« C’est la première fois, mais cela fait un petit moment qu’on se tournait autour », confie Jean-Paul Roland, directeur des Eurockéennes de Belfort. Le premier contact entre le festival et le groupe remonte à plus de 10 ans. Le groupe envisageait une halte au festival, dans le cadre d’une tournée européenne, qui ne s’est finalement pas concrétisée.
Le contact a été renoué au cœur du covid-19. Jean-Paul Roland a croisé Nicolas Sirkis dans le cadre de l’organisation du concert test, organisé le 29 mai 2021. Le groupe préparait la tournée des 40 ans, qui a rassemblé plus de 400 000 spectateurs au début de l’été. Le 24 novembre, le concert a été diffusé dans 473 salles de cinéma en France ; plus de 100 000 réservations ont été enregistrées. « C’est quelque chose de vertigineux », valide Jean-Paul Roland.
Indochine et son public intergénérationnel convient bien, aussi, au nouveau public des festivals (particulièrement des Eurockéennes), très hétéroclites et très intergénérationnels. Jean-Paul Roland confirme le succès de cette programmation. L’annonce de la venue du groupe sur les réseaux sociaux des Eurockéennes enregistre des chiffres « ahurissants », témoigne le directeur. Si nous savons que le groupe est programmé le dimanche 2 juillet, le format n’est pas encore validé. Est-ce qu’Indochine sera intégré à une programmation classique ? Y aura-t-il un concert exclusif à l’image de celui de Muse en 2022. La question doit être tranchée très prochainement par les administrateurs de l’association.
Une première partie de la programmation sera dévoilée le 15 décembre et la billetterie sera ouverte le 16 décembre.
[ 🔺 Événement 🔺 ]
— Les Eurockéennes (@eurockeennes) November 29, 2022
INDOCHINE s’annonce aux @eurockeennes 2023 - dimanche 2 juillet.
🔥 Annonce des premiers artistes de l’édition 2023 - jeudi 15 décembre prochain.
🎟️ Ouverture de la billetterie - vendredi 16 décembre.#Eurocks2023 #Eurockeennes #Indochine pic.twitter.com/fbXwG9o5KX
L'édition 2024 toujours en suspens
Il y a quelques semaines, la sortie du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur l’annulation des festivals en 2024, compte tenu de l’organisation des Jeux olympiques 2024 à Paris a pris toute la filière de court (lire notre article). Ce fut la “surprise” et “l’étonnement”, acquiesce Jean-Paul Roland. Un étonnement que la question n’ait pas été évoquée au moment de la candidature notamment. Le fiasco de l’organisation de la finale de la ligue des champions, en mai 2022, a certainement réveillé quelques inquiétudes.
Depuis, les festivals ont rencontré deux fois la ministre de la Culture Rima Abdul Malak. La décision doit être prise mi-décembre. La direction des Eurockéennes rencontre le préfet du Territoire de Belfort et les gendarmes ce mercredi matin. Et le directeur est certain que l’on trouvera “des solutions”.
Ce qui semble poser problème, ce sont les effectifs nationaux supplémentaires de gendarmerie qui peuvent être mobilisés pour le festival (gendarmes mobiles, garde républicaine à cheval). Les Eurockéennes sont organisées dans la phase orange des JO, datées du 23 juin au 18 juillet et qui correspond notamment au passage de la flamme. L’éloignement de l’évènement ne veut pas contre pas dire que cela ne crée pas des tensions sur les effectifs. En tout cas, il semble difficile de croire que l’on envisage de mobiliser aussi les effectifs locaux pour renforcer la capitale à cette période. Sinon “je conseillerai à ceux qui le veulent d’organiser des free parties, des rave parties ou des sound system”, lance, sur le ton de la plaisanterie, Jean-Paul Roland. Celui-ci ne ferme cependant pas la porte d’attaquer juridiquement, avec la filière des festivals, une décision qui annulerait leurs évènements, installés de longue date dans le paysage culturel.
Ce mardi matin, le sénateur Les Républicains (LR) du Territoire de Belfort, a interpellé le Gouvernement au Sénat, lors des questions au gouverement : «Les propos tenus fin octobre au Sénatpar Gérald Darmanin ont consterné les responsables de festivals, mais pas seulement. Je suis également abasourdi par la radicalité des déclarations du ministre de l’Intérieur, qui nous oblige en définitive à faire le choix entre nos fêtes ! » Et d’ajouter : “« Une fois de plus, après la polémique de la circulaire Collomb, la culture paye, dans tous les sens du terme, pour des questions de sécurité. Sauf qu’en l’espèce, ce n’est pas pour la sienne…! Le plus choquant réside surtout dans la méthode : on annonce des annulations sans même prendre la peine de consulter les acteurs concernés. Cette hyper-centralisation et cette verticalité sont source de tensions et de fractures au sein de la population » Cédric Perrin a rappelé, dans son allocution, les retombées économiques, pour un territoire, généré par un festival. Pour les Eurockéennes, on les estime à 13 millions d’euros.