Jeudi, les élus au conseil départemental du Territoire de Belfort ont approuvé, à l’unanimité, une motion regrettant l’arrêt « prématuré » du centre mobile de vaccination. Une lettre, en réponse, du préfet du Territoire de Belfort, que Le Trois a pu consulter, éclaire d’un nouveau jour ce dossier: Florian Bouquet a demandé, la semaine d’avant, l’arrêt du dispositif au préfet.
Jeudi, les élus au conseil départemental du Territoire de Belfort ont approuvé, à l’unanimité, une motion regrettant l’arrêt « prématuré » du centre mobile de vaccination (notre article). Une lettre, en réponse, du préfet du Territoire de Belfort, que Le Trois a pu consulter, éclaire d’un nouveau jour ce dossier. Florian Bouquet a demandé, la semaine d’avant, l’arrêt du dispositif au préfet.
Depuis février, le centre mobile de vaccination, lancé par le conseil départemental du Territoire de Belfort, a reçu 4 740 doses (semaine du 12 avril) de vaccin Moderna contre la covid-19. 880 doses sont encore prévues pour les deux dernières semaines d’avril et 924 pour le mois de mai. Ce sont des chiffres présentés dans un courrier signé par Jean-Marie Girier, préfet du Territoire de Belfort, à Florian Bouquet, président du conseil départemental du Territoire de Belfort, et que Le Trois a pu consulter. Un courrier daté du 16 avril, au lendemain du vote de la motion. Il évoque la stratégie vaccinale dans le département.
Le centre mobile priorisé
Si au départ le centre mobile était doté de 330 doses hebdomadaires, il a rapidement reçu 540 doses chaque semaine et même 900 doses la semaine du 15 mars. Dans le courrier, le préfet salue « la qualité » du centre mobile du conseil départemental, « qui traduit sa mission de solidarité à travers un service de proximité aux personnes les plus âgées, première cible vaccinale ». Dans la stratégie vaccinale, le centre mobile a un « rôle de proximité », alors que les centres de vaccination ont une vocation de « masse », rappelle le préfet, glissant au passage que la stratégie vaccinale relève de la responsabilité de la préfecture et de l’agence régionale de santé (ARS).
« Par ailleurs, le centre mobile a été priorisé dans les allocations de doses en Moderna, en particulier lors des ruptures d’approvisionnement en vaccins du mois de février, écrit le préfet, avant de poursuivre : Les centres de Giromagny et de Grandvillars ont fermé deux semaines, après une semaine de vaccination très faible. Les services de l’État ont ainsi priorisé le centre mobile pour l’assurer d’une dotation constante, sauf la dernière semaine du mois de février. »
Un arrêt demandé… par Florian Bouquet
Dans le courrier, Jean-Marie Girier glisse d’autres éléments plus troublants sur les intentions du président du conseil départemental, qui regrette l’arrêt du centre mobile de vaccination dans une motion (notre article). « Vous (Florian Bouquet, NDLR) m’avez fait part au cours du mois de mars de votre volonté de mettre fin au caractère mobile du centre. Eu égard au public visé – les plus de 75 ans – et l’importance de l’enjeu de proximité que cela entraîne, il n’a pas été possible d’accéder à cette demande », écrit le préfet. Pis, toujours selon le préfet, Florian Bouquet a appelé de ses « vœux à l’extinction progressive du dispositif » la semaine d’avant l’adoption de la motion. Selon le courrier, consulté par Le Trois, cette demande a été formulée vendredi 9 avril.
Dans le courrier, le préfet précise qu’aucune décision n’a été prise sur l’arrêt du centre mobile, « puisque nous travaillons actuellement sur la réorganisation opérationnelle de la vaccination en vue de la période estivale, qui devra nous conduire à vacciner davantage tout en préservant les ressources humaines mobilisées, en particulier les médecins, les infirmières, et les sapeurs-pompiers ».
Le préfet propose de poursuivre jusqu’à l’automne
Une réunion doit être organisée cette semaine pour évoquer « le positionnement » du centre mobile. Soit il fermera progressivement avant l’été pour accélérer les « doublements de ligne de vaccination des centres grand-public en vue de l’ouverture de la vaccination à l’ensemble de la population le 16 juin », peut-on lire dans la lettre. Soit en confirmant le centre mobile avec un « engagement durable comme partenaire de la vaccination dans une logique de mobilité et de proximité ». Dans ce dernier cas, le préfet invite à « contractualiser sur une période assurant un maintien du dispositif sur toute la phase de vaccination, c’est-à-dire à minima jusqu’au mois d’octobre ». La balle est dans le camp de Florian Bouquet. Et le préfet de préciser que la prise en charge financière serait faite par l’ARS, tout en demandant au Département que les médecins et infirmiers de la collectivité « soient mobilisés ».
Depuis le mois de janvier, 26 829 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin dans le département, soit 19,7 % de la population, contre 16,9 % au niveau national. Plus de 10 000 personnes ont reçu deux doses. Pour les deux dernières semaines d’avril et la première semaine de mai, 10 200 rendez-vous ont été réservés en centre de vaccination, dont plus de 4 600 pour des premières doses.