La sentence du parti est tombée. Après avoir tenté une candidature dissidente lors des dernières législatives, dans la 2nde circonscription du Territoire de Belfort, Didier Vallverdu ne pourra pas se présenter lors des prochaines législatives avec l’étiquette Les Républicains ont annoncé Damien Meslot et Ian Boucard, au nom de la fédération départementale du parti.
La sentence du parti est tombée. Après avoir tenté une candidature dissidente lors des dernières législatives, dans la 2nde circonscription du Territoire de Belfort, Didier Vallverdu ne pourra pas se présenter lors des prochaines législatives avec l’étiquette Les Républicains ont annoncé Damien Meslot et Ian Boucard, au nom de la fédération départementale du parti.
638 voix. C’est ce qui prive Michel Zumkeller, candidat UDI, du second tour des élections législatives dans la 2nde circonscription du Territoire de Belfort, le 12 juin (lire notre article). Et la raison est toute trouvée, selon Ian Boucard et Damien Meslot, du parti Les Républicains. « Uniquement » la division de leur famille politique, avec la candidature dissidente de Didier Vallverdu (lire notre article). « Cela a contraint les électeurs modérés à un choix entre deux extrêmes », déplore Damien Meslot, président de la fédération départementale du parti Les Républicains, et maire de Belfort. Le 19 juin, le candidat du rassemblement de la gauche (Nupes), Florian Chauche, a battu la candidate du Rassemblement national Sophie Carnicer (lire notre article). Damien Meslot observe aussi une croissance du nombre des votes blancs entre 2017 et 2022 (427 en 2022 contre 208 en 2017), signe, selon lui, de la confusion instaurée chez les électeurs par cette candidature dissidente.
« Quand on prend les chiffres, observe Damien Meslot, s’il n’y a pas la candidature de Didier Vallverdu, on aurait un député de la droite républicaine. » Le maire de Belfort, qui a été député de 2002 à 2017, regrette que Didier Vallverdu n’ait pas respecté sa parole, alors qu’il s’était engagé à respecter l’investiture du parti. Si l’investiture de Michel Zumkeller était une décision nationale, Damien Meslot et Ian Boucard, largement réélu député au second tour, rappellent qu’elle a été entérinée à l’échelle locale. « En privilégiant l’individu, on aboutit à un désastre », regrette le patron des LR. Et d’estimer : « Didier Vallverdu a manqué à ses devoirs vis-à-vis des électeurs et de ses amis politiques. »
Le parti a donc décidé que « Didier Vallverdu ne sera pas le candidat des Républicains sur cette circonscription pour les prochaines élections [législatives] ». Le maire de Rougemont-le-Château, également vice-président du conseil départemental, n’est pas exclu du parti. Mais Damien Meslot de prévenir : « On pourrait reconsidérer cette position si cela [se reproduisait] ». Le maire de Belfort souligne toutefois que la défaite le décridibilise déjà grandement et que c’est une punition en soi. C’est « une faute grave » mais les deux élus n’oublient pas que Didier Vallverdu a « combattu à nos côtés pendant un certain temps ».
« La clé, c’est l’unité »
De cette histoire, les deux LR souhaitent surtout rappeler la philosophie à l’œuvre dans le parti. « Nous avons construit depuis 20 ans les succès de la droite républicaine sur une alliance », replace Damien Meslot. « Nous préférons les additions, [Didier Vallverdu] a fait des soustractions », image Damien Meslot, rappelant le métier de l’ancien candidat, professeur de mathématiques. « Nous avons montré dans le Territoire de Belfort que la droite républicaine reste la première force politique », assure Damien Meslot, taclant les « candidats TGV » de la majorité présidentielle.
« Son ego et son ambition ont pris le pas sur la raison », regrette Damien Meslot, tout en glissant également que l’entourage politique de Didier Vallverdu, qui ne faisait que de le flatter, n’a pas aider à le raisonner. Damien Meslot confirme avoir eu des échanges avec Marie-France Cefis, maire de Valdoie, et Pierre Carles, maire d’Offemont, qui faisaient partie des soutiens à Didier Vallverdu. « On continue de travailler avec tout le monde, assure Damien Meslot. L’important, c’est l’unité du mouvement. » Le message est passé. « La clé, c’est l’unité », appuie Ian Boucard, citant pour sa part la division de Christophe Froppier et Valère Nedey, dans la 3e circonscription du Doubs ; le candidat de la majorité présidentielle Nicolas Pacquot a été élu député, face à une candidate du Rassemblement national au second tour. « La division, c’est l’échec », rappellent enfon les deux hommes, pour être certains d’être bien compris. « On appelle [Didier Vallverdu] à revenir dans la maison commune », ajoute Ian Boucard et « à reconnaître ses erreurs ».
En 2002, Michel Zumkeller et Damien Meslot ont justement réussi à conquérir leur fauteuil de député sur les cendres d’une « guerre terrible », dixit Damien Meslot, entre Jean-Pierre Chevènement et Raymond Forni. « Nous ne nous retrouverons pas dans une guerre fratricide », garantit Damien Meslot, dont l’objectif, à présent, est de reconquérir cette seconde circonscription.