Le ministère de l’Économie a publié, ce jeudi 17 février, la liste de 72 nouveaux projets retenus par l’appel à projet (re)localisations. L’un des projets est le prototypage d’un supraconducteur pour les éoliennes en mer de grande puissance portées par General Electric. Le projet sera porté par GE Steam power, qui sera prochainement racheté par EDF.
Le ministère de l’Économie a publié, ce jeudi 17 février, la liste de 72 nouveaux projets retenus par l’appel à projet (re)localisations. L’un des projets est le prototypage d’un supraconducteur pour les éoliennes en mer de grande puissance portées par General Electric. Le projet sera porté par GE Steam power, qui sera prochainement racheté par EDF.
Depuis août 2020, 477 projets ont été soutenus par l’État dans le cadre de France relance et de l’appel d’offre (re)localisation. 846,5 millions d’euros ont été fléchés vers ces projets, portant l’investissement total à 3,2 milliards d’euros. Ce jeudi, 72 nouveaux projets ont été dévoilés, représentant 122 millions d’euros d’aides, pour un investissement total de 538 millions d’euros.
Le projet belfortain sélectionné est porté par General Electric steam power, entité qui sera prochainement rachetée par EDF (lire notre article). C’est un projet de recherche & développement. Il vise à prototyper un supraconducteur (nouvelle génération de générateur) pour les futures éoliennes en mer, d’une puissance supérieure à 17 MW ; actuellement, l’éolienne la plus puissante de GE, Haliade-X, atteint 14 MW. « Il s’agit d’un projet de R&D très important et déterminant pour le développement de la nouvelle génération d’éoliennes », observe General Electric, qui précise que l’un des objectifs consiste à alléger le poids de la nacelle. « La technologie supraconducteur permet de gagner en taille et en poids avec des puissances plus importantes », précise l’industriel.
« Cette technologie supraconducteur présente des avantages significatifs en termes de poids, de coût et de rendement en comparaison à la technologie d’aimants permanents. Cette innovation permettra d’augmenter la puissance de l’éolienne en mer tout en réduisant significativement son empreinte environnementale en évitant le recours aux terres rares », détaille de son côté le dossier de presse du ministère de l’Économie. L’équipe belfortaine de GE Steam power, qui compte quelques personnes, à un contrat de sous-traitance pour GE Renewable energy, qui porte l’activité éolienne. Aucune indication n’a été donnée sur le montant de l’aide.
« Créer ou conforter 100 000 emplois »
« Cette stratégie [de relocalisation initiée par le Gouvernement] fait par ailleurs écho à l’adoption au Parlement Européen ce 16 février 2022 de la résolution sur une stratégie européenne pour l’énergie marine renouvelable en mer, relève Christophe Grudler, député européen MoDem, également rapporteur pour son groupe politique de la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED). Encore une fois, Belfort est le fer de lance de la stratégie française et européenne de reconquête énergétique et industrielle. Nous sommes la plus complète Vallée de l’énergie européenne ! »
Depuis la rentrée 2020, 782 projets de relocalisation ou de modernisation d’usines ont été soutenus financièrement en France par le Gouvernement. Selon Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée en charge de l’Industrie, cela a permis de « créer ou conforter 100 000 emplois », rapporte l’AFP. Une entreprise industrielle sur trois, de plus de 5 salariés, a été accompagnée par l’un des dispositifs. “C’est la première fois depuis le plan Messmer en 1974 qu’on fait, avec les 30 milliards d’euros du plan de relance, à ce point le pari de l’innovation et de la Recherche et développement dans ce pays” a-t-elle ajouté jeudi, rappelle l’AFP, lors de sa visite sur le site du chimiste belge Solvay à Tharaud dans le Jura, qui fait partie des bénéficiaires pour un projet de production de polymères plastiques destinés aux batteries électriques automobiles de dernière génération.
Au total, l’État aura versé près de 1,6 milliard d’euros de subventions aux 782 projets, ce qui a permis de générer en retour quelque 5,4 milliards d’euros d’investissements productifs dans ces entreprises. “En 2021, comme en 2017, 2018, et 2019, nous avons recréé de l’emploi industriel net dans nos territoires, cela n’était pas arrivé depuis 2000” a ajouté Mme Pannier-Runacher. “En quatre ans, on a montré qu’on était capable d’arrêter la saignée industrielle, le sujet maintenant c’est de construire le rebond”. En 2020, l’industrie ne pèse que 13,2 % du PIB français, contre 25 % en 1970. Entre 1974 et 2018, on estime que le France a perdu 2,5 millions d’emplois industriels (lire notre article).