La Commission européenne approuve, sous conditions, le rachat du constructeur ferroviaire canadien Bombardier Transport par le Français Alstom, qui doit donner naissance à un géant du rail. Ces conditions entraînent notamment la cession, par Alstom, de son usine de Reichschoffen, en Alsace, qui produit les trains régionaux Coradia.
La Commission européenne approuve, sous conditions, le rachat du constructeur ferroviaire canadien Bombardier Transport par le Français Alstom, qui doit donner naissance à un géant du rail. Ces conditions entraînent notamment la cession, par Alstom, de son usine de Reichschoffen, en Alsace, qui produit les trains régionaux Coradia.
« Alstom et Bombardier se réjouissent de la décision de la Commission européenne qui autorise, sous conditions, le projet d’acquisition de Bombardier Transport par Alstom », indique Alstom dans un communiqué de presse, publié ce vendredi après-midi. Et le respect « intégral » de ces conditions est nécessaire à l’approbation finale, poursuit la Commission européenne dans un communiqué de presse. L’approbation est soumise aux engagements suivants :
- « Un transfert de la contribution de Bombardier Transport à la coopération sur le train à très grande Vitesse V300 ZEFIRO et une offre des licences portant sur la propriété intellectuelle à Hitachi, concernant le train développé conjointement par Hitatchi et Bombardier Transport pour utilisation dans le cadre des futurs appels d’offres pour des trains à très grande vitesse au Royaume-Uni ;
- La cession du Coradia Polyvalent d’Alstom et du site de production de Reichshoffen en France ;
- La cession du Bombardier TALENT 3 et des installations de production correspondantes situées sur le site de Hennigsdorf en Allemagne ;
- La fourniture d’accès à des tiers à certaines interfaces et à certains produits des différentes unités de signalisation embarquée et des systèmes de gestion du contrôle des trains (TCMS) de Bombardier Transport. »
La Commission européenne a annoncé l'approbation, sous conditions, du rachat du constructeur ferroviaire canadien Bombardier Transport par le français Alstom, qui doit donner naissance à un géant du rail #AFP pic.twitter.com/prOHbdXkBA
— Agence France-Presse (@afpfr) July 31, 2020
« Une entité plus forte »
« Les cessions seront réalisées en conformité avec tous les processus sociaux en vigueur et en respectant les consultations avec les instances représentatives du personnel », insiste Alstom. Sur France Inter, ce vendredi matin, Henri Poupart-Lafarge, le p-dg d’Alstom, précisait qu’il n’y aurait « pas de casse » sociale et qu’Alstom serait vigilant sur le rachat du site de Reichshoffen : « Nous allons faire en sorte que le repreneur de ce site donne un avenir positif à tous les salariés de Reichshoffen. » De son côté, Margrethe Vestager, vice-présidente chargée de la politique de concurrence, relève : « Grâce à l’ensemble complet de mesures correctives proposé pour résoudre les problèmes de concurrence dans les secteurs des trains à très grande vitesse, des trains de grande ligne et de la signalisation grandes lignes, l’opération a pu être examinée et autorisée rapidement par la Commission. »
La membre de la Commission européenne apprécie que cette fusion construise « une entité plus forte ». Le nouveau groupe pèse 15 milliards de chiffre d’affaires annuels. On enregistre un carnet de commandes de 30 milliards d’euros sur les 15 prochaines années. « Alstom deviendra ainsi le deuxième plus grand groupe ferroviaire au monde et sera en capacité de rivaliser avec ses nombreux concurrents et notamment les géants chinois », apprécie Christophe Grudler, député européen Renew. C’est la preuve que l’Union Européenne peut faire évoluer ses critères de concurrence, en prenant en compte la réalité du marché pertinent, qui est mondial et non plus européen. »
« La finalisation du projet d’acquisition est prévue pour le premier semestre 2021 », termine le communiqué de presse d’Alstom.