Fans de Star Wars, ou pas, tout le monde les reconnaîtrons. À la Nécronomi’Con, qui se tient ce samedi 30 avril et dimanche 1er mai, de drôles de machines se promènent dans les allées.
Alexia Lamblé
Fans de Star Wars, ou pas, tout le monde les reconnaîtrons. À la Nécronomi’Con, qui se tient ce samedi 30 avril et dimanche 1er mai, de drôles de machines se promènent dans les allées. Il s’agit de R2D2 et de ses amis, construits par Mickael et sa cinquantaine d’amis en France. Qu’ils soient verts, rouges, bleus, en bois, en matière recyclée ou en plastique, chacun a sa manière de le construire.
Depuis 2012, le club R2builders, branche francophone d’amateurs de robots membres de la communauté internationale Astromatech, a récolté de nombreuses informations détaillées à travers différentes expositions Geek. Il ont ainsi pu réaliser des plans complets, servant à la fabrication de leur robot fait-maison. Pour construire son R2A6, Mickaël Riou, ingénieur et membre de R2builders depuis sa création, a pu compter sur les plans mis à disposition par l’association. « Les builders américains ont pu avoir accès au vrai robot de la série, qu’ils ont entièrement démontés et mesurés afin d’avoir la taille de chaque pièce », explique-t-il. Leurs plans étaient donc les plus fiables possible.
Ces plans, ils ne sont que quelques milliers à y avoir accès. Ils sont confidentiels. Officiellement, il faut être inscrit à l’association pour avoir le droit de reproduire son propre droïde. De plus, interdiction de faire du profit dessus. Frédéric Hennequez, adhérent à l’association, est formel : « Les robots nous appartiennent mais c’est Disney qui détient les droits à l’image. Il nous autorise juste à les reproduire ». Une fois construit, ils ne peuvent donc pas être vendus. Alors que le coût de fabrication d’un robot peut vite devenir très onéreux, il est donc impossible de le rentabiliser. De 300 euros pour un robot statique et jusqu’à plusieurs milliers d’euros pour un robot en aluminium, avec des roues qui rentrent et des accessoires à la pointe de la technologie… Ça n’a pas empêché Mickaël de réaliser une première version trop petite de son robot et de recommencer par la suite avec l’aide d’autres builders.
Véritable solidarité
L’entraide, voilà l’ingrédient principal de la construction d’un robot. Ils ne sont qu’une dizaine de personnes à être véritablement active sur ce forum pourtant c’est une véritable famille qui s’est créée au fil des années. Une aventure commencée, souvent, avec une simple scie sauteuse pour créer son propre droïde. « Dans cette passion, ce qui est bien, c’est qu’on touche à tous. Il y a de la mécanique, de la programmation, de l’électronique, tout un tas de choses », énumère Frédéric. Et quand on bloque, on fait appel aux compétences d’un acolyte. « Apprendre sur le tas, tout en construisant son robot », résume Michael pour présenter la philosophie qui les anime. C’est une amélioration constante. « Une personne du forum va partager une idée pour son robot, et ça donne envie aux autres de le faire aussi », ajoute-t-il. Chacun l’adapte ensuite avec ses propres matériaux, « avec de la récup, en aluminium ou entièrement en 3D », complète le passionné.
Face à ces robots cultes, des dizaines d’enfants se précipitent pour prendre des photos. R2D2, R2A6 et R6DS en ont vu des têtes pendant ces deux jours de convention. Toutes ces couleurs, ces matières, ça attire les gens. Ciel Phantomhive alias Yuki Tenshi, participante au concours de cosplay, explique, tout en caressant la tête du robot : « Il est mignon. Pour moi, c’est vraiment comme des animaux de compagnie ». Une remarque qui ne manque pas de chien ! Les regards curieux, l’étincelle dans les yeux, c’est pour cela que Fréderic et Mickaël sont là aujourd’hui. Un moment d’émerveillement pour certains, un jeu et une certaine fierté pour d’autres. « Quand j’arrive à cacher la télécommande et que je le fais avancer, les enfants pensent vraiment que le robot est autonome », s’amuse Mickaël. Et la magie de la force opère.