Le Grand Belfort s’associe à l’université de technologie de Belfort Montbéliard (UTBM), Enedis et Tandem pour faire du Techn’hom un prototype de ville autonome en énergie. Une « mini-ville » test, pour apprendre à produire, notamment sur des sites industriels.
Le Grand Belfort s’associe à l’université de technologie de Belfort Montbéliard (UTBM), Enedis et Tandem pour faire du Techn’hom un prototype de ville autonome en énergie. Une « mini-ville » test, pour apprendre à produire, notamment sur des sites industriels.
Essayer de devenir autonome en énergie. Montrer l’exemple avec une mini-ville vitrine. C’est le défi que se lance le Grand Belfort, en collaboration avec l’UTBM, Enedis et Tandem. Ils ont nommé le projet “Belfort E-tech”. « Tout a commencé quand nous avons répondu à l’appel à manifestation d’intérêt “Démonstrateurs de la ville durable” », raconte Damien Meslot. Il y a eu 30 lauréats parmi 85 villes et Belfort se trouve dans ce palmarès aux côtés de villes comme Strasbourg, Lyon ou encore Bordeaux. « On joue dans la cour des grands », se réjouit le maire.
Le projet : « faire du Techn’hom un site politique de la ville durable ». Plus simplement, faire d’une partie du Techn’hom (35 hectares) un lieu de production et de consommation d’énergie durable. Pour cela, des panneaux solaires et des arbres à vent vont être installés, ainsi que des zones de stockage d’hydrogène. « Le Techn’hom sera un démonstrateur de ce que l’on peut faire à l’échelle d’une ville », explique Ghislain Montavon, directeur de l’UTBM. « Ce sera un outil pédagogique pour les étudiants et les concitoyens », argue-t-il. Aujourd’hui, cette zone concentre entreprises, bureaux d’études, universités, laboratoires et lieux de vie tels que des crèches, restaurants et salles de sport. En tout, 7 000 salariés et 1 500 étudiants s’y rendent chaque jour. La zone a donc toutes les caractéristiques d’une mini-ville.
Le projet va se déployer en plusieurs étapes. Tout d’abord, les bâtiments vont être rénovés pour diminuer au maximum leur besoin en énergie (par de l’isolation, essentiellement). La 2ème phase comprendra l’équipement en panneau solaire du Techn’hom. « L’auto-consommation, grâce à cela, sera de 25%. En réduisant la consommation et les besoins en énergie, cela pourrait passer à 50% ». Toutefois, ces estimations ne sont que des simulations. Puisque l’énergie produite sur le Techn’hom sera revendue à des fournisseurs et remise sur le marché courant, et pas seulement sur le Techn’hom.
Avec Belfort E-tech, la réflexion sur l’hydrogène se fera à « terme immédiat ». Les différents acteurs veulent intégrer sa production dans le projet. Et réfléchir à des modes de stockage. « Pourquoi pas stocker l’hydrogène à Danjoutin, dans la station Hynamics », expose Damien Meslot.
Un projet test
« C’est un projet duplicable », se réjouissent les investisseurs. Ils imaginent déjà la même chose sur la ZAC de l’aéroparc, à Fontaine. Mais c’est aussi et surtout un projet test. « Ce sera l’occasion d’entrer dans une phase d’apprentissage sur l’auto-consommation », explique Ghislain Montavon. « Nous savons qu’il y aura des pannes, des soucis », complète le maire de Belfort. Et c’est le but : apprendre à développer un réseau auto-suffisant non pas seulement pour du logement d’habitation, mais pour des usines, ce qui n’est pas du tout la même chose en termes de puissance. « Cela nous permettra d’apprendre à réagir quand ca se passe mal », décrypte Thierry Brault, directeur régional d’Enedis.
Le début des travaux devrait avoir lieu en 2024 pour une mise en fonctionnement début 2026. Budget total : 20 millions d’euros, dont une aide de l’Etat pouvant aller jusqu’à 500 000 euros. « Nous sommes en train de construire un modèle de circuit court électronique. Essentiel et nécessaire par les temps qui courent : nous devons repenser notre énergie », conclut Ghislain Montavon.