L’agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté alerte sur les risques d’affronter un double fronts épidémiques cet hiver : la grippe et la covid-19. Les risques pour la santé publique et le poids sur le système de santé sont importants. Une manière de le limiter : la vaccination.
L’agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté alerte sur les risques d’affronter un double fronts épidémiques cet hiver : la grippe et la covid-19. Les risques pour la santé publique et le poids sur le système de santé sont importants. Une manière de le limiter : la vaccination.
« C’est un hiver compliqué qui s’annonce », a confié Pierre Pribille, directeur de l’agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté, à l’occasion d’une conférence de presse, ce mardi 23 novembre. Les craintes sont liées au cumul d’un double front : celui de la 5e vague de covid-19 (lire notre article) ; et celui de la grippe saisonnière. Les deux représentent « un vrai risque » pour la santé publique et le système de santé insiste le directeur, qui se veut rassurant : « Heureusement, nous avons un vaccin pour lutter efficacement contre chacun de ces deux fronts. »
Aujourd’hui, plus de 90 % , des plus de 12 ans de la région sont vaccinés contre la covid-19. Le taux est « bon » assure le directeur de l’ARS, mais il peut être amélioré, surtout que des personnes fragiles ne sont pas vaccinées observe-t-il. Si le virus de la grippe ne se fait pas encore sentir, les autorités sanitaires insistent pour ne pas oublier de le faire. Chaque année, en moyenne, 2,5 millions de personnes sont touchées par la grippe en France. Certaines années, elle peut causer jusqu’à 15 000 décès rappelle le professeur Lionel Piroth, chef du service des maladies infectieuses au centre hospitalier universitaire de Dijon (Côte-d’Or). Selon l’OMS, cité par l’ARS, une couverture vaccinale de 75 % contre la grippe permettrait d’éviter 3 000 décès supplémentaires chaque année en France. Depuis mars 2020, la covid-19 a tué 118 555 personnes en France.
La dose de rappel n’est pas un contre-argument à la vaccination
680 000 bons ont été envoyés par l’assurance maladie aux publics cibles (plus de 65 ans, personnes susceptibles de contracter des formes graves…), éligibles à une vaccination de la grippe prise en charge par la sécurité sociale. Pour les autres, le vaccin coûte entre 6 et 10 euros. Les personnes enceintes, résidentes de centres médico-sociaux, professionnels de santé peuvent aussi être éligibles à cette vaccination, qui peut se faire en même temps que la vaccination contre la covid-19, comme l’ont montrée des études anglais. « Il n’y a pas de problème de tolérance », relève le professeur et « la protection est équivalente ».
La faible épidémie de grippe de l’an dernier diminue l’immunité collective, faisant craindre une vague d‘hospitalisations plus importante. Si elle est cumulée à une 5e vague de la covid-19, la pression serait forte sur les services de santé. « Il n’y a pas à choisir entre les deux pathologies, insiste Pierre Pribille. Les deux [pathologies] peuvent être graves. » On peut même venir avec son vaccin pour la grippe aux centres de vaccination de la covid-19 si l’on vient pour une primo injection ou une injection de rappel. 280 000 3e dose ont déjà été inoculées en Bourgogne-Franche-Comté.
« Nous sommes sur une logique de re-stimulation du système immunitaire », explique Lionel Piroth. Surtout, la dose de rappel n’est pas « un contre-argument à la vaccination », insiste-t-il. La première vaccination n’était pas une fin en soi. C’est l’idée de rappel qu’il faut intégrer. La protection diminue au fil des mois. Il faut donc la réactiver. « Nous sommes dans une logique de construction de l’immunité », souligne ce spécialiste. La sur-représentation des non-vaccinés chez les personnes hospitalisées de la covid-19 appuie cette idée. Dans son service, le rapport est d’une hospitalisation d’une personne vaccinée pour 4 personnes non-vaccinées.
À part la vaccination, l’autre rempart à la maladie, c’est le respect des gestes barrières. Pierre Pribille invite notamment à porter le masque en intérieur, car on y est plus souvent avec le froid et on aère moins les pièces. Le professeur Lionel Piroth insiste aussi sur le lavage des mains, après avoir été frappé « par le relâchement ». Ces appels à la vaccination et le respect des gestes barrières doivent permettre d’éviter « une vague hospitalière. »