La 32e édition des Eurockéennes de Belfort referme ses portes ce dimanche 3 juillet. Une édition singulière car elle marque le retour du festival après deux annulations liées à la covid-19. Une édition singulière aussi par l’évènement météorologique de jeudi après-midi, qui a entraîné l’annulation des deux premières journées. Bilan.
La 32e édition des Eurockéennes de Belfort referme ses portes ce dimanche 3 juillet. Une édition singulière: elle marque le retour du festival après deux annulations liées aux covid-19. Une édition singulière aussi par l’évènement météorologique de jeudi après-midi, qui a entraîné l’annulation des deux premières journées. Bilan.
Fluctuat nec mergitur. « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas. » La devise de la Ville de Paris conviendrait parfaitement à cette 32e édition des Eurockéennes de Belfort. Après trois ans d’attente, le festival revenait à sa formule originale, après deux annulations liées à la crise sanitaire en 2020 et 2021. Mais le sort en a décidé autrement. La malédiction semblait avoir touché la presqu’île du Malsaucy, avant même que les premières notes n’aient résonné au pied des Vosges. Un épisode météorologique soudain a bousculé les plans, jeudi en fin d’après-midi. Un orage supercellulaire s’est invité dans la danse, comme l’expliquait L’Est républicain. Un épisode météorologique « d’une rare violence », comme l’a analysé Matthieu Pigasse, président de l’association Territoire de Musique, organisatrice des Eurockéennes de Belfort.
Il a occasionné des dégâts conséquents, provoquant l’annulation des soirées de jeudi et vendredi. Mais le président a salué « le sens des responsabilités » et « le sang-froid » de l’équipe des Eurockéennes. « C’est dans l’épreuve et l’adversité qu’on mesure la résilience », a-t-il ajouté. « J’imagine le crève-cœur que cela a été d’annuler, concède Raphaël Sodini, préfet du Territoire de Belfort. Ça montre la maturité du festival et le sérieux de son organisation. » Il a salué « la célérité » des équipes pour garantir la reprise, à la suite « de vérifications approfondies ».
Malgré ce faux départ, le public a répondu présent. Globalement, public plus professionnels sur place, la journée de samedi a rassemblé 35 000 personnes et 25 000 dimanche, pour le concert bonus de Muse, dont c’est le quatriène passage aux Eurockéennes après 2000 – leur première grande scène en Europe – 2002 et 2006. Et qui n’a pas fait muse-muse (pardon !). L’ambiance était chaude dès les premières notes. Le public en osmose.
Rendez-vous en juillet 2023
Pendant les deux jours, la fête a été belle, avec pourtant des imprévus qui ont encore bousculé l’organisation : l’annulation de Foals samedi, le retour du covid-19, des problèmes d’avion. Paula Temple est par exemple arrivée cinq minutes avant son show, samedi soir ! Malgré tout, « l’énergie était incroyable », observe Kem Lalot, le programmateur des Eurockéennes. Cette énergie, Jean-Paul Roland la souligne aussi quand il regarde dans le rétro. Il est aux manettes du festival depuis 2001. Il avait débuté avec une évacuation du site, à cause d’un orage. Pour sa 20e édition à la tête du festival (2020 et 2021 n’ont pas eu d’édition), il se confronte à un nouveau épisode météorologique d’envergure, qui conduit à des annulations. « [Le festival] est un temps d’énergie privilégié », confie-t-il. « C’est un festival qui use, sourit le directeur, mais qui rend assez jeune. C’est une aventure multiple. » Et l’édition 2022 ne va pas le contredire, tout en alimentant ses réflexions.
En effet, ces différentes épreuves qui ont touché les Eurockéennes, mais aussi les autres festivals, conduisent à se questionner, estime Jean-Paul Roland. Il évoque des projets de mutualisation avec « des festivals amis » ou proches géographiquement, notamment autour de la commande des scènes ou de la mobilisation des équipes techniques ; les Eurockéennes ont connu quelques désagréments pendant le chantier d’installation vis-à-vis de la réception des scènes notamment.
La 33e édition est programmée au 1er week-end de juillet, en 2023. D’ici là, les Eurockéennes poursuivent leur diversification avec une nouvelle édition de leur résidence secondaire, au mois de septembre. Pour continuer d’avancer. De se réinventer. Et d’exister. Fluctuat nec mergitur.
Légende : Jean-Paul Roland, directeur des Eurockéennes de Belfort. Il a dirigé sa 20e édition (©Sam Coulon).