David Journet va prendre la direction de l’usine Alstom de Belfort à partir du 1er février. Il succède à Romuald Gicquel, en poste depuis juin 2018. David Journet n’est pas un inconnu à Belfort. Il va piloter une usine qui a enregistré le contrat des motrices du TGV du futur et est en attente du contrat des locomotives pour l’Ukraine.
David Journet va prendre la direction de l’usine Alstom de Belfort à partir du 1er février. Il succède à Romuald Gicquel, en poste depuis juin 2018. David Journet n’est pas un inconnu à Belfort. Il va piloter une usine qui a enregistré le contrat des motrices du TGV du futur et est en attente du contrat des locomotives pour l’Ukraine.
Les salariés de l’usine Alstom de Belfort vont avoir un nouveau directeur d’établissement à partir du 1er février, confirme une porte-parole d’Alstom. Ce lundi matin, Romuald Gicquel, l’actuel directeur, a annoncé son départ à l’ensemble des salariés du site à l’occasion d’une visio-conférence, ont précisé plusieurs organisations syndicales. Il sera remplacé par David Journet. Les organisations syndicales avaient été averties ce vendredi, à l’occasion d’une visite de l’usine de Jean-Baptiste Eyméoud, président France d’Alstom.
« C’est un ancien de Belfort », apprécie André Fages, de la CFE-CGC. Il a passé entre dix et quinze ans dans la Cité du Lion. « Il connaît les forces du site. Il aura à cœur de les mettre en avant », poursuit-il. Il a notamment dirigé des filiales d’Alstom, dont NTL à Hangenbieten (détenue à 51% par Alstom et à 49 % par BPI France), puis Alstom Aptis, également à Hangenbieten, jusqu’en juin 2020, peut-on lire sur son compte LinkedIn. Depuis juin 2020, David Journet travaillait à la direction industrielle France d’Alstom, au siège du groupe.
Alstom avait racheté l’ensemble de l’activité bus électrique de NTL pour créer Alstom Aptis en 2018, détenue à 100 % par Alstom, que David Journet a dirigé de juin 2018 à juin 2020. L’entreprise portait les espoirs d’un nouveau bus électrique prometteur, auréolé du prix de l’innovation en 2017. Mais le projet n’a pas fonctionné, notamment économiquement (lire l’article). L’activité est arrêtée par Alstom, d’ici la fin du premier semestre, le temps d’honorer les quelques commandes. Alstom a repoussé à l’automne une proposition de reprise du Belge Punch.
Recrutement de 20 soudeurs
Lors de son passage à Belfort, David Journet a présidé le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). « Nous ne nous souvenons pas avoir fait à cette époque de fortes avancées sur la qualité de vie au travail » relève Alain Lugenbuhler, pour la CFDT. « Son retour à Belfort, en tant que directeur, nous montrera s’il insuffle à l’établissement de Belfort le dynamisme dont il a besoin, industriellement comme socialement, pour autant que la direction centrale d’Alstom lui laisse l’autonomie nécessaire. »
Eddy Cardot, de la CGT, retient une autre information de la venue de Jean-Baptiste Eyméoud, ce vendredi. « Il a annoncé un plan d’embauche de 20 soudeurs », apprécie-t-il. Des investissements sont aussi envisagés à Belfort, comme un robot soudure, un outil de découpe laser et de nouveaux outils pour la peinture. Concernant la nouvelle nomination, il estime « qu’il s’y connaît au niveau industriel ». Il espère « que c’est une bonne nouvelle pour l’avenir industriel de Belfort », et qu’il « ne commettra pas les mêmes erreurs [que les autres] par le passé », notamment « le non renouvellement des compétences ».
Le recrutement des 20 soudeurs n’est qu’une première étape, pour faire face notamment à la montée en puissance du contrat des motrices du TGV du futur. Si le contrat ukrainien se confirme, un recrutement de 60 autres soudeurs est prévu pour fabriquer les locomotives. Sur ce dernier contrat, la signature était espérée à l’automne entre Alstom et la société des chemins de fer ukrainiens, après l’accord gouvernemental de mai 2021 (lire notre article). Si le dossier semble aller dans la bonne voie – des équipes anticipent déjà la nouvelle charge – la finalisation tarde encore. Peu de personnes sont inquiètes de l’issue, malgré un contexte géopolitique tendu en Ukraine, car le contrat est basé sur un mécanisme financier reposant sur des acteurs français. Le contrat atteint 880 millions d’euros, soutenu fortement par l’État français. Il y a un prêt du Trésor de 350 millions d’euros et des crédits bancaires garantis par BPI Assurance export à hauteur de 400 millions d’euros. Sur ce dossier, « on attend la concrétisation », confirme alors une porte-parole.