Le Football-club Sochaux-Montbéliard vient d’acquérir un terrain de 87 ha, sur le site Médian, à proximité immédiate de la gare TGV Belfort-Montbéliard. Le club achète la dénommée ZAC des Plutons, ancien site militaire (lire notre article), dont la destination a été revue en 2009 ; la zone était destinée à des activités tertiaires, comme les bâtiments de la JonXion, non loin. Seulement 23 ha sont aménageables. Le prix d’achat s’élève à 4,250 millions d’euros, acquis auprès du Grand Belfort. La collectivité doit cependant investir 3 millions d’euros pour clôturer l’ensemble de la parcelle.
« C’est la première pierre d’une restructuration et de l’amélioration des infrastructures du club », indique Frankie Yau, le président du Football-club Sochaux-Montbéliard, en anglais, traduit vers le français par le directeur général du club, Samuel Laurent. Les infrastructures actuelles sont « défaillantes » estime la direction du club, qui veut doter le FCSM des équipements nécessaires pour répondre à son ambition : remonter en Ligue 1, s’y maintenir et jouer les premiers rôles si possible. Samuel Laurent poursuit en regrettant « des structures extrêmement désuètes », qui empêchent le club de s’entraîner correctement l’hiver. « Ce n’est plus tenable », insiste le directeur général.
🦁🖊️ Ce lundi 30 janvier 2023 a été signé un protocole d’accord entre le @GrandBelfort et le FCSM concernant l'acquisition d'un espace de 87 hectares, dont 30 constructibles. pic.twitter.com/9kN14k0y0D
— FC Sochaux-Montbéliard (@FCSM_officiel) January 30, 2023
Déjà 20 millions d’euros
Le projet prévoit plusieurs phases. La première concerne le centre de performances, c’est-à-dire le centre d’entraînement du groupe professionnel. Il disposera de trois terrains hybrides, chauffés. Le projet est « eco-friendly », dixit Samuel Laurent. Des panneaux photovoltaïques doivent être installés. « On sera aussi écologique que possible », glisse-t-il. « Il y aura tous les standards nécessaires à une équipe de haut niveau », appuie-t-il. Salle vidéo, salle de musculation, des chambres pour se reposer, un restaurant pour déjeuner. Le but est de garder les joueurs le plus longtemps possible, sur la journée ; c’est le meilleur moyen d’éviter les dispersions et de créer un collectif. Le FCSM veut créer « un véritable centre de vie », image le club. Les dirigeants sochaliens ont visité des infrastructures de Ligue 1 et constaté le fossé qu’ils devaient franchir pour passer un cap. C’est ce qu’ils viennent chercher avec ce nouveau projet. La partie boisée est conservée par le nouveau propriétaire, pour offrir un beau cadre de vie au centre.
La fin de cette phase 1 est envisagée d’ici trois à quatre ans et une enveloppe d’environ 20 millions d’euros est estimée pour mener à bien ce projet. Le club souhaite avoir dès l’hiver prochain un terrain hybride chauffé, dans cette zone, avec des équipements temporaires, pour pouvoir s’entraîner. La 2e partie suivra ensuite, avec la construction du centre de formation, des hébergements pour les jeunes et des structures scolaires. Le FCSM veut encore renforcer sa politique de formation et accueillir plus de jeunes, ce que le centre de Seloncourt ne permet plus aujourd’hui. Si Pays de Montbéliard Agglomération accepte de laisser le centre de Seloncourt au FCSM, le club envisage d’y installer la section féminine. Ce regroupement du groupe professionnel et du centre de formation vise aussi à améliorer les liens entre les deux niveaux. « Vivre à l’écart du centre de formation nous est préjudiciable aujourd’hui », analyse le directeur général.
La localisation du site a joué aussi en sa faveur. Situé à proximité de la gare TGV, il est aussi « facilement accessible », rappelle Damien Meslot, attenant à l’A 36. Plusieurs joueurs habitent également Belfort. Le centre est donc à mi-chemin entre la cité des Princes et la cité du Lion.
« D’autres projets derrière »
Samuel Laurent confirme que Pays de Montbéliard Agglomération a fait quelques propositions, verbalement, sans aller plus loin. Ces propositions, peu concrètes selon lui, étaient des friches industrielles, à dépolluer, voire qui étaient inondables, comme le site de Mandeure. Des propositions pas du tout adaptées à leurs ambitions. Et Seloncourt n’avait pas la surface disponible pour tout regrouper rappelle Samuel Laurent. Le siège social reste à Sochaux rassure-t-il également. « Nous avons un stade qui restera le lieu des matchs, mais il nous fallait un terrain [à construire], pour répondre à nos ambitions. » Et d’ajouter : « Aujourd’hui, l’intérêt du club est d’avoir le meilleur centre de performances possible. Et le meilleur centre de performance possible est ici. »
Concernant les réactions virulentes d’élus montbéliardais (lire notre article), Samuel Laurent invoque l’intérêt du club. « Les polémiques que vous avez évoquées ne nous intéressent pas du tout en tant que FCSM. Nous sommes là pour que le club aille de mieux en mieux, dans cet unique objectif. » Samuel Laurent rappelle qu’ils sont arrivés il y a 4 ans. Qu’aujourd’hui, le club a une excellente santé financière, ce qui n’était pas le cas avant, menacé qu’il était d’une relégation administrative. La masse salariale des joueurs a été multipliée par quatre ajoute-t-il. « Nous avons fait des progrès énormes tant sur le plan financier que sportif », se défend-t-il.
L’affaire s’est tissée dans les loges d’Auguste-Bonal. Samuel Laurent a interpellé Damien Meslot, à l’occasion d’un match du FCSM, pour lui demander s’il n’avait pas un terrain. Et la ZAC des Plutons est rapidement sortie du bois, alors que les réserves foncières de la JonXion sont suffisantes à moyen et long terme indique Damien Meslot. « Nos liens avec le FCSM vont se renforcer », confirme Damien Meslot, qui n’évoque cependant pas de subventions. « C’est notre club de cœur, assure-t-il, avant d’ajouter : Avec l’ASMB, mais qui n’est pas au même niveau. »
Cette première étape doit annoncer d’autres investissements souligne la direction du club. Le FCSM a « d’autres projets derrière », confirme Samuel Laurent.