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5 chiffres sur la reprise économique dans le Territoire de Belfort

Soudure des caisses sur la ligne de ferrage robotisée de l'usine Stellantis de Mulhouse, où seront assemblée les nouvelles 308.

Les données économiques sont bien orientées, en France comme dans le Territoire de Belfort. La dynamique est là, la croissance, marquée. Le rebond est toutefois ralenti par des difficultés d’approvisionnement et des problèmes, récurrents, de recrutement. Analyse avec Marie-Claire Staquet, directrice départementale de la Banque de France.

Les données économiques sont bien orientées, en France comme dans le Territoire de Belfort. La dynamique est là, la croissance, marquée. Le rebond est toutefois ralenti par des difficultés d’approvisionnement et des problèmes, récurrents, de recrutement. Analyse avec Marie-Claire Staquet, directrice départementale de la Banque de France.

6,3 % de croissance

La croissance du PIB est estimée à 6,3 % en 2021 par rapport à 2020, en France. Elle pourrait même avoisiner les 7 %. Depuis plusieurs mois, les projections sont ajustées à la hausse. La reprise est là et la France est dans le peloton de tête des pays européens ; à l’échelle de la zone euro, la croissance du PIB est estimée à 5 %. En 2020, la croissance a reculé de 8 %. « Nous sommes tombés très bas », rappelle Marie-Claire Staquet, directrice départementale de la succursale de la Banque de France dans le Territoire de Belfort. En 2022, on projette une croissance de 3,7 %.

En mars 2020, la croissance a même reculé de 30 %. La force de la France « a été de rebondir très vite », observe-t-elle. « Le choix des pouvoirs publics a été de soutenir l’offre et la demande, relève Marie-Claire Staquet, avant de poursuivre : A priori, ce fut le bon. » L’appareil productif a été « maintenu ». Les mesures d’activités partielles ont permis de maintenir l’emploi et de pouvoir reprendre quand l’activité a de nouveau frémi. À l’échelle nationale, « le niveau d’activité a déjà rattrapé la période pré-covid », remarque la directrice. Au départ, on ne pensait y arriver que fin 2022.

170 milliards d'euros d'épargne

On estime que les ménages français ont un surplus d’épargne de 170 milliards d’euros. C’est une vision globale et tous les Français n’ont pas pu épargner pendant cette période. Cependant, c’est « un levier de croissance considérable », relève la directrice de la Banque de France. « Cet argent va bénéficier à la collectivité dans un avenir plus ou moins proche, estime-t-elle, avant de glisser : Le but est de trouver les clés pour les mobiliser. »

À rebours, on constate un pic d’inflation avec cette reprise forte. L’inflation est normale après une période de crise. S’ajoute actuellement un déséquilibre entre l’offre et une demande forte, qui contribue à la hausse des prix. « Ce sont des tensions de reprise », analyse la directrice de la Banque de France. Avant de rassurer : « Ce pic ne sera pas durable. » On devrait retrouver une inflation proche de 2 %, fin 2022, projette la Banque de France.

84% de taux d'activité de l'industrie

Au mois d’août, le taux d’activité dans l’industrie, en Bourgogne-Franche-Comté, s’établissait à 84 %, en-deçà de la dynamique nationale, supérieure à 90 %. Le poids de l’industrie automobile dans la région, et particulièrement dans le nord Franche-Comté, explique cette réalité. Depuis plusieurs mois, la pénurie de semi-conducteurs oblige les constructeurs à arrêter leur ligne de production. En cascade, les sous-traitants sont moins sollicités. Dans sa note de conjoncture de novembre, la Banque de France souligne que 56 % des entreprises de l’industrie déclarent des difficultés d’approvisionnement. Elles étaient 44 % au mois de mai, 47 % en juin, 49 % en juillet, 51 % en août et 56 % en septembre et octobre. Dans ce panorama, 86 % des entreprises de l’automobile annoncent des problèmes d’approvisionnement et 80 % dans l’équipement électrique. Mais cette note constate une amélioration. Localement, l’annonce de l’usine Stellantis de Sochaux de relancer, dès le 6 décembre, l’équipe de nuit, confirme cette tendance (lire notre article).

Dans le BTP, la situation est favorable et « dynamique », confirme Marie-Claire Staquet. Les carnets de commandes sont garnis. Mais là aussi, elle est« freinée » par les problèmes d’approvisionnement, qui devraient être « passagers » projettent les prévisions sur le sujet. Les entreprises du bâtiment était 62 % en septembre à déclarer un problème d’approvisionnement. Elles sont 58 % aujourd’hui. La directrice salue surtout « l’ingéniosité et la créativité » des chefs d’entreprise. Ils ont appris à travailler avec le covid-19, pour adapter leur outil de travail, trouver de la matière. « C’est la force entrepreneuriale », dit-elle. Un grand coup de boost sur le numérique a aussi été réalisé.« On a gagné deux à trois ans », applaudit le directrice départementale.

50% des entreprises galèrent à recruter

Dans son enquête mensuelle de fin août, la Banque de France précisait qu’une entreprise sur deux déclarait des problèmes de recrutement : 36 % des entreprises de l’industrie ; 55 % des entreprises du service : et 55 % des entreprises du bâtiment. C’est un problème structurel, qui risque de perdurer craint la directrice et qu’il faut mettre au regard des 8 % de chômage enregistré en France. Il pourrait n’être que de 7,6 % en fin d’année. « Il y a plus d’inertie », concède Marie-Claire Staquet.

113 millions d'euros de PGE dans le Territoire de Belfort

En septembre, 113 millions d’euros de prêts garantis par l’État (PGE) avaient été validés dans le Territoire de Belfort (plus de 115 millions d’euros avaient été accordés). La moitié de ces PGE a été sollicitée par des petites entreprises, de moins de 10 salariés, qui représentent près des trois quarts des entreprises du département.

Si pendant cette période, globalement, on enregistre une hausse de l’endettement des entreprises, notamment lié au PGE (prolongé jusqu’en juin 2022), on observe dans le même mouvement des rentrées régulières sur les comptes des entreprises. « Il y a eu beaucoup de PGE de précaution, car les entreprises n’avaient pas de visibilité », estime Marie-Claire Staquet. Dans les comptes qu’a pu analyser la Banque de France, « le niveau d’endettement net des entreprises reste contenu ». On estime entre 4,6 et 6 % les PGE qui ne seront pas remboursés. « Ce n’est pas beaucoup », assure Marie-Claire Staquet. En parallèle, les capacités bénéficiaires des entreprises sont préservées et les effectifs ont été « globalement » maintenus. « On craignait la catastrophe », reconnaît la directrice de la Banque de France, avec un nombre important de faillites. Finalement, non.

Aujourd’hui, elle va se diriger vers les entreprises les plus en difficulté. Le biais, c’est qu’elle ne peut le savoir que pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 750 000 euros, car elles doivent déposer leurs comptes. Elles seront contactées. Pour identifier ces entreprises, la Banque de France a développé de nouveaux indicateurs. 6 à 7 % des entreprises vont faire l’objet « d’une vigilance particulière ». On y repère des replis de trésorerie ou une progression de l’endettement par exemple.

Il y a une vraie « préoccupation » pour les entreprises hors des « radars » de la Banque de France. Seul l’expert-comptable ou le banquier peuvent encourager le chef d’entreprise à entamer des démarches. Mais cela revêt de sa volonté. Marie-Claire Staquet invite à se méfier « de l’éternel optimiste ». « Il faut que les chefs d’entreprises se saisissent du dispositif du comité départemental de sortie de crise », insiste la directrice. « Il y a des solutions », observe la directrice départementale. Il y a beaucoup de partenaires autour de la table, auxquels s’ajoute une cellule prévention au tribunal de commence. « Ce sont des outils très efficaces et peu connus, qui permettent d’améliorer le taux de survie », note-t-elle. Il faut « un diagnostic précoce », pour trouver la bonne solution conseille finalement Marie-Claire Staquet.

Une connaissance du tissu économique local

La Banque de France est une institution indépendante, membre de l’Eurosystème. Les succursales départementales de la Banque de France interviennent notamment dans les problématiques de surendettement et dans les médiations de crédit des entreprises. Sa connaissance fine du tissu économique lui permet d’être un acteur clé du comité de suivi départemental de sortie de crise. Toutes les entreprises enregistrant un chiffre d’affaires de plus de 750 000 euros doivent transmettre leur bilan annuel à la Banque de France. 401 entreprises sont concernées dans le Territoire de Belfort. Les prévisions annoncées par la Banque de France sont notamment issues d’une enquête réalisée tous les mois auprès de 8 500 entreprises, de toutes les tailles, de tous les secteurs et de toutes santés économiques. Elle est réalisée les deux derniers jours du mois et les trois premiers du mois suivant. On regarde l’activité, les prix, la marge, la trésorerie. Ensuite, des systèmes de modélisation permettent d’avoir des projections. Cette méthode a fait ses preuves au cœur de la crise. Lors de la crise, on a pu observer la précision des prévisions de la Banque de France et la pertinence de ses outils et méthodes. À l’échelle locale, les succursales ont aussi des missions d’éducation financière, économique et budgétaire, pour tous les publics.

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