre soutien », a confié devant la presse le proviseur du Lycée Paul-Émile-Victor, Ronald Grec. « Certains d’entre eux ont souhaité rentrer dans leurs familles dès hier soir, d’autres ont préféré rester dans l’établissement pour bénéficier de cette cellule d’écoute qui a été mise à leur disposition et pouvoir échanger ensemble, se soutenir », a-t-il expliqué. « Nos pensées vont vers les familles qui sont si durement touchées », a encore souligné le proviseur.

Le drame s’est produit mercredi en fin d’après-midi lorsque la voiture a vraisemblablement dérapé sur la petite route touristique qui surplombe le Lac de Chalain, transformée en une « véritable patinoire » par le gel intense, selon Lionel Pascal, procureur de la République de Lons-le-Saunier (lire notre article). Cinq lycéens, âgés de 15 à 19 ans, dont quatre internes originaires du Jura, tous scolarisés au Lycée Paul-Émile-Victor, étaient à bord du véhicule. Probable conductrice, l’aînée de 19 ans était la seule majeure du groupe, détentrice du permis de conduire, a précisé le procureur. Parmi les occupants de la Peugeot 206, un seul est parvenu à s’extraire miraculeusement de l’habitacle presque totalement immergé et à donner l’alerte auprès d’une passante, avant d’être hospitalisé.

"Sous le choc"

« Le jeune rescapé va bien physiquement » mais « sur le plan psychologique, la situation est difficile », a confié jeudi matin au cours d’une conférence de presse le préfet du Jura, David Philot, la voix étranglée par l’émotion. Comble de malchance, la voiture a quitté la route dans le seul secteur non boisé, ne rencontrant pratiquement aucun obstacle dans sa chute d’une dizaine de mètres dans les eaux du lac.

Des gendarmes arrivés très rapidement sur place se sont jetés à l’eau pour tenter de sauver les lycéens restés prisonniers du véhicule, tout comme les pompiers, arrivés peu après. En vain. Au lycée Paul-Émile-Victor, qui compte près de 750 élèves, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre via les réseaux sociaux. « On est tous sous le choc », a confié jeudi matin Lucas, un élève de l’établissement, parlant d’une « ambiance très compliquée ». Philippine, une lycéenne de terminale générale qui partageait des cours de sport avec l’une des victimes, a évoqué le « très grand vide » laissé par la mort de cette jeune « fille très dynamique, toujours avec le sourire ».

"Sentiment d'injustice"

« On sent tous un sentiment d’injustice, on se dit, pourquoi nous, pourquoi des amis, pourquoi des jeunes qui avaient tout un avenir devant eux et on est tous sidérés par cette nouvelle », a-t-elle poursuivi. « Ça va être très compliqué dans les prochains jours », a ajouté cette élève qui peine à réaliser la disparition de ses camarades dont deux étaient en terminale et deux autres en seconde, selon elle.

« Après ce drame qui touche toute la communauté éducative et tout particulièrement l’académie de Besançon, je veux exprimer ma peine et adresser toutes mes pensées aux familles et aux proches des lycéens », avait tweeté mercredi soir le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.

« Tout le monde est atterré », avait déclaré de son côté le maire de Champagnole, Guy Saillard. Les quatre corps ont été acheminés à l’hôpital de Lons-le-Saunier pour que les proches puissent les identifier. Une enquête de gendarmerie a été ouverte afin de déterminer les circonstances exactes du drame, selon le procureur qui précise qu’elle devra notamment déterminer si la vitesse pourrait être en cause.

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