Les chiffres de la publication de l’Insee Bourgogne-Franche-Comté confirment le ressenti sur le terrain : la filière automobile traverse une mauvaise passe. « Sur les dix premiers mois de l’année 2025, indique l’Insee, l’activité dans l’industrie automobile en Bourgogne-Franche-Comté, mesurée par les heures rémunérées, recule de 3 % par rapport à la même période de l’année précédente. Le recul est quasi continu depuis le rebond post-covid fin 2020. Cette évolution s’inscrit dans un climat des affaires de l’industrie automobile national en baisse, en-deçà de sa moyenne de longue période ».
Une tendance qui se confirme en termes d’emploi : « Sur un an, l’emploi salarié diminue de 5 %. Tous les segments sont en baisse, en particulier celui de l’ingénierie (-15,9 %). La construction automobile et la fabrication d’équipements automobiles, deux segments principaux en termes d’emplois, subissent de lourdes pertes d’effectifs avec respectivement -5,7 % et -5,2 %. Seul le commerce intra-filière reste stable. À cet emploi permanent s’ajoutent 5 150 emplois intérimaires. Leur nombre diminue légèrement sur l’ensemble de la filière. Le rebond (+23,9 %) dans la construction automobile ne compense pas les reculs de 9,6 % dans la fabrication d’équipements automobiles et de 12,6 % dans la fabrication de biens intermédiaires », détaille l’Insee.
Les embauches sont elles aussi en baisse avec 1 700 recrutements au cours du premier semestre 2025, elles sont en baisse de 14,4 % par rapport à la même période en 2024, « déjà à un niveau bas », selon l’Insee.
Tarifs en hausse de 40 % en six ans
Pour expliquer cette tendance, l’Insee souligne la baisse de ventes de voitures, en lien avec la hausse de leur prix de vente : « Les ventes de voitures neuves en France devraient s’établir entre 1,6 et 1,7 million de véhicules sur l’année, soit 300 000 à 400 000 de moins qu’en 2019. Deux raisons expliquent cette situation. Tout d’abord, l’augmentation du prix des voitures neuves (+40 % sur six ans) freine le renouvellement du parc. Par ailleurs, en raison des incertitudes sur la réglementation et les aides publiques. »
