Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, interpelle Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, sur les délocalisations opérées par General Electric dans le cadre du contexte sanitaire depuis Belfort vers la Hongrie et l’Arabie Saoudite. Et elle dénonce aussi la demande de baisser les prix des fournisseurs de 20%. Une information que dévoilait Le Trois la semaine dernière.
Avec l’AFP
Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, interpelle Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, sur les délocalisations opérées par General Electric dans le cadre du contexte sanitaire depuis Belfort vers la Hongrie et l’Arabie Saoudite. Et elle dénonce aussi la demande de baisser les prix des fournisseurs de 20%. Une information que dévoilait Le Trois la semaine dernière. – mis à jour le 5/05/2020 à 18h41.
Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté a exhorté le ministre de l’Économie Bruno Le Maire à intervenir auprès de General Electric (GE), qui profite, selon elle, de la pandémie du nouveau coronavirus “pour accélérer une délocalisation” de l’activité du site de Belfort, visé par un plan social, vers la Hongrie et l’Arabie saoudite.
“Jugeant le site de Belfort moins compétitif que d’autres sites européens, GE prend comme prétexte l’absentéisme et la diminution temporaire de l’activité liée à la pandémie de Covid-19 pour accélérer une délocalisation vers son usine de Hongrie”, déplore la présidente socialiste de la région, Marie-Guite Dufay dans un courrier adressé lundi au ministre de l’Economie, et consulté mardi par l’AFP.
Selon elle, “avec un an d’avance”, certaines pièces aéronautiques “à faible valeur ajoutée sont transférées, mais d’autres fabrications suivent comme les aubes directrices qui ne font pas partie de l’accord de 2019″, ajoute-t-elle. “L’activité réparation de rotors est projetée en Arabie saoudite alors que Belfort est le site référence pour cette maintenance. Un retour aux USA de la production de turbines initialement transférée ici est aussi à l’étude”, croit-elle savoir.
Dès vendredi, le député européen Christophe Grudler (Modem) avait lui aussi alerté Bruno Le Maire sur ce dossier. “Ce qui me semble incompréhensible avec ces décisions de GE, c’est qu’elles ne tiennent aucun compte des enseignements de la crise Covid. Cette épreuve sanitaire montre clairement qu’il vaut mieux concentrer la production d’une même chaîne de valeurs, autour d’un seul site, plutôt que de multiplier les allers-retours avec d’autres pays, qui peuvent être sources de blocage de toute la production en cas de crise sanitaire”, a notamment souligné Christophe Grudler.
10 000 suppressions d'emploi dans l'aviation
Après des semaines de négociations sous la vigilance du ministère des Finances, un accord avait été conclu le 21 octobre 2019 entre les salariés et la direction de GE à Belfort, qui emploie quelque 4 300 personnes, dont près de 1 800 dans l’entité des turbines à gaz, visée principalement par un plan social.
L’accord prévoyait notamment une baisse du nombre d’emplois supprimés, 12 millions d’euros d’économies annuelles et le rapatriement d’une partie de la production depuis les États-Unis. “Sans une nouvelle intervention de votre part, le compromis du 21 octobre 2019, qui a démontré la détermination de toute une région pour sauvegarder emplois et compétences, risque d’être profondément remis en question”, poursuit Marie-Guite Dufay.
“Une interpellation rapide des dirigeants de GE est plus que nécessaire”, insiste-t-elle. En outre, GE avait demandé en avril à ses fournisseurs de la branche gaz de baisser leurs prix de 20%, eu égard à la “pression sur les financements et les coûts” subie par ses clients avec la crise sanitaire. Une information que développait Le Trois. C’est “une provocation qui ne peut rester sans réponse de votre part”, estime Marie-Guite Dufay, demandant “la saisine du médiateur des entreprises”.
Le groupe américain a annoncé lundi la suppression de 10 000 emplois supplémentaires dans sa division aviation, en raison de la pandémie qui paralyse le transport aérien et les commandes d’avions.