Le Trois –

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Au cœur d’une mission furtive du 35e régiment d’infanterie

Discrétion, coordination et rapidité sont les clés pour réussir l'opération et récupérer les renseignements (©TQ).

24 heures avec le 35e RI. Le Trois a passé 24 heures avec les soldats de la 4e compagnie du 35e régiment d’infanterie de Belfort, lors d’un stage d’aguerrissement dans les Vosges. Dans ce deuxième opus, on s’est glissé dans les pas d’une section dont la mission était de s’infiltrer dans un refuge ennemi pour récupérer un ordinateur et faire un prisonnier. La discrétion, la coordination et la célérité étaient les clés du succès de l’opération.

24 heures avec le 35e RI. Le Trois a passé 24 heures avec les soldats de la 4e compagnie du 35e régiment d’infanterie de Belfort, lors d’un stage d’aguerrissement dans les Vosges. Dans ce deuxième opus, on s’est glissé dans les pas d’une section dont la mission était de s’infiltrer dans un refuge ennemi pour récupérer un ordinateur et faire un prisonnier. La discrétion, la coordination et la célérité étaient les clés du succès de l’opération.

« Intervention. On y va ! » Il est 19 h 58. Le sergent-chef Matthieu, à la tête de la 2e section de la 4e compagnie du 35e régiment d’infanterie, vient d’engager l’assaut d’un petit refuge situé en contrebas d’une crête, qui dessine une piste de ski descendant vers l’auberge du Langenberg, à Sewen (Haut-Rhin). Trois militaires s’approchent rapidement de la maisonnette, par la façade sud-est. Avec dextérité.

Ils entrent avec fracas dans le refuge, neutralisent le seul occupant, lui ligotent les mains et récupèrent un ordinateur. Le tout, en une poignée de secondes. Ils prennent quelques minutes pour caler la suite. Et ils reviennent sur leur pas, encadrant le combattant, membre des combattants de Léonie orientale (CLO), un groupe paramilitaire qui opère dans la région depuis plusieurs années, selon le scénario de la manœuvre imaginé par le commandant Enguerrand, en charge du dispositif. Les militaires rejoignent alors un groupe d’appui. Ils dévalent ensuite à vive allure le chemin forestier, pour remettre, au niveau de la R.D. 466, le combattant à la gendarmerie. Mission accomplie.

L’exécution de l’opération est fluide. Pourtant, la vingtaine d’hommes de la 2e section vient d’avaler 25 km de marche et grimpé plus de 1 000 mètres de dénivelé (lire le 1er opus de cette série) ; le matin, ils sont partis d’une ferme située à proximité du refuge Frenz, appartenant au ski-club de Kruth, dans le Haut-Rhin. C’est même cette section qui a guidé l’ensemble de la compagnie à travers routes et chemins, toute la journée.

24 heures avec le 35e RI

> Épisode 1 : “Sur le pied de guerre avec les soldats du 35e régiment d’infanterie” (à lire ici)

Malgré la fatigue, ce coup de main est essentiel à la stratégie déployée par le 35e régiment d’infanterie, pour lutter contre le CLO. Le groupe paramilitaire tient le fort des Perches, à Danjoutin. Il dispose, au sommet du ballon d’Alsace, d’un sanctuaire, avec une antenne relais et des troupes de réserve. Cet engagement vise donc « à éviter qu’il renforce », dixit le commandant Enguerrand, le fort des Perches. Là-bas, on peut alors continuer de l’affaiblir sous les coups de boutoirs d’autres soldats du régiment.

[ En images ]

Photos prises par Le Trois – Thibault Quartier

Coordination

Il est 19 h. La 4e compagnie vient de poser le pied sur la plaine de la Gentiane, à un jet de pierre du sommet du ballon d’Alsace. Pas le temps d’admirer le paysage, surtout que le ciel devient menaçant et que quelques coups de tonnerre résonnent au loin. Alors que la soixantaine d’hommes de la compagnie se dirige vers la zone de bivouac, la 2e section se prépare à sa « mission furtive ». Pas de repos pour les braves. Pas dans l’immédiat, en tout cas.

La troupe se rassemble autour du commandant Enguerrand, pour écouter les ordres de mission. À 200 mètres de la position de la section, des soldats du CLO sont retranchés. De jeunes recrues. C’est un sanctuaire, au cœur d’un territoire où la population est favorable au groupe paramilitaire ; ordre est donné de ne pas tirer. Les combattants surveillent une antenne relais, située à quelque 150 mètres du refuge. « Dans la maison, il y a des données sensibles », informe le commandant Enguerrand, se basant sur des renseignements militaires. C’est la cible prioritaire du coup de main. « Un listing », détaille l’officier. Pour réussir la mission, il faut pénétrer dans le refuge. Mais il faut surtout l’affaiblir avant, en poussant les combattants à réagir et à aller défendre l’antenne relais, leurs mission première. Sur une ardoise effaçable, le chef Matthieu dessine les objectifs, répartit les rôles et trace la mission. Puis il explique la tactique, sous le regard avisé de l’officier.

La section va se diviser en trois groupes. L’un est chargé d’arriver par le sud, à proximité de l’antenne relais. Leur objectif : se faire repérer pour justement pousser les membres du groupe paramilitaire à quitter le refuge, afin de renforcer l’équipe présente à l’antenne. Avant de déclencher la diversion, un premier groupe va s’approcher le plus possible de la cabane, sans se faire repérer. Le 3e sera en appui. Quand le CLO aura quitté le refuge, le groupe d’assaut pourra s’y introduire. Et « sans ouvrir le feu », répète le chef Matthieu, rappelant les règles de cet engagement où il ne faut pas se mettre la population à dos. « Ce qui est important, c’est le séquençage de l’action », insiste le commandant Enguerrand. Pour réussir, il faut respecter les étapes scrupuleusement, sinon les combattants du CLO risqueraient de s’arc-bouter sur le refuge, réduisant à néant les possibilités de récupérer l’ordinateur.

[ En images ]

Photos prises par Le Trois – Thibault Quartier

Des « ennemis » qui s’adaptent

Une fois le briefing enregistré, les soldats se préparent. On s’équipe léger. Pas de sac-à-dos pour s’encombrer. On prend son casque, son gilet et son arme. Les chefs de groupe s’équipent d’une radio. On contrôle la réception. « 22, contrôle radio », annonce le chef Matthieu. Le propos résonne au loin. Le soldat lui répond. On enfile ensuite les gants. On vérifie son arme. On se donne les dernières consignes et chaque groupe se pré-positionne.

19 h 46. Une légère pluie s’invite. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Car si l’on pense qu’elle sature l’espace de bruits et qu’elle dissimule la progression, on se trompe. Elle a plutôt tendance à favoriser l’écho observe le commandant Enguerrand, en soldat chevronné. Le talkie-walkie grésille à nouveau. « 19 h 47. Restez cachés. Pas de visuel », souffle le chef Matthieu. Le groupe d’assaut se tapit dans les hautes fougères et avance à pas feutrés. Il est en vue de l’objectif. On attend que les combattants ne sortent. Quelques minutes plus tard, l’assaut est donné.

Les "ennemis" – les Combattants de Léonie Orientale (CLO) – à neutraliser. Mais ce ne sont pas de simples plastrons. Ils s'adaptent aux assaillants (©TQ).

La manœuvre opérée par la section a fonctionné. Après une très longue marche d’approche, ils ont réussi la mission. Tout en sachant que l’ennemi n’est pas un simple « plastron », prévient le commandant Enguerrand. « Il manœuvre. Il réfléchit. Il a des ordres, comme défendre l’antenne, mais il a 2-3 solutions pour s’adapter », prévient-il. Cette adaptation des « ennemis » poussent les jeunes chefs à penser « à d’autres solutions tactiques », observe l’officier. En direct. Malgré la fatigue. Et avec l’obligation de prendre une bonne décision. « Il faut être capable de mettre beaucoup d’énergie », résume l’officier, pour rappeler les enjeux du stage d’aguerrissement. « On les prépare à une vraie opposition », conclut le commandant Enguerrand. À la haute intensité.

  • Retrouvez l’épisode 3 de cette immersion, lundi 15 août, sur letrois.info. Nous vous présenterons les rations de combat individuelle. Une fierté française.

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