Le Trois –

Avant le week-end de Pâques, la préfecture appelle à la vigilance

Les autorités appellent à la plus grande vigilance ce week-end de Pâques.
Des promeneurs, masqués, dans un parc, pendant la pandémie de la covid-19.

Les indicateurs sont mal orientés. L’épidémie progresse de nouveau dans le département. Si la pression était partiellement retombée à l’hôpital Nord-Franche-Comté, elle remonte. Les admissions reprennent. Il faut mettre un nouveau coup de frein. Et les autorités demandent à la population d’être vigilante. À l’image de Noël.

Les indicateurs sont mal orientés. L’épidémie progresse de nouveau dans le département. Si la pression était partiellement retombée à l’hôpital Nord-Franche-Comté, elle remonte. Les admissions reprennent. Il faut mettre un nouveau coup de frein. Et les autorités demandent à la population d’être vigilante. À l’image de Noël.

Les indicateurs repassent dans le rouge dans le Territoire de Belfort. Le taux d’incidence, qui traduit le nombre de contaminations pour 100 000 habitants, augmente de nouveau. Il est de 248 dans le Territoire de Belfort et de 270 à l’échelle du nord Franche-Comté. Il a été multiplié par 3,5 en l’espace de 20 jours alerte Jean-Marie Girier, préfet du Territoire de Belfort. « C’est une tendance mauvaise, inquiétante, poursuit-il. On voit cette trajectoire à la hausse. » Cette situation se déclare alors que l’hôpital Nord-Franche-Comté n’a quasiment pas soufflé depuis le début de la seconde vague, comme le présente le graphique ci-dessous.

« Nous sommes en zone de risque », confirme Agnès Hochard, déléguée territoriale nord Franche-Comté de l’agence régionale de santé (ARS). L’un des motifs d’inquiétude est la situation du Doubs, dont le taux d’incidence approche le seuil fatidique des 400 ; le foyer est centré sur Besançon, mais on ne peut pas ignorer les échanges nombreux entre les deux territoires comtois. Aujourd’hui, 80 % des tests PCR positifs sont criblés, permettant de connaître le variant de la covid-19. Dans le secteur, 80 % de cet échantillon sont des variants britanniques et 3 % des variants sud-africain.

« Il est encore temps »

Les autorités ont constaté un léger relâchement dans l’application des gestes barrières et dans la limitation des rassemblements, consécutifs à l’arrivée des beaux jours et du changement d’heure. « Ce qui est compréhensible », admet le préfet du Territoire de Belfort, qui invite « à la plus grande prudence » et à être aussi respectueux qu’au moment des fêtes de fin d’année. Cette attitude avait notamment permis au département de ralentir très fortement l’impact de l’épidémie ces dernières semaines, comme le rappelait récemment la docteure Anne-Sophie Dupond, présidente de la commission médicale d’établissement à l’hôpital Nord-Franche-Comté.

C’est dans ce contexte que le préfet a demandé à ce que le marché aux puces ne soit pas organisé ce premier dimanche d’avril, qui coïncide avec le week-end de Pâques ; les flux de déplacements ne seraient pas faciles à organiser et entraîneraient des concentrations glisse-t-il en substance. Il confirme également que les principales contaminations viennent des cercles familiaux et de l’école. « On a besoin de freiner [cette trajectoire] pour ne pas suivre [celle] du Doubs », poursuit le préfet, qui veut éviter de « refermer » les écoles ou les commerces. « Il est encore temps », insiste-t-il ; il est certain que le Doubs se rapproche de mesures de confinement qui ne disent pas leur nom, à l’image d’autres territoires de l’Hexagone.

15 classes fermées dans le département

15 classes ont été fermées dans le Territoire de Belfort durant les quinze derniers jours. Certaines ont déjà rouvert. Les contaminations y sont importantes actuellement. S’il y a un cas de la covid-19 au variant sud-africain, la classe ferme, alors que ce sont trois cas (hors fratrie) par classe pour la forme normale et le variant britannique. D’importantes campagnes sont menées, notamment avec des tests antigéniques. Une campagne est notamment ouverte au lycée Courbet, où une classe de Terminale est fermée, ce mardi et ce mercredi. « Pour avoir une radiographie la plus précise possible du lycée, il est important que le plus grand nombre d’entre nous se fasse tester. Nous comptons donc sur vous », peut-on lire dans un mail de la direction de l’établissement adressé aux parents d’élèves et aux élèves, que Le Trois a pu consulter. « Les tests antigéniques sont réalisés sur la base du volontariat, à destination de tous les élèves du lycée, enseignants et personnels », précise le courrier.

Malgré cette tendance, on a un peu de marges aujourd’hui à l’hôpital Nord-Franche-Comté. Selon l’établissement, 56 personnes sont hospitalisées pour une forme grave de la covid-19, dont 15 en réanimation ; on a accueilli jusqu’à 25 personnes en réanimation lors de la 2e vague.  Le 12 mars, l’hôpital accueillait 39 patients pour une forme grave de covid-19, dont 7 en réanimation. Le rythme actuel est de trois à cinq entrées quotidiennes pour une forme grave et d’une nouvelle personne en réanimation, indique l’ARS.

Les prochaines semaines permettront de voir si l’accélération de la campagne de vaccination (lire notre article) permet de limiter la pression sur l’hôpital, sachant que l’on estime que l’efficacité du vaccin est réelle au bout de trois semaines note le préfet. Si certains observent que l’on voit beaucoup plus de jeunes hospitalisés aujourd’hui, Agnès Hochart remarque que l’on a surtout une modification de la structure d’âge de la population accueillie à l’hôpital, où les personnes âgées sont beaucoup moins présentes, car majoritairement vaccinées.

En un an, la covid-19 a provoqué la mort de 640 personnes dans le département, dont 122 en Ehpad indique la préfecture du Territoire de Belfort.

Des données rectifiées

On enregistre actuellement un taux d’incidence de 248 pour 100 000 habitants dans le Territoire de Belfort ; il est en augmentation. Le 19 mars au soir, l’agence régionale de santé annonçait pourtant un taux d’incidence de 320 pour 100 000 habitants, contre 104 une semaine avant. Nous avions relayé cette forte aggravation (notre article). Or, le chiffre de « 300 » est une erreur. Dans son communiqué du 26 mars, soit une semaine après, l’ARS parle d’une « correction » pour le Territoire de Belfort et l’Yonne sans donner plus d’explications. Sans avertir non plus auparavant de cette situation. Après renseignements, il y a bien eu un problème technique le 19 mars, pour quelques départements, entraînant la publication de quelques chiffres faux et très fortement à la hausse. Les autorités ont dû reconstituer les données pour publier le communiqué du 26 mars, et corriger les chiffres ; ce communiqué confirme une tendance à la hausse, mais pas à la même vitesse. Le préfet du Territoire de Belfort confirme « une erreur technique » de Santé Publique France et de l’ARS, qui pourrait avoir un lien avec l’incendie d’OVH, à Strasbourg (qui a aussi touché Le Trois. ) « C’est la première fois que cela survient », observe Agnès Hochart, qui souligne la transparence des données de l’épidémie depuis le début de la crise et le fait qu’elles soient « sûres » et « fiables ».

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